Une vie française de Jean-Paul Dubois
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Confession d'un baby boom
Paul Blick, fils d’une correctrice de presse et d’un concessionnaire Simca, voit sa vie bouleversée par la mort de son frère aîné Vincent, son idole, son modèle. Les parents anéantis par cette disparition, ne s’en remettront jamais. Petit garçon en état de déréliction, il devra donc faire son apprentissage de la vie par ces propres moyens.
Sur fond d’actualité et politique de la 5ème république, il sera cornaqué aux expériences de l’existence par des compagnons d’infortunes. Ce parcours mené et malmené par les aléas conjoncturels, nous est conté avec humour et tendresse.
C’est le bilan d’une vie à la crise de la cinquantaine, avec un regard dérisoire sur ses étapes en tant que frère, fils, amant, mari, père, grand-père, veuf, chômeur … Une vie insignifiante parmi tant d’autres mais relatée sur un ton véhément et humain.
Les personnes de cette génération se reconnaîtront.
Un livre qui fait chaud au cœur. Une valeur sûre de la rentrée littéraire 2004.
Les éditions
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Une vie française [Texte imprimé] Jean-Paul Dubois
de Dubois, Jean-Paul
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879294674 ; 21,30 € ; 27/08/2004 ; 356 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (41)
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Grande ambition, résultat moyen
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 15 octobre 2014
Atteindre le nirvana, selon Jean-Paul Dubois
Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 11 mars 2013
Je relèverai cependant cet extrait, au moment où Paul Blick parle du type de photographie qu’il pratique : ''Celui qui regardait mes photos pouvait penser que je vivais dans un univers où la vie telle que nous l’entendons communément avait bel et bien disparu. Pourtant, si toutes ces images donnaient à voir des choses plutôt que des êtres, il me semblait que chacune, dans sa modeste candeur, son refus d’apparaître, inspirait une forme de paix, de douceur et même de bienveillance.''
Dans une vie, il n’y a rien d'autre à découvrir que la vraie nature de sa propre conscience, l’autre n’existant pas davantage que Dieu. Et, comme l’écrit Jean-Paul Dubois, ''l'autre n’est que le reflet trompeur de soi-même, le miroir chargé d’apaiser la terreur d’une insondable solitude.''
Comme le mentionne Kinbote, je trouve qu'il y a un lien énorme avec Michael Collins, le troisième astronaute de la mission Appollo 11, qui, selon Dubois, est ''un homme sacrifié et soumis à une inconcevable torture cosmique.''
Pourtant, sur ce site (http://spaceflight.nasa.gov/history/apollo/…) et dans sa biographie, on peut lire ceci à propos de Collins, qui sera à au moins 3 200 kilomètres de ses collègues astronautes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, et à plus de 350 000 kilomètres du reste de la population terrestre:
''Shortly after arousing Collins, still circling the Moon in the Command/Service Module, Mission Control observes: "Not since Adam has any human known such solitude as Mike Collins is experiencing during this 47 minutes of each lunar revolution when he's behind the Moon with no one to talk to except his tape recorder aboard Columbia.''
''During the 47 minutes of each orbit that he was out of radio contact with Earth, the feeling he reported was not loneliness, but rather awareness, anticipation, satisfaction, confidence, almost exultation.''
Comme quoi la vacuité du non-sens, le filament illusoire qu’est la vie, plutôt que générer de l'angoisse, peut aussi procurer une certaine béatitude, voire un état proche du nirvana.
Ce que c'est que d'être français
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 22 août 2012
J'ai beaucoup aimé le style, assez simple, fluide, qui restranscrit parfaitement ce sentiment du personnage principal qui, avec une déconcertante lucidité, vit chaque instant comme un moment d'une vie à côté du monde, désespérément loin et à côté des autres.
Etranger d'abord à ses propres parents, puis à sa femme et ses enfants, il l'est aussi à cette société française de la 5ème République.
Parfaite incarnation d'un paradoxe bien français, qui veut qu'on ait fait de la République une quasi-monarchie, que l'on clame qu'il faut changer le monde tout en donnant du "c'était mieux avant", qu'on aime son pays mais sans aimer son peuple.
