La moustache de Emmanuel Carrère
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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C’est fou
Un beau jour, notre héros décide de se raser la moustache, elle qui avait fait partie de son identité profonde depuis longtemps. Bientôt, il se rend compte que ni sa femme, ni les amis ne s’en aperçoivent. Se croyant victime d’une mauvaise blague, il tente de comprendre ce qui se passe, dérivant chaque jour vers la folie et forçant le lecteur à élucider l’énigme pour savoir qui a raison.
On reconnaît le style de Carrère, la voix du drame intérieur qui s’étend de page en page. Le départ est canon, mais j’ai eu l’impression que la sauce était étirée, comme s’il s’agissait d’une nouvelle transformée en roman et qui à la longue sombre dans la redondance.
Le tumulte émotif du personnage principal est décrit à merveille. Mais à la fin, un peu plus de fantaisie aurait pu pimenter le récit lorsque l’on connaît la vérité. Il s’agit ici tout de même d’un roman original en marge de ce que l’on peut lire habituellement.
Les éditions
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La Moustache [Texte imprimé] Emmanuel Carrère
de Carrère, Emmanuel
P.O.L. / Fiction
ISBN : 9782867440571 ; 14,70 € ; 01/03/1986 ; 185 p. ; Broché -
La Moustache [Texte imprimé] Emmanuel Carrère
de Carrère, Emmanuel
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070378838 ; 1,77 € ; 16/06/2005 ; 182 p. ; Poche -
La moustache
de Carrère, Emmanuel
P.O.L.
ISBN : 9782846820820 ; 14,70 € ; 23/06/2005 ; 192 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (17)
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La folie vue de l'intérieur
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 9 novembre 2014
Le thème de l'identité et de la folie est abordé de façon originale et habile. C'est à dire du point de vue de l'intéressé, qui garde néanmoins une forme de lucidité, qui reste le spectateur de sa lente déchéance identitaire, mais pour lequel on garde un espoir, celui d'une explication rationnelle ou d'une solution satisfaisante.
Le récit est ponctué de moments forts et bouleversants (la moustache, Java, son père) qui marquent un palier de plus dans la conscience de sa folie.
L'écriture est belle, la base du scénario originale. L'intensité inégale mais globalement soutenue. Enfin le final est saisissant, à la limite du supportable. Une expérience marquante.
Descente en enfer
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 16 juin 2013
Mais en sortant de la salle de bains, l'absence de réaction de sa femme l'interpelle. Il pense à une plaisanterie qui continue pendant la soirée partagée avec un couple d'amis.
Comment cela se fait-il que personne ne réagisse ?
Même ses collègues de bureau... pourtant dans la rue...
Alors, nous sommes pris dans l'engrenage de ce roman au bord de la folie.
Pendant toute la première moitié, le doute s'installe; lequel des deux perd les pédales, qui joue à quoi...
Malheureusement, cela devient un peu répétitif, la théorie du complot tourne un peu en boucle.
La dernière partie mériterait, elle aussi, d'être plus courte mais j'avoue avoir été surprise par les dernières pages. Surprise... et frustrée !
Malgré cela, ce roman n'est, à mon avis, pas le meilleur roman d'un auteur dont certains titres plus récents, m'avaient laissé une forte impression. (L'adversaire, D'autres vies que la mienne)
LA MOUSSE TACHE TON BAS?
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 14 mai 2013
Si l’idée de départ de l’histoire est très bonne et très originale, son traitement par l’auteur tourne un peu en rond, et l’on s’englue très vite dans la banalité. L’histoire rebondit un peu avec le périple en Asie du héros, mais se termine en queue de poisson quand même.
Le livre aurait sans aucun doute pu être plus court, mais aussi plus «ample» et l’histoire beaucoup plus «développée», c’est bien beau de prendre un personnage de le faire vivre etc. etc… mais l’auteur ne nous dit rien de plus… D’où vient-il ? Pourquoi agit-il de la sorte ? Quelle est sa fin ? On se pose beaucoup de questions mais malheureusement l’auteur ne nous donne aucune réponse et à la fin cela devient lassant et le lecteur a l’impression d’avoir devant lui un livre raté!...
Sinon, l’écriture est belle, avec comme toujours chez M. Emmanuel CARRÈRE un usage très particulier des virgules, et l’histoire a au moins le mérite de nous «accrocher» ou devrais-je plutôt dire de «retenir» notre attention jusqu’à la dernière page.
