Augustus Carp de Henry Howarth Bashford

Augustus Carp de Henry Howarth Bashford
( Augustus Carp Esq. by himself)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Sahkti, le 5 octobre 2004 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 766ème position).
Visites : 4 244  (depuis Novembre 2007)

La morale à tout prix

On le sait, les Anglais sont des spécialistes de l'humour caustique qui fait mouche. Augustus Carp ne déroge pas à la règle. Saluons la traduction d'Eric Wessberge et la mise à disposition en français par Phébus de ce texte qui ravit les Britanniques depuis près de 80 ans (le livre est sorti en 1924 et a d'emblée connu un franc succès).

Sir Henry Howarth Bashford était un membre éminent de l'Académie Royale de Médecine et proche de George VI, un homme réputé peu drôle, comme quoi les apparences sont parfois bien trompeuses ! Il mourut en 1961, emportant avec lui le secret de la paternité de cette oeuvre. C'est Anthony Burgess, fan inconditionnel de ce récit, qui brisa le mystère, il signe d'ailleurs la préface de cette édition.
Augustus Carp, c'est la condamnation avec beaucoup d'humour et de férocité d'une société victorienne figée dans ses principes et sa bonne moralité. Autant vous dire que ça décoiffe, Augustus Carp, un bourgeois à la moralité étriquée, nous raconte sa vie et son époque en condamnant la décadence de la société. C'est hilarant. Il passe son temps à combattre le péché, à fuir le sexe ou le tabac, formes parfaites du vice, mais plus il lutte, plus il s'en rapproche, à son grand désespoir. Bashford développe un style hautement piquant et une ironie qui laisse sans voix. Si Augustus Carp se livre à de vils chantages, c'est pour faire régner la justice, bien sûr, et si il se révèle être un parfait misogyne, c'est parce qu'il défend le rôle réel de l'homme dans la société britannique si puritaine. Enormément de second degré, de l'humour comme on aime, un vrai régal !

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Les éditions

  • Augustus Carp Esq. par lui-même ou L'autobiographie d'un authentique honnête homme [Texte imprimé], roman sir Henry Howarth Bashford trad. de l'anglais par Éric Weissberge préf. par Anthony Burgess
    de Bashford, Henry Howarth Burgess, Anthony (Préfacier) Weissberge, Éric (Traducteur)
    Phébus / D'aujourd'hui. Étranger (Paris)
    ISBN : 9782859409371 ; 18,75 € ; 26/09/2003 ; 256 p. ; Broché
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Satire lourdingue

6 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 21 mars 2025

Augustus Carp est un homme de 47 ans un peu particulier. Il est très admiratif de son père, prénommé également Augustus, personnage d'une exceptionnelle fermeté, mais ne manquant pas d'une certaine humanité, ce qu'il prouve en dispensant son épouse de lui apporter chaque matin son thé à six heures, vu qu'elle devait passer ses nuits à veiller son fils souffreteux et atteint de multiples maladies et troubles divers (érythème, acouphènes, eczéma, maux de l'occiput, aigreurs d'estomac et dilatations flatulentes de l'abdomen). Le pasteur du quartier est choisi comme parrain de l'enfant. Lui-même reste très fier d'exercer sa responsabilité de bedeau de sa paroisse. Augustus fils devra attendre l'âge de 12 ans avant de faire une première tentative de rentrée à l'école qui vire à la catastrophe. Le voilà de retour à la maison pour deux années supplémentaires pendant lesquelles il attrape la teigne. Le médecin de famille lui prescrit un onguent qui lui fera perdre tous ses cheveux. Augustus père lui intentera un procès et le gagnera. Parvenu enfin à l'age adulte, Augustus fils ne trouvera un travail dans une petite société d'édition de livres de piété que par le biais d'un chantage un peu particulier…
« Augustus Carp » est présenté en quatrième de couverture comme « un livre qui manqua de faire mourir de rire trois générations de lecteurs et qui a désormais rang de classique ». La préface d'Anthony Burgess incite aussi très fortement à découvrir cette merveille méconnue de la littérature anglaise. Il ose parler de « l'un des plus grands romans humoristiques du siècle. » Bien que ce roman soit paru anonymement en 1924 et qu'il n'ait eu aucun succès à l'époque, il fut ressorti bien des années plus tard et Phébus en donna une version française en 2003. Le lecteur, confiant dans de tels éloges, n'en est que plus déçu à la lecture de cette histoire peu originale qui se veut une satire amusante d'une certaine classe moyenne britannique, bien-pensante (Carp est affilié à toutes sortes de ligues de vertus luttant contre l'alcool, la danse ou la prostitution), confite dans une religiosité mal comprise, plus tartufe qu'autre chose. On est tricheur, menteur, procédurier et hypocrite dans cette famille. Et toujours fort avec les faibles et faible avec les forts. L'ennui, c'est que cette pochade est racontée sans grande finesse. Le trait est épais pour ne pas dire lourd, grossier et même un peu outrancier. Carp père et fils n'ont pas un défaut, mais tous les défauts et ne souffrent pas d'une maladie, mais de dizaines, etc. Le style n'est pas très léger non plus. Il semble avoir mal vieilli. On rit ou sourit parfois mais on reste très loin du chef d'œuvre oublié promis et à environ cent lieues du niveau d'un P.G Wodehouse, d'un Tom Sharpe ou d'un David Lodge, véritables maîtres de l'humour british !

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