Et qu'on vit, malgré soi, malgré cette lente agonie que semble être la vie, et sans s'en rendre compte, des petits moments de bonheur.
Bonne lecture qui accroche
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 16 juillet 2012
On retrouve les mêmes thèmes ou obsessions de l'auteur soit encore un personnage principal solitaire, plein de certitudes et qui refuse de se faire influencer dans un parcours pas banal.
Des anecdotes tantôt érotiques, tantôt politico-historiques ont pour but d'accrocher le lecteur, et ça marche.
Cela donne envie de découvrir d'autres oeuvres de l'auteur.
Ici il n'y a rien en quoi croire, au-delà non plus.
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 13 mai 2012
L'idée de tramer le récit sur les différentes périodes politiques est excellente, cela permet de parcourir une page de l'histoire de notre chère république. Paul Blick se montre très critique voire virulent envers les différents pouvoirs en place.
Les nombreux traits d'humour interviennent en forme de contre pied dans cette histoire où les désillusions sont nombreuses, un savant dosage qui nous rappelle que la vie est traversée par d'innombrables échecs qui place l'individu au cœur de sa propre identité humaine, le renvoyant à l'inéluctable, là où il n'y a ni dieu ni mémoire.
"Je n'ai jamais prié. Ni compris ces simagrées consistant à mettre un genou à terre et à supplier quand il n'y a nulle oreille pour vous entendre. Je n'ai jamais prié, ni cru de bonne foi en qui que ce soit. Je vois la vie comme un exercice solitaire, une traversée sans but, un voyage sur un lac à la fois calme et nauséabond. La plupart du temps nous flottons. Parfois sous l'effet de notre propre poids nous glissons vers le fond. Lorsque nous le touchons, lorsque nous sentons sous nos pieds la substance vaguement molle écœurante de nos origines, alors nous éprouvons la peur ancestrale qui habite tous les têtards voués à l'abattoir. Une vie n'est jamais que ça. Un exercice de patience, avec toujours un peu de vase au fond du vase."
Très beau livre
Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 46 ans) - 2 janvier 2012
Vivement à conseiller!
Une réussite totale
Critique de Chrisland (, Inscrit le 27 septembre 2011, 64 ans) - 2 novembre 2011
Je n'ai jamais retrouvé la même "grâce" et le même équilibre dans les nombreuses autres oeuvres de Dubois que j'ai pu lire par la suite. Celui-ci est juste impeccable, une réussite totale, certainement un des meilleurs romans français qu'il m'ait été donné de lire ces dernière années.
A mettre en parallèle, par le titre, avec le roman faisandé de Frédéric Beigbeder "Un roman français" qui, lui, a obtenu le prix Renaudot... Comme dirait l'autre :"Ya pas photo !".
Pot-pourri
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 26 septembre 2009
Il y a aussi des pages d’un réel mauvais goût, dont on se serait bien passé.
Cela donne un ensemble plutôt bon, mais qui aurait pu être nettement meilleur.
Pas de fièvre livresque
Critique de Fanyoun06 (, Inscrite le 19 août 2008, 55 ans) - 27 mars 2009
Aparté : A chaque chronique que j'écris, un dilemme s'empare de moi : Dois-je raconter l'histoire ? Personnellement, je ne suis pas pour et je préfère vous laisser le choix et privilégier mes émotions de lectrice (de toute façon, rien ne vous empêche d'aller sur le net pour en savoir plus).
Adéquation parfaite du titre avec le récit de Jean-Paul Dubois, les personnages sont communs, n'ont rien d'héroïque et nous ressemblent. L'écriture de l'auteur, que j'ai découverte avec ce roman, est à la fois mordante et pétillante, sarcastique sur divers thèmes politico-sociologiques, tendre et émouvante également notamment un passage où Paul nous parle de sa passion presque amoureuse pour les arbres et la nature.
Jean-Paul Dubois est un excellent écrivain qui nous montre "la richesse de la vie tout en soulignant son absurdité, sa lâcheté et sa bêtise". "C'est un portrait contemporain et lucide d'un homme d'aujourd'hui, bousculé par ses contradictions intimes et son mal de vivre". Son écriture est effectivement magnifique.
