A l'ombre de Olivier Hervy
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Balades littéraires dans les Mauges
Après avoir lu deux recueils d’aphorismes d’Olivier publiés par Cactus inébranlable éditions et deux recueils de micronouvelles édités chez Denis éditions, je le retrouve cette fois chez Gros Textes pour la publication d’un nouveau recueil de micronouvelles toujours dans un microformat qu’il semble apprécier et qui lui réussit particulièrement bien. Ce nouveau recueil se situe donc dans la droite ligne des quatre opus que j’ai déjà lus, il est proche de celui qui évoque les Promenades avec le déplaisant P mais tout aussi proche de l’autre car il ne se contente pas d’un seul personnage encombrant, il en évoque plusieurs et il raconte aussi d’autres aventures ou mésaventures vécues au gré de ses balades dans un pays qu’il connait bien, les Mauges ou en se naviguant paisiblement, à son rythme, sur la Sèvre (nantaise si mes souvenirs de géographie ne sont pas trop altérés).
Pour les désagréments, il y a la fille de la vieille voisine bien peu généreuse et fort sans gêne qui est toujours prête à lui fourguer les vieilleries accumulées par sa mère tout au long de sa longue vie. « Oui, je suis ravie que vous partiez avec ce souvenir de ma mère », me dit la fille de ma voisine morte tout en rangeant les très belles statuettes de la vitrine dans une caisse, alors que je sors avec l’affreux vase violet de très grande taille qu’elle vient de m’offrir ». Il raconte ainsi une série de mésaventures liées à cette fille peu respectueuse, les esquives dont il a usé pour l’éviter et les vengeances qu’il a ourdies pour se débarrasser de ses cadeaux empoisonnés. Tout ce ci est un excellent prétexte pour inventer des histoires dont la chute est souvent drôle, parfois hilarante, et d’autrefois incongrue, paradoxale mais toujours tout à fait inattendue.
J’ai bien aimé ses escapades dans la campagne le long, ou sur, la Sèvre qu’il présente toujours comme une rivière médiocre, inintéressante, qui n’attire personne mais c’est en fait pour paradoxalement en vanter les mérites : son charme, son côté paisible, la solitude reposante et relaxante qu’on peut y trouver… Comme un art de prêcher le faux pour dire le vrai, vanter les défauts dont tout le monde se moque pour mieux faire ressortir les qualités qui pourraient séduire ceux qui apprécient le monde vrai et authentique, loin des lieux artificiels et factices réservés aux touristes superficiels et un brin m’as-tu vu. Peut-être une métaphore du monde authentique que beaucoup recherchent aujourd’hui.
Il évoque aussi d’autres personnages ou objets comme un voisin qui élève une panthère noire, une voisine qui aurait un amant, un cèdre du Liban, une petite église romane sans cloche et d’autres thèmes dont je ne saurais dresser ici un inventaire à la Prévert. Tout cela raconté et décrit dans des micronouvelles toutes aussi goûteuses les unes que les autres, des nouvelles dont Olivier Hervy semble s’être fait comme une spécialité, un genre bien à lui : la satire sociale du voisinage.
« René Char a beaucoup écrit sur la Sorgues. Elle lui a inspiré des poèmes magnifiques. Mais la Sèvre non ». Alors Olivier, lui, va-t-il les écrire ces poèmes inspirés par la Sèvre ou se contentera-t-il des aphorismes et micronouvelles qu’elle lui a déjà fournis.
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