Carmen (Nevada) de Alan Watt
( Diamond dogs)
Catégorie(s) : Littérature => Voyages et aventures
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Père et fils « Diamond dogs »
Neil Garvin a 17 ans, il habite à Carmen une petite ville des Etats Unis proche de Las Vegas ( Nevada ). Il vit avec son père Chester qui est aussi le shérif de la ville. Depuis que sa mère est partie quand il avait 5 ans, son père l’élève seul. Ils vivent dans une ambiance lourde, triste et parfois violente. Le père, de temps à autre, ramène de ses virées nocturnes une femme à la maison mais elle ne reste jamais longtemps. Il entraîne régulièrement son fils aux concerts du chanteur Neil Diamond dont il est un admirateur. Neil est aussi le joueur de foot le plus important dans l’équipe de son école. Un soir après une fête trop arrosée alors qu’il rentre chez lui en voiture, il écrase l’un de ses amis qui marchait sur le bord de la route. Paniqué, il cache le cadavre dans le coffre de sa voiture et rentre chez lui se coucher. Le lendemain après une nuit de tourmente, il veut vérifier s’il n’a pas rêvé, il descend au garage, ouvre le coffre de sa voiture: le cadavre a disparu. Son père est chargé de l’enquête et à aucun moment ni l’un ni l’autre ne parleront du cadavre dans la voiture.
Alan Watt grâce à cette intrigue arrive à captiver le lecteur. Dès les premières pages, les rapports entre Neil et son père sont décrits avec beaucoup de finesse et de justesse. Le père et l’enfant forment un couple où le dialogue n’existe pas, où les sentiments restent enfouis et dont le passé est rempli d’interrogations. L’histoire est vécue par le garçon. Nous partageons ses questions, ses peurs et sa révolte. La ville, l’école, la maison sont des lieux où il étouffe. Il vit une situation où rien ne peut être dit clairement où il devra progresser lentement et seul pour connaître la vérité sur son père mais aussi sur le cadavre. L’enquête progresse et les mensonges du père et de l’adolescent ne tiennent plus face à la persévérance des enquêteurs du FBI. Les scènes d’interrogatoire où le garçon est interrogé par le FBI et son père sont excellentes. La tension est à son maximum et le dilemme dans lequel se trouve l’enfant est invivable. C’est un bon roman d’une écriture agréable et choisie.
Les éditions
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Carmen (Nevada) [Texte imprimé], roman Alan Watt trad. de l'américain par Laetitia Devaux
de Watt, Alan Devaux, Laetitia (Traducteur)
Gallimard / La Noire (Paris).
ISBN : 9782070759002 ; 24,30 € ; 08/01/2004 ; 246 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Carmen, morne plaine
Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans) - 19 décembre 2004
Bon roman policier, l'intrigue est connue d'avance mais le dénouement est inattendu. Il est surtout question ici des relations difficiles d'un père et son fils, dont la mère ayant quitté la maison.
Le père, shérif alcoolique, est un être fruste, fan jusqu'au ridicule de Neil Diamond au point de donner à son fils ce prénom. Des femmes passent, jamais longtemps, celle du moment est une ancienne strip-teaseuse, qui fait des exhibitions pour Neil quand son père n'est pas là. Neil, rongé par le remords, quitte l'équipe de football, s'éloigne de ses amis, rêve de sa mère et sombre dans la dépression. Avec la venue du F.B.I, l'étau se resserre autour de Neil et son père.
La scène de la maison close en fin de livre m'a dérangé (elle est glauque et difficilement imaginable), car elle est absolument gratuite et ne sert ni l'intrigue ni la compréhension des relations entre les deux hommes.
Amicalement
EIREANN 32
Vraiment très bien !
Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 21 octobre 2004
Passionnant de bout en bout, ce premier roman se lit d'une traite. La voix du narrateur, Neil Garvin, nous entraîne dans son cauchemar et nous envoûte d'effroi et de captivation. Cet adolescent de dix-sept ans, un champion de football dans l'équipe de l'école, possède toutes les qualités et tous les défauts d'un jeune de son âge. Sans scrupules, il bafoue toutes les règles, les sachant hors d'atteinte pour son statut de quaterback vedette. Mais lorsqu'un soir de beuverie trop arrosée, Neil renverse accidentellement un camarade sur la route et le tue, les choses vont très mal tourner. Pour lui, c'est la descente aux enfers, il planque le corps dans le coffre de la voiture de son père. Et pour son père, shérif de la petite ville de Carmen, près de Las Vegas, il camoufle le corps sans toucher mot à quiconque. Entre le père et le fils, une étrange relation s'établit, déjà douloureuse depuis l'enfance. La mère de Neil est partie de la maison sans crier gare, il avait juste trois ans. Cette absence creuse un profond vide chez le garçon qui en veut à son père de son silence, de son regard dur et froid, de sa violence et de ses boissons. Désormais, les rapports entre les deux sont au plus tendus, intenses et fragiles. Neil se sent couler, son père lui donne l'ordre de continuer le football. Tous deux vont tenir tête au FBI, mais jusqu'à quand. Car au-delà des scrupules et des remords, on devine que Neil devient de plus en plus fragile et vulnérable. Prêt à rompre le silence. Mais sa relation avec son père est si complexe et aussi déterminante dans la résolution de l'intrigue. C'est donc d'une main de maître que l'auteur a su jongler entre ces diverses subtilités pour un roman captivant et implacable. J'ai beaucoup apprécié.
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