Je ne me suis cependant pas prise d'affection pour Paul... que je ne n'aime pas beaucoup, il faut le dire. J'ai lu ce roman avec intérêt mais sans fièvre livresque. Il mérite cependant d'être lu même si le héros n'attire, à mes yeux, pas vraiment pas la sympathie.
Une belle épopée
Critique de ADE (MARSEILLE, Inscrite le 10 octobre 2005, 46 ans) - 24 septembre 2008
l'écriture est simple et à la fois nous transporte dans plusieurs époques au travers desquelles on ne peut rester indifférent!
un bon cru!
instructif
Critique de AntoineBXL (Bruxelles, Inscrit le 9 août 2008, 45 ans) - 9 septembre 2008
Un être au coeur d'une époque...
Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 19 août 2008
Mais sans être passionnant, ce livre a au moins le mérite de raconter un morceau du siècle dernier (certes très subjectivement) et le récit de vie d'un homme qui ne s'enjolive pas, raconte ses opportunismes, ses défaites et qui décrit le monde d'une manière désabusée, dépassant les "Les gens étaient tellement plus travailleurs/polis/moraux avant."
Une vie simplement française
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 8 juin 2008
DU GRAND DUBOIS!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 6 février 2008
Je n’ai pas grand-chose à rajouter à toutes les critiques déjà faites ici, je voudrais juste dire que j’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, simple, banale, chronique d’une vie tout ce qu’il y a de plus ordinaire…
J’ignore la part de l’autobiographie et la part d’invention de l’auteur dans ce livre, mais c’est un récit où tout le monde se retrouvera à un moment ou à un autre… tant les évenements décrits pourraient concerner n’importe lequel d’entre nous…
En un mot je dirais simplement que le livre de Jean-Paul DUBOIS se dévore sans faim, les pages se tournent d’elles mêmes, l’écriture est toujours aussi belle… Sans aucun doute la France tient là un des ses plus grands écrivains contemporains… il serait temps qu’elle s’en aperçoive!..
Toute une vie
Critique de Soleada (, Inscrite le 21 janvier 2007, 35 ans) - 31 décembre 2007
Une vie française
Critique de Albireo (Issy-les-Moulineaux, Inscrit le 14 janvier 2006, 47 ans) - 19 mai 2007
Un pur bonheur!
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 17 février 2007
Que pour la qualité de l'écriture, la recherche de la langue écrite et de la richesse de son vocabulaire, je recommanderai à quiconque ce magnifique roman.
Un roman dont le souffle n'a rien à envier aux grandes sagas familiales, dans une traversée du siècle menée au pas de charge. J'ai littéralement dévoré ce livre en trois jours...
Comme Zola, Balzac, Hugo ou n'importe quel grand de la littérature, cette qualité et ce talent d'auteur permet à peu près d'écrire n'importe quoi, tout réside en la maîtrise des mots.
Un pur bonheur!
Une vie sous la cinquième
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 4 novembre 2006
Un roman dans lequel je retiendrai également l'égoïsme de tous les personnages, malgré l'attachement qu'ils se portent tous : Paul Blick, vivant sa vie au gré des éléments , avec une certaine distance, ne s'impliquant jamais vraiment,; sa femme Anna, adepte d'Adam Smith et ancrée dans son mondé réel; la belle-mère qui ne pense qu'à elle. Reste finalement les deux personnages les plus touchants, le beau-père à la tête de son magazine sportif et la mère, inaltérable, attachante en fan endiablée de Tonton Mitterand.
Et félicitons l'auteur pour ne pas avoir basculer dans la happy-end facile, montrant ainsi qu'une vie, finalement, ce n'est jamais noir ou blanc, mais plutôt noir et blanc
Touchant Dubois!
Critique de Marafabian (, Inscrit le 11 août 2006, 51 ans) - 11 août 2006
Un peu de pour, mais plus de contre
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 3 mai 2006
Par contre, j’ai apprécié la fin. La tentation eût été grande de clôturer l’aventure sur un happy end… Pour ma part, je préfère les points de suspension, fruits d’une certaine forme de désenchantement, de confrontation avec l’insondable.