En conclusion, je dirais un livre un peu "pauvre" et un peu raté, qui est passé un peu à côté de l’histoire qu’il voulait raconter, mais qui heureusement se lit vite et bien donc si on a quelques heures à perdre, pourquoi ne pas se laisser tenter ?…
Un piège
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 15 août 2012
Dès lors, le lecteur accompagne le dérèglement mental d’un homme qui sombre dans la déraison, partageant ses angoisses, ses doutes, ses moments de terreur suivis de retours à une forme de lucidité et d’acceptation pour mieux repartir dans un délire névrotique qui se construit peu à peu sur un savant mélange d’éléments réels et fantasmés.
L’auteur décrit ce processus d’entrée dans la folie paranoïaque avec un talent certain. Il nous accroche à sa victime dont on accompagne le périple en Asie.
Le dénouement est assez terrible et m’a laissé un fort sentiment de malaise car il ne répond pas aux innombrables questions soulevées par le récit, il opacifie le propos et laisse le lecteur totalement désemparé. C’est peut-être une marque de talent. Ça ne m’a pas convenu. J'ai ressenti cette fin comme une forme de lâche abandon du héros (et donc du lecteur) par son créateur, l'écrivain.
Agaçant
Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 1 juillet 2012
L'intrigue est simple, sans pour autant être simpliste : un jour, un type décide de se raser la moustache et découvre que personne parmi ses proches ne remarque ce changement. S'en suit un long développement sous forme de monologue intérieur au cours duquel le héros échafaude hypothèses et plans de sauvetage, alternant entre paranoïa, résignation et rébellion.
Ce court roman m'a pris beaucoup de temps et j'ai dû me faire un peu violence pour rester concentré sur cette histoire qui, si elle m'intéressait beaucoup de par son idée initiale, ne m'a pas du tout emballé par son traitement.
Heureusement, la fin permet de sauver un peu l'histoire de l'ennui et j'ai apprécié la façon qu'a eu l'auteur de surprendre (un peu) ses lecteurs en les sortant de leur morne torpeur. J'ai également aimé me promener dans une histoire se déroulant dans un passé récent, mais suffisamment éloigné pour nous parler d'un monde sans téléphone portable, sans Internet et sans ordinateur.
C'est long...
Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 29 novembre 2011
Premièrement, la longueur du livre, ça tourne en rond et à vouloir trop en faire Carrère se perd dans les méandres de son personnage sans en tirer de quelconques nouveautés. Puis la facilité de la trame : l'intrigue est cousue de fil blanc et pour ma part la folie du personnage s'est vite installée comme une évidence, j'attendais peut être un éventuel sursaut narratif sur la fin mais rien n'est venu. J'ai également eu l'impression durant la lecture d'avoir lu un copier-coller raté du "Nez" de Gogol, à ceci près que Gogol nous épargnait les considérations sentimentales à coup de je t'aime mais je ne te comprends plus etc...
Reste une première partie de roman plaisante, mais vite oubliée tant la suite est rébarbative, à partir de HK je suis perdu.
Quelques poils vous manquent et....
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 29 novembre 2011
185 pages dans la peau d'un fou
Critique de Ravachol (, Inscrit le 24 octobre 2010, 41 ans) - 28 novembre 2011
On aime ou on n'aime pas ce roman. Certains, ceux qui aiment les histoires avec une fin, en sortiront frustrés. D'autres, se demanderont jusqu'à la nuit des Temps ce qu'il en est de cette satanée moustache.
Mais la moustache de Carrère est un roman sans dessein. Le but pour l'écrivain est de décrire l'évolution interne de son personnage principal, qui, fou ou pas, doit faire face à une situation kafkaïenne.
Et l'auteur nous emmène loin dans la description de l'état psychologique de sa victime. Tel un bourreau, il s'acharne sur sa victime fictive, lui fait encaisser des situations de plus en plus déplorables. Tout d'abord suspicieux, le personnage va vite être dans l'obligation de sauver sa dignité, mot qui prend tout son sens dans ce roman. Peut-on vivre seul contre tous? La raison du moi est-elle la plus forte? Peut-on être en désaccord sur le fond avec autrui? Autant de questions que soulève ce court roman par la pratique de l'expérience.
