Petit éloge de la Belgique de Grégoire Polet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une belge vie !
Dans Petit éloge de la Belgique, l’écrivain raconte sa Belgique en commençant par faire l’éloge des nuages en évoquant Django Reinhardt, né à Liberchies en 1930, puis, par dire la spécificité de la Côte belge à l’occasion de ses Vacances à la mer, étant enfant (les cuistax, le tram, les châteaux de sable et les bunkers…). Il parle des joies et peines ressenties devant la télévision, dans les années 80 (le naufrage du ferry Herald of Free Enterprise, les Tueurs du Brabant wallon, la catastrophe du Heysel, l’équipe belge de foot à la Coupe du monde au Mexique, la victoire de Sandra Kim à l’Eurovision). Son J’aime la vie, toute la vie résonne dans tout le livre, en clin d’œil, en ritournelle, comme un leitmotiv censé braver le sort et le cours du temps.
Ensuite, il sera question de figures historiques, plus ou moins connues, Belges ou étrangers en séjour en Belgique et tous plus ou moins saisis dans le contexte de la Grande Guerre. On y croisera Zweig, l’été 1914, à la Côte, en compagnie de Crommelynck, à la veille de rencontrer Verhaeren (rencontre qui n’aura finalement pas lieu). Henry Van de Velde est là aussi, dans le même temps, mais pas en compagnie de l’Autrichien, avant de partir pour Weimar…
Polet use d’un artifice narratif pour opérer une plongée dans l’Histoire et venir s’immiscer, d’abord, entre Crommelynck et Zweig, pour leur parler de Van de Velde justement et regretter à cette occasion, parmi d’autres, l’absence de reconnaissance des talents belges par les autorités nationales. Le procédé sera reproduit, notamment quand l’auteur rejoint Rik Wouters ou Oscar Thiry, le frère aîné de Marcel, pour narrer l’épopée des autocanons de par le monde et pour parler de leur « futur »… Oscar Thiry est en mauvaise posture, et sur le point de trépasser, il a été victime d’un tir d’obus. L’avatar de Polet viendra aussi s’entretenir avec le prince de Ligne et Casanova à Teplitz où l’auteur croira reconnaître Goethe…
Grégoire Polet questionne le patriotisme dans une section intitulée contre-éloge du nationalisme. Il retrace de manière édifiante l’histoire de la Belgique avant celle de 1830, depuis Charles Quint, au XVIème siècle, tout en déplorant, à juste titre, que ce vaste pan historique ne soit pas plus enseigné dans les écoles belges.
Bref, en cent et quelques pages, qu’on soit Belge ou non, on en apprend beaucoup sur la Belgique et ce qui fait qu’on est Belge, au-delà de la possession d’une carte d’identité ou d’un passeport belges car c’est « la langue que l’on parle, le paysage où l’on grandit, l’énorme masse de son passé, les événements qui touchent un pays ou l’ont frappé [qui] façonnent notre chambre d’écho », nous font citoyens d’un pays.
Les éditions
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Petit éloge de la Belgique [Texte imprimé] Grégoire Polet
de Polet, Grégoire
Gallimard / Folio. 2 euros
ISBN : 9782072885990 ; 2,00 € ; 01/09/2022 ; 128 p. ; Poche
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