Quant au style, il est certain que Dubois possède un vocabulaire étendu. Il utilise même des mots qui ne sont pas dans mon dictionnaire, dis donc ! Mais bon, dommage que cet étalage n’étaie pas une histoire qui en vaille la peine parce que du coup, ça fait un peu poudre aux yeux…
Une part de soleil
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 17 avril 2006
Et puis il y a ce moment (les 100 dernières pages) où il redécouvre sa mère, s’occupe d’elle, redevient attentif aux autres et notamment à sa fille. Contrairement à d’autres lecteurs, j’ai trouvé très belle la fin de ce récit, sorte de rachat d’une vie vide bien que tragique. Comme quoi, il faut toujours lire un roman jusqu’à la fin comme il faut toujours rechercher inlassablement chez l’autre sa part de soleil.
J’ai un sentiment mélangé en refermant « Une vie française ». Le bonheur de lecture, la qualité du style, l’intérêt de l’histoire, le reflet bien rendu d’une époque ( même si le découpage en septennats m’a paru artificiel), l’humour de l’écrivain se mêlent à une certaine vacuité, une noirceur trop appuyée, un caractère un peu anecdotique comme l’a justement souligné un autre lecteur. On n’est pas chez Philip Roth auquel Dubois veut rendre hommage dans des pages qui ne sont les plus réussies.
Un très bon livre dont je sors insatisfait. Comprenne qui pourra !
Le roti familial
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 19 mars 2006
Si j'étais un homme
Critique de Trefoil (Mons, Inscrite le 12 février 2004, 55 ans) - 7 février 2006
Je ne connaissais pas Jean-Paul Dubois et ça m'a donné envie de découvrir les autres.
J'adore son style d'écriture, j'aime sa façon de dépeindre une société, des gens, des situations.
Je me suis sentie dans cet homme, j'étais proche de lui comme si j'en étais un.
Je le conseille vivement.
Du grand roman !
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 1 janvier 2006
Monsieur Dubois, dites-moi pourquoi...?
Critique de Angie8244 (, Inscrite le 2 décembre 2005, 41 ans) - 2 décembre 2005
votre style m'a touché et j'ai aimé votre humour et le vitriol que vous savez diluer.
cependant, dites-moi pourquoi, Monsieur Dubois, suis-je restée sur ma faim, après avoir tourné la dernière page?
c'est une impression globale, un sentiment indéfinissable. peut-être aurait-il fallut rajouter un peu plus de rebondissements dans la vie de votre personnage ou alors trouver un style un peu plus dynamique?
je ne me suis pas retrouvée bien sûr dans la période 1950-1980 mais pas plus dans la période actuelle, ma génération. je sors de votre livre avec un léger sentiment de déception, et déjà j'en entame un autre..
Allez, une vie tout court ...
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 octobre 2005
Non, l’intérêt réside plutôt dans l’histoire de Paul Blick, de son enfance à sa déchéance d’homme cinquantenaire puisque déchéance semble devenir inévitable l’âge avançant …
Depuis son enfance, c’est De Gaulle qui gouverne, et un évènement majeur qui fondera sa personnalité ; la mort de son frère aîné, aimé, admiré, pas remplacé. Ni chez Paul ni surtout chez ses parents et surtout sa mère. Il est cinquantenaire à la fin du roman, nous sommes sous l’ère Chirac, et la fin est bien ambigüe. Interprète chacun comme il veut.
Paul grandit et devient adulte avec la terrible évolution de 1968. Autre élément fondateur de sa personnalité. L’occasion aussi pour JP Dubois de clins d’oeil, flèches, considérations assassines ou « politiques ». On sent d’ailleurs que cette période l’a davantage intéressé que celle, disons du premier mandat Chirac et la suite. Il y a comme une accélération à la fin comme s’il avait fallu terminer ou comme si tout ce qu’il avait à dire était passé.
Les rapports enfants/parents tiennent une grande place (dans la vie aussi d’ailleurs !). Paul et sa mère, Paul et ses enfants. Les rapports hommes/femmes également, mais de manière plus légère, cynique et détachée. Le sexe tient une grande place dans ces rapports là.
Une vie française se lit très facilement. On aime ou on n’aime pas mais ce n’est pas chichiteur. C’est direct, proprement écrit. Le genre de roman qu’on abandonne difficilement.
