La grande maison de Mohammed Dib
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Lecture libre.
Le roman prend la forme d’une chronique, qui dépeins la vie quotidienne du peuple de Tlemcen, une ville au nord ouest de l'Algérie.
un échantillon réel du peuple algérien, racontant les vicissitudes qu’une famille du peuple pût subir dans une période qualifiée hégémonique. Donc le roman ne peut être qu’un miroir fidèle de la société de l’époque, et s’inscrit dans le mouvement réaliste. Ce roman n’est qu’une histoire écrite dans une démarche sociodramatique réaliste.
Jean Déjeux exprime dans son livre, « La littérature algérienne contemporaine » que Mohammed Dib a voulu d´abord être témoin de sa société et de son temps.
Le cadre d’un roman n’est que le contexte socioculturel dans lequel évolue l’auteur, La Grande Maison en général s’insère particulièrement dans l’engagement de l’auteur à vouloir présenter sa société sous la forme d’une image dramatique en voulant jouer sur les emphases de la société de son vécu. Il voulait mettre sa société sous un œil critique du lecteur même, et cela en rapportant l’image de la société avec une fidélité remarquable, et qui n’a pas influencé la beauté de la langue touchant parfois la limite entre le texte prosodique et la poésie, il fait de son texte un miroir de réflexion sur la pensée de toute la société algérienne pendant la période de la colonisation française, Une période très importante et dangereuse de l’Histoire de l’Algérie.
L’écrivain n’a fait qu’éterniser un moment de l’histoire, afin de pouvoir a chaque lecture et relecture réactiver la mémoire vivante du lecteur algérien. Donc notre auteur dans La Grande maison tentait de nous raconter le passé avec sa manière, et nous faire vivre la fin des années trente, caractérisée par:
1- Période de colonisation
2- période de famine
3- Condition économique catastrophique
4- Un temps de pré-guerre (la 2eme guerre mondiale)
5- Mouvement indépendantiste et révolutionnaire marqué par l’émergence d’une couche sociale cultivée et engagée dans l’histoire du pays, dont l’exemple dans le roman n’est qu’Ahmed Serradj, symbole de la prise de conscience populaire.
Dans ce contexte d’amalgame idéologique et controverses sociopolitiques, l’auteur voulait faire de DAR SBITAR le lieu où se passent les majeures parties de l’action romanesque, comme une miniature représentative de la société algérienne, comme un espace ou un laboratoire confiné où il a réussi à rassembler la totalité de la condition humaine des algériens de l’époque, depuis le citoyen lambda égoïste qui lutte contre les difficulté de la vie, et qui s’échine à porter sur sa conscience toute les mutations exécrables pour sa survie et qui le poussent à devenir égoïste voir égocentrique , jusqu’à le révolutionnaire martyr philanthrope , qui met sa propre survie en danger contre ses principe et le bien être des autres, passant par le simple bienfaiteur, le propriétaire, l’enfant …
Chaque personnage qui évolue dans l’espace-temps du roman reflète bien la vision d’une
couche sociale, l’état psychologique de celle-ci et les controverses dont les quelles elle
progressait.
-Les personnages principaux :
1- Le petit Omar : le principal personnage un enfant d’une dizaine d’années qui ne mange pas a sa faim et qui se forge une conscience le long des faits et actes du roman.
2- Aïni : la mère de Omar, une veuve grincheuse acariâtre et revêche, qui n’arrête pas de se plaindre de sa situation jusqu’à maudire sa vie ses enfant et son défunt mari, parti se reposer dans le silence de la mort, en la laissant dans l’enfer de la réalité à travailler jusqu’à s’éreinter pour payer le loyer et payer un bout de pain
3- Les deux sœurs d’Omar : elle partage la vie d’Omar mais de l’autre coté du plan social, la rive de la femme et son statut de second plan
4- Mama: la mère de Aïni, malade et paralytique abandonnée par ses garçons et constitue un fardeau supplémentaire sur le dos de Aïni
5- Hamid Serraj : un jeune homme cultivé, militant, et révolutionnaire et qui symbolise la prise de conscience de la société de l’époque.
Le roman sombre, bilieux, ennuyeux sur des passages, reste l’un des roman qui ont marqué l’histoire littéraire de l’Algérie avec un style subtile, l’auteur a pu mettre en évidence les personnages jusqu’à l’emphase avec la réalité, sans trop s’éloigner du fil réaliste du roman.
Le pathétique, est le timbre par excellence de ce roman. « Voir extrait 04 »
Le roman a mon avis est une monographie de la faim, un sujet atemporel qui n’est pas lié seulement à une époque mais qui pourrait en marquer n’importe quelle époque, donc il n’est pas anodin, sauf que l’époque et les conditions sociopolitiques (colonialisme surtout) l’ont donné une dimension de légitimité et une poussée dans le monde de la littérature franco-algérienne.
EXTRAITS:
1- On n’avait jamais vu Driss faire le geste de donner : Omar ne comprenait pas pourquoi tous l’entouraient ainsi. Était-ce l’obscur que leur inspirait un être qui mangeait chaque jour à faim ? Étaient-ils fascinés par la puissance sacrée, incarnée en cet enfant mou et sot ?
2- on risquait beaucoup à les attaquer : ceux-là avaient leurs courtisans parmi les élèves et les instituteurs.
3- « Omar se procurait du pain d'une autre façon. Yamina, une petite femme aux jolis traits, revenait chaque matin du marché avec un plein couffin. Elle priait souvent Omar de lui faire de petites commissions. Il lui achetait du charbon, remplissait son seau d'eau à la fontaine publique, lui portait le pain au four... »
4- La vieille femme ne remuait pas. Aïni se saisissait de l’ustensile puis empoignait la tête de grande mère et lui fourrait l’écuelle sous le nez ? - Oui, ma fille, j’ai vu. Pourquoi me traites-tu comme ça ? - Tiens, mange ! lui disait Aïni en la secouant sans ménagement.
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