1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta - Tome 01: L'Apothicaire du diable de Xavier Dorison (Scénario), Thimothée Montaigne (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

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Un navire....un trésor...et une mutinerie !
La première chose que l'on remarque avec cette bd, c'est sa qualité éditoriale, une couverture remarquable, et un album de 135 pages qui pèse plus d'un kilo!
Certes, le prix est assez élevé, et un choix éditorial autre à un moindre coût aurait pu l'emporter mais c'est vrai que cette option, assez luxueuse, est discutable mais passons...
Ce qui frappe en ouvrant cet album, c'est le dessin de Thimothée Montaigne. J'avais découvert cet auteur avec la série "le troisième testament-Julius" qu'il avait reprise au pied levé avec un certain brio, il faut l'avouer. Certes son dessin lorgne sans ambiguïté aucune, vers celui de Mathieu Lauffray, avec lequel il avait collaboré sur "Long John Silver".
Il n'y a rien à dire sur le dessin, c'est superbe, on en prend plein la vue avec quelques pleines pages ou doubles pages incroyables (je pense notamment à la découverte du Jakata, pages 22 et 23.)
En débutant la lecture, j'ai immédiatement songé au personnage de Lady Hasting de "Long John Silver" avec Lucretia Hans, qui veut rejoindre son époux, au delà des mers.
Je reste subjugué par la beauté des planches, malgré la noirceur de l'intrigue, au fil des pages.
Le scénario de Xavier Dorison n'est pas en reste, l'intrigue est très sombre, les personnages très tourmentés, et ce premier volume retrace avec une efficacité remarquable, l'atmosphère qui règne sur un navire où une mutinerie couve....
Parti d'un choix éditorial très discutable sur le coût, cet album rejoint, à mes yeux, un des meilleurs albums que j'ai lu cette année, bref un incontournable de cette année.
Les éditions
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L'apothicaire du diable [Texte imprimé] scénario original, Xavier Dorison dessin, Thimothée Montaigne couleur, Clara Tessier
de Dorison, Xavier Montaigne, Thimothée (Illustrateur)
Glénat
ISBN : 9782344045107 ; 35,00 € ; 16/11/2022 ; 136 p. ; Relié
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BD très haute en couleurs

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 77 ans) - 14 avril 2025
Comme ses concurrents la puissante VOC (Compagnie hollandaise des Indes Orientales) est le fer de lance de la colonisation et de la piraterie légale.
Cette magnifique BD en deux volumes, celui-ci est le premier, raconte l’aventure du Jakarta, navire de la flotte de la VOC qui, le 28 octobre 1628 va vers Java avec une quantité d’or considérable à son bord.
Il y a plus de 300 membres d’équipage et des passagers.
Le capitaine et le représentant de la VOC sont intraitables avec les marins. Beaucoup sont des gibiers de potence ou des hommes prèts à tout.
La violence qui conduit le capitaine à exécuter tout marin indiscipliné permet de maintenir l’obéissance dans ce navire.
Jéronimus Cornélius, apothicaire ruiné et second maître à bord veut détourner le navire de son objectif afin de fomenter une rébellion lui permettant de récupérer le trésor.
Il y a beaucoup de personnes violentes à tous les niveaux et les deux seuls « positifs » sont le gabier et une riche et belle passagère.
La révolte gronde et éclate.
Le navire finit par faire naufrage et trois groupes se constituent, l’un part chercher des secours, un autre, sous la férule de Jérominus s’apprête à s’approprier le « trésor » tandis-que le troisième composé par le gros de la troupe reste attentif malgré les conseils prodigués par la passagère et le gabier.
L’histoire, dramatique est prenante, passionnante et les dessins, en couleurs sont d’une très bonne qualité.
Après avoir dégusté ce premier volume, le lecteur se jette sur le deuxième pour connaître la fin de cette histoire romancée, certes mais construite autour de faits réels et vécus.
Jean-François Chalot
Un thriller maritime impitoyable

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 17 décembre 2022
Alors certes, graphiquement, on a affaire à ce style commun à toutes les grandes séries commerciales au long cours. Cela n’a rien d’original mais c’est très bien fait, avec cette touche cinématographique qui immerge le lecteur dans l’histoire : pleines pages spectaculaires, cadrages de haute volée, incrustation de petites cases en plans serrés pour un rendu hyper dynamique. Timothée Montaigne est doué, c’est incontestable, et le travail sur la couleur de Clara Tessier ne fait qu’en rehausser la qualité visuelle. Sans compter les mappemondes de l’époque et le plan en coupe du bateau au début qui confèrent au livre un côté « archive ». De la belle ouvrage, comme disaient les anciens.
Le scénario de Xavier Dorison, inspiré d’une histoire vraie, n’est pas en reste. La narration est totalement maîtrisée, Dorison ayant conçu ici un véritable « page turner » qui vous happe sans plus vous lâcher jusqu’à la fin… de ce premier tome — dommage pour les impatients ! De même, les personnages principaux ont des personnalités bien marquées, ce qui ne gâche rien. Si le neuvième art regorge de récits sur les « Vieux gréements », un genre presque à lui seul, celui-ci nous met dans la peau des occupants du navire Batavia, rebaptisé ici Jakarta, qui tous sans exception endurèrent des conditions de vie extrêmement difficiles durant un périple depuis les Pays-Bas jusqu’à l’Indonésie, ancienne colonie hollandaise.
En préface, Dorison nous avertit, cette aventure va nous montrer que l’Homme est capable de la pire barbarie, avec « arrêt complet de l’empathie », ce qui ne fait que renforcer notre curiosité, pour ne pas dire, toute honte bue, notre fascination pour le sordide ou le voyeurisme. Ce qui laisse penser que le second tome ira encore plus loin dans l’horreur, ce premier tome restant finalement assez « sage », toute proportion gardée. Heureusement, l’histoire ne se limitera pas à cette accroche, dans la mesure où elle se fait l’excellente métaphore — et c’est là tout son intérêt — du capitalisme financier moderne, le même qui aujourd’hui mène le monde à sa perte. Les Hollandais semblaient être précurseurs en la matière, le navire étant détenu par la première « multinationale » de l’Histoire, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, contrôlée par des actionnaires dont la puissance financière imposait des règles inhumaines d’une cruauté inégalée au sein de l’équipage. La tournure que va prendre l’aventure confirmera l’inadéquation totale d’un tel système avec la réalité la plus triviale.
C’est du grand spectacle pour une épopée maritime qui le méritait bien, avec ce paradoxe d’être certes une invitation au voyage, mais plus sûrement un voyage vers l’enfer, laissant le lecteur entre l’émerveillement et la sidération face à l’horreur vécue par ces hommes. Il est rare qu’une œuvre dans sa première partie nous laisse avec une si forte envie de connaître sa conclusion, que les auteurs ne devraient pas manquer, espérons-le, d’amener à bon port…
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