Torbjørn Rødland l'arpète du monde

Torbjørn Rødland montre par petits pans non seulement le tout de l’art et de la vie en affirmant que « l’abstraction n’est jamais au départ mais bien à l’arrivée ». Il considère l’âme comme une vue de l’esprit. De quoi - diront certains - aller droit dans le mur. D’autant que le photographe y invite. Mais la chose est déjà entendue : il ne s’agit pas d’y entrer : on y est.

Des moellons segmentent le livre d’étranges jardins des délices. Le BTP n’a qu’à bien se tenir mais preuve que l’avenir se retrouve dans certaines briques en un subtil jeu de variations pour créer comme le fait l’artiste une loge « maçonnique ». Le photographe cultive une sémiologie particulière dans ce qui devient des chroniques où les êtres grimacent selon deux équations sans aucune inconnue : chair + chaleur = féminin, viande + froid = masculin.

Le monde tel qu’il est mord la poussière. Mêlant dans des diptyques ou en solo plusieurs ingrédients Rødland renvoie le système des signes de Barthes à une indigence crasse. Il met des images sur les arrières pensées et sur ce qui est le plus profond dans l’homme : à savoir sa peau.

Jean-Paul Gavard-Perret

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  Torbjorn Rodland Confabulations

  de Rodland, Torbjorn
  Mack
  ISBN : 9781910164631 ; 47,99 € ; 19/05/2016 ; 112 p. ; Relié

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