Parmi les souvenirs du commun des mortels
Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 45 ans) - 26 septembre 2005
Par contre, les années Mitterand-Chirac m'ont évidemment beaucoup plus touchées, tous ces souvenirs de tous intégrés dans la vie de Paul...
Les personnages sont assez extraordinairement décrits... Mais heureusement qu'il y a tout de même Vincent Blick (le fils de Paul pas son frère) qui a l'air d'être un vrai personnage gentil et bien dans sa tête... Anna, les parents de Paul, ses beaux-parents, ses amis... tous des originaux... et que dire de Paul alors.
Roman très agréable à lire. J'aurais vraiment aimé avoir 50-55 ans aujourd'hui pour vivre ce roman plus de l'intérieur... peut-être qu'en 2040, une nouvelle "vie française" sera réécrite...
Comme dans un miroir
Critique de Guermantes (Bruxelles, Inscrit le 18 mars 2005, 77 ans) - 7 août 2005
Il y a certainement un effet de génération à la base du plaisir que procure ce livre qui, comme un miroir, nous livre un reflet de ce que nous fûmes, de nos espoirs et de nos déceptions (je parle évidemment pour ceux qui, comme moi, appartiennent plus ou moins à la même génération que Dubois). Mais je crains fort que ce roman ne s'inscrive pas dans la durée. Nous l'aimons (enfin, je l'aime) parce qu'il nous renvoie à nous-mêmes, parce qu'il donne une image romanesque (même si elle n'est pas toujours positive, peu importe) de notre "destinée". Qu'en restera-t-il dans quelques dizaines d'années lorsque cet effet d'identification aura cessé? Peu de choses, je le crains, sinon un témoignage parmi d'autres de ce que fut le climat d'une certaine époque.
Le roman qu'on aurait aimé ne pas aimer.
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 4 août 2005
Paracelse a raison, Bacri était inoubliable dans "Kennedy et moi" et on retrouve un peu de ça ici. Les scènes avec le dentiste, le psychanalyste, le passage au journal sportif, la femme d'affaire branchée "Adam Smith", tout ça est vraiment drôle. Mais par moment c'est lourdingue : la scène du roti, le trempoline sur le lit notamment. Et puis le ton désabusé c'est amusant mais ça lasse : on a l'impression que le narrateur a vécu la crise de la quarantaine pendant toute sa vie.
N'empêche, on aime bien et on s'amuse, même si on le regrette (de bien aimer). Mais après, dans la dernière partie, le livre s'essouffle. La farce devient tragédie et le héro neurasthénique. Le tragique ressemble plus à du pathétique et j'ai eu du mal à prendre le narrateur au sérieux.
Un petit extrait, représentatif du ton désabusé et pessimiste (ou lucide, à vous de juger) : "Je tenais l'amour pour une sorte de croyance, une forme de religion à visage humain. Au lieu de croire en Dieu, on avait foi en l'autre, mais l'autre, justement n'existait pas davantage que Dieu. L'autre n'était que le reflet trompeur de soi-même, le miroir chargé d'apaiser la terreur d'une insondable solitude".
Radiographie des 50 dernières années
Critique de Nounours (FLEVILLE DVT NANCY, Inscrite le 27 janvier 2005, 59 ans) - 7 mai 2005
Dans ce roman, le style parcourt les pages sans lasser, avec des phrases qui touchent malgré un vocabulaire qui est loin d'être passe-partout.
Ce Paul Blick est attachant ; il lui arrive ce qui peut arriver à n'importe quel individu d'entre nous (désillusions, décès, chômage, faillite, mais aussi joie, amour, famille...). Et ce qui est très sympa, c'est de replacer systématiquement les évènements politiques, économiques, culturels qui ont fait la France (et qui la font toujours puisque le roman s'arrête de nos jours), ce qui fait qu'on y croit vraiment, on s'y attache, on est plongé dans la réalité.
Le syndrome de Collins
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 30 avril 2005
« Je me disais qu’il en allait de même aujourd’hui du fœtus dont était en train de s’occuper Ducellier. Lui aussi avait fait un long périple dans l’univers palpitant de l’infiniment petit. Mais tout au bout de cette traversée, il n’avait rien trouvé qu’une porte infranchissable et un hublot au bout duquel, comme Collins, il n’avait pu qu’entrevoir un monde dont il entendait le bruit, percevait les vibrations, mais sur lequel il ne pourrait jamais marcher. » Comme une métaphore de l’existence, du bonheur avorté de Paul Blick et de la nuée de personnages secondaires, incapables d’accéder à toutes les joies supposées de l’existence, qu’on pense trouver un jour à un tournant de notre existence en un pack joliment enrubanné, et avec lequel on sera seulement capables de s’emmêler dans ses noeuds.
Un roman qu’on aurait bien aimé aimer, écrit Killgrieg. Il y a effectivement comme un manque, la sensation que les faits s’ajoutent aux faits sans qu’il y ait un être vivant, même passif ou désabusé (mais avec force, du moins dans le compte-rendu de son parcours), pour les enregistrer, leur donner du sens ou une absence de sens mais de façon intense. L’impression que les personnages sont plutôt « repris » que « présentés », et lorsqu’ils deviennent utiles au récit. Ou par trop caricaturés comme le David Rochas du rôti. A moins que Jean-Paul Dubois ait voulu écrire l’histoire personnelle d’un être sans véritable projet qui se forge sa philosophie de l’existence au gré des événements. Ou bien, comme l’a justement montré Lucien, qu’il ait écrit ce roman sur le modèle de celui de Maupassant.
Une vie française
Critique de Paracelse (Paris, Inscrite le 29 avril 2005, 62 ans) - 29 avril 2005
Jean-Paul Dubois est un dandy littéraire assez influencé par l'Amérique (admirateur d'auteurs comme Raymond Carver ou John Updike) et qui sait parler comme nul autre de la « mid-crisis », cette crise de la quarantaine qui frappe d'autant plus fort ceux qui ne se sont jamais sentis complètement adaptés, tant à la société qu'à leur vie tout court, et qui conservent toujours un regard distancié et quelque peu sceptique sur ce qui leur arrive… (« Je ne voulais pas travailler huit heures par jour. Il était hors de question que quelqu'un d'autre décide pour moi de l'heure à laquelle je n'avais plus sommeil… »). Et Dubois le fait avec dérision, distanciation, élégance et humour noir. Ses titres de romans sont d’ailleurs révélateurs et parlent pour lui : « Les poissons me regardent », « La vie me fait peur », « Je pense à autre chose », « Parfois je ris tout seul »… L'un de ses livres, « Kennedy et moi », a également été brillamment adapté au cinéma par Sam Kerman, avec un Jean-Pierre Bacri (dans son meilleur rôle) qui collait parfaitement à cet univers un peu désabusé.
Ceci étant, même je prenais toujours du plaisir à lire les livres de Jean-Paul Dubois (livres que j’achète fidèlement, comme je vais voir fidèlement chaque année le nouveau Woody Allen, qui pourrait être d’ailleurs un de ses cousins…), je trouvais aussi qu'il tournait un peu en rond. Y manquait notamment à mon goût de l'émotion. Et bien son dernier livre, au classicisme pourtant très formel, me comble dans toutes mes espérances, car non seulement, il y a des scènes jubilatoires qui m'ont fait éclater de rire toute seule (dont une sexuelle avec un rôti qui n'est pas sans rappeler l'humour salvateur de « Portnoy et son complexe » de Philip Roth, auteur que Dubois affectionne particulièrement, ce qui me fait dire que cette scène doit être une sorte d'hommage, tout à fait réussie !), mais il y a également des scènes émotionnelles intenses, où perce beaucoup de tendresse. Scènes qui nous prennent d'ailleurs par surprise. Et l'équilibre précaire qui consiste à doser rires et larmes est ici parfaitement dosé, et le signe d'un livre qui s'annonce comme une réussite majeure ! Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé (il est classé parmi les meilleures ventes), de même que les critiques, qui l’annoncent bien placé pour le Goncourt. On ne pourra que se réjouir de constater que, pour une fois, tout le monde semble d’accord !
Prix Fémina
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 avril 2005
Dubois a un talent fou pour écrire avec subtilité. Il tient pourtant un propos assez tranché parfois, mais à aucun moment je n’ai senti la hargne ou le cri de révolte primaire employé trop souvent par d’autres écrivains.
De manière générale, je déteste la saga familiale, particulièrement lorsqu’elle est construite à partir de la vision d’un narrateur. On doit se taper les grandes envolées lyriques sur un aïeul extraordinaire, les opinions insipides et les anecdotes ennuyeuses du cousin germain. Ce roman, ce n’est pas ça.
J’aurai préféré que Dubois laisse plus de place aux personnages secondaires et utilise plus de dialogues pour varier les longs blocs de texte. Mais même dans sa forme rébarbative on avale les lignes avec un plaisir soutenu grâce à une plume raffinée et une habileté d’une efficacité redoutable pour dégager à grands traits - l’humour, la tristesse, l’injustice ou l’ironie de cette vie française. Voilà une saga familiale, qui pour une fois, a sa place dans la littérature.
D'un président à l'autre, d'un virage à l'autre...
Critique de Boudha (Beloeil, Qc, Inscrit le 9 novembre 2004, 67 ans) - 7 mars 2005
Les événements et comportements des citoyens sont mis en parallèle avec ce qui se tramait au niveau national ou mondial. On passe de la gauche à la droite puis de la droite vers le centre, sans avertissement. La sexualité omniprésente ne se formalise pas, elle s’adapte. Elle s’adapte aux classes sociales comme aux idéologies, elle est intrinsèque aux individus.
L’histoire des membres de cette famille m’est d’abord apparue comme secondaire sauf qu’au fil de ma lecture je me suis convaincu que chaque lecteur a pu s’identifier à l’un ou l’autre des personnages pour une période donnée… et ce n’est pas le fruit du hasard. Si d’outre Atlantique j’ai pu ressentir la chose, j’imagine cela d’autant plus vrai pour le lecteur français car cette histoire est celle d'une famille française et plusieurs passages sont spécifiquements français. Cependant, nombreux sont vos cousins qui s'y sont retrouvés!
Nombrilisme
Critique de CCRIDER (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans) - 5 mars 2005
On nage dans la saga familiale style P.Roth , version cassoulet , avant que tout ne bascule dans le drame , la déchéance et le sordide. Comme si cet enfant gâté de la gauche caviar , plutôt obsédé par le sexe , était enfin rattrappé par un destin finalement malveillant .
Il ne s'agit bien sûr pas d'un roman , mais de la biographie désenchantée d'un individu qui ne croit ni à Dieu ni à Diable et qui ne sait finalement pas pourquoi il est venu sur cette terre .
Donc un nombrilisme un peu sinistre mais qui ne laisse pas indifférent car nous avons tous un peu de ce Paul Blick ....quelque part .
pas déplaisant, mais...
Critique de Killgrieg (boulogne billancourt, Inscrit le 1 février 2005, 59 ans) - 5 février 2005
A l’aide d’anecdotes qui nous rappellent à quel point notre expérience personnelle est universelle et banale, l’auteur navigue entre François Truffaut et Lang (pas le génie ni l’homme politique, l’autre, le réalisateur de l’hôtel de la plage). Il suffirait d’oublier quelques passages trop facile pour savourer pleinement ce roman, mais un cliché, même savoureux, reste un cliché, du déjà-vu. Jean-Paul Dubois s’excuse d’ailleurs en citant Philip Roth pour justifier l’anecdote du rôti dans lequel un de ses camarades prend du plaisir… il aurait aussi bien pu faire référence à American pie –vous savez, la tarte dans la cuisine.
Une vie française fait partie des livres qu’on aurait bien aimé aimer et c’est déjà bien. Ce livre est un bilan, un testament. Un livre où tout est tellement vrai, trop peut-être. Un livre à lire comme on suit Urgences le dimanche soir.
Ne jamais s'abaisser à...
Critique de Bernadette COUTURIER (, Inscrite le 29 octobre 2004, 71 ans) - 16 janvier 2005
J'ai pu vibrer lors de certaines séquences sur le même tempo que le Paul de la cinquième république.
Les situations grivoises apportent du piment à l'ouvrage.
Quelques événements internationaux sont incisivement présentés tandis que la religion est complètement bannie et désavouée.
Le refus de photographier un président, même si celui-ci en fait personnellement la demande entre dans ma conception de ne jamais s'abaisser à faire quelque chose qui n'entrerait pas dans le cadre que l'on s'est fixé.
Bernadette COUTURIER
Bouleversant !
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 8 janvier 2005
Un extrait ?
"Il faut s'imaginer la France d'alors [les années 60], une 406 bleu marine ou grise, intérieur en velours ras, de Gaulle au volant, les deux mains sur le cercle, Yvonne à ses côtés, le sac à main sur les genoux, et nous, nous tous, derrière, en proie aux nausées des promenades dominicales, à l'ennui vertigineux d'un avenir déjà démodé. Paul VI au balcon et Pompidou à l'accordéon, indécrottable Premier ministre, éternel porte-coton de la Ve République. Oui, nous tous à l'arrière, les vitres légèrement entrouvertes pour nous faire tenir tranquille et surtout éviter les remous d'air."
N'est-ce pas saisissant ?
A lire !
Un Maupassant moderne
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 7 décembre 2004
Ce roman de Jean-Paul Dubois est construit sur le même schéma : le narrateur, né à Toulouse en 1950 (comme l'auteur...) traverse la vie comme un voyageur qui voit s'effriter peu à peu le monde autour de lui, comme une ombre de moins en moins nette à mesure que pâlissent les illusoires soleils qui lui donnaient un semblant de réalité.
Ce pessimisme, ou ce réalisme, est aussi un point commun avec Maupassant. Deux brefs extraits, s'il fallait s'en convaincre :
"L'amour est l'un de ces sentiments sophistiqués que nous avons appris à développer. Il fait partie des divertissements opiacés qui nous aident à patienter en attendant la mort."
"La vie n'était rien d'autre que ce filament illusoire qui nous reliait aux autres et nous donnait à croire que, le temps d'une existence que nous pensions essentielle, nous étions simplement quelque chose plutôt que rien."
Un peu plus d'un demi-siècle dans la vie d'un homme né cinq ans après la fin de la guerre, c'est aussi l'occasion pour Dubois de brosser, en parallèle avec la sienne, la petite et la grande histoire de la cinquième république à travers les mandats successifs de présidents qui n'ont, finalement, guère plus de majesté que des tyrans de régimes bananiers. Grandeur et déconfiture de Simca, affaire du Rainbow Warrior, diamants de Bokassa, Percy Sledge et Jimi Hendrix, sang contaminé et libération sexuelle, mai 68 ou manifestations anti Le Pen, tours du 11 septembre ou explosion de gaz à Toulouse, un peu d'espoir, quelques projets, quelques amours, un peu de sexe. Et le filament qui brûle, qui brûle dans la petite ampoule de la vie, le mince filament qui rougeoie, qui fait son possible, qui brûle un peu beaucoup avant la rupture annoncée.
La grâce de Jean-Paul Dubois
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 29 novembre 2004
Son style est simple, ses phrases courtes, son humour est noir et plein de causticité. Il nous raconte les choses de la vie avec une espèce de grâce un peu désabusée. Mais il ne faut pas oublier le Jean-Paul Dubois journaliste qui a écrit des chroniques pour le Nouvel Observateur, réunies dans deux livres :"L'Amérique me fait peur" et "Jusque là tout allait bien en Amérique", autre facette d'un homme discret, qui a jusqu'ici très peu fait parler de lui malgré seize ouvrages publiés en vingt ans. Dans "Une vie française", J.-P. Dubois est plus prolixe. Il a trouvé un souffle plus long. C'est très différent de ce qu'il écrit habituellement et ma foi, il y réussit très bien. Il retrace sans vouloir rien démontrer, en témoignant simplement d'une vie qui est peut-être la sienne, inscrite dans un contexte plus grand, une vie en France, ce ne pourrait pas être ailleurs, non.
Jean-Paul Dubois est un enchantement.
Iconoclaste
Critique de Omer (, Inscrit le 25 novembre 2004, 54 ans) - 25 novembre 2004
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