Un peu comme le film "Shutter Island", le jeu consiste dans un premier temps à trouver une fin concrète qui permettra à notre cerveau de se reposer un peu. Puis très vite, on en vient aux questions plus personnelles, celles qui nous font prendre conscience de la difficulté à pouvoir affirmer des choses banales lorsque notre entourage les dément.
Une expérience de 185 pages à vivre.
Intéressant
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 19 août 2010
Un livre qui vous emporte vers une fin inconnue
Critique de Bleizmor (Bretagne, Inscrit le 3 janvier 2009, 54 ans) - 12 août 2010
Une farce absurde sur la folie assez désagréable
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 juillet 2007
J'en garde une impression amère.
be careful with that moustache, emmanuel
Critique de Ronanvousaime (, Inscrit le 13 mai 2007, 49 ans) - 15 mai 2007
Génial et difficile à croire. Il met en situation un question toute con, et évidente 15 fois par jour: où est la réalité ? Est ce que je crois savoir, ce dont je me souviens plus ou moins, ce que les autres racontent, ce qui figure sur les photos, ce dont je peux trouver une trace dans la poubelle ?
Et puis, sous-jacente: les autres me connaissent-ils vraiment ? Me ment-on ? Et si j'étais tout seul à être raisonnable et que tous les autres étaient fous, est ce que je serais vraiment raisonnable, tout seul ?
La question de la moustache (en avoir ou pas, en avoir eu, la laisser repousser, tout ça) est symbolique et évidente , comme le nez au milieu de la figure. après "cachez ce sein que je ne saurais voir", après "on a volé ma cassette", emmanuel carrère présente :" cachez ma moustache qu'on m'a volée". Merci à lui.
ps: le film tiré du livre, et réalisé par carrère, est aussi terrible, même si la fin diffère; de façon très maline. Le film est fidèle à l'esprit du livre, mais va plus loin (et fait l'économie du BAIN de sang final).
Qui est le plus fou...?
Critique de MarlN (, Inscrite le 7 janvier 2006, 37 ans) - 3 avril 2006
le début (jusqu'au 3/4 ) se lit très vite, très facilement, on est pris dans l'histoire, essaye de comprendre qui se trompe qui devient petit à petit schizo, ou déconnecté de la réalité...PAR CONTRE LE RYTHME SE casse vers la fin, on on croit difficilement à ses aller retours quotidiens à bord du bateau...
ce qui est dommage également c'est cette absence de fin qui laisse en suspens le lecteur...
Psycho-bug
Critique de Aamelie (chartres, Inscrite le 23 janvier 2005, 44 ans) - 20 juillet 2005
Une histoire qui se lit vraiment vite, facilement, et qui laisse un arrière-goût de... pourquoi?
A rebrousse-poil
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 16 juillet 2005
- "Non, non, je n'ai rien remarqué et tu vas m'expliquer tout de suite ce que j'aurais dû remarquer."
- "Mais enfin, ma moustache."
Ainsi commence ce roman d'Emmanuel Carrère. Par une blague. Une simple blague de potaches. Marc marié depuis cinq ans à sa femme Agnès décide de se raser la moustache, lui qui l'a toujours porté si fièrement. Histoire de changer, histoire de faire une surprise à sa femme. Cependant, il ne constate aucune réaction de la part de sa compagne, de ses amis, de ses collègues de travail. Pire, on lui affirme même qu'il n'en aurait jamais porté. Est-il devenu fou? Est-ce une blague plus que douteuse de sa femme? Est-ce un gigantesque complot ourdi par sa femme pour cacher un éventuel amant?
Toutes ces questions, on se les pose aux côtés cet homme en plein désarroi, ce narrateur paranoïaque qui se pose d'insondables questions. Le moindre détail de sa vie devient source de doutes et Marc de devenir progressivement spectateur de son existence. On le suit alors dans cette progressive descente aux enfers, dans sa folie jusqu'à ce que survienne une fuite en avant qu'il espère salvatrice. Avec ce roman, Emmanuel Carrère crée un véritable climat d'angoisse à l'atmosphère lynchéenne. Tout au long de la lecture, on est scotché, se demandant qui est fou? Un roman surprenant donc, souvent dérangeant, à rebrousse-poil!
Alors, moustache ou pas moustache?
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 5 mai 2005
Bien sûr! Sa femme pourrait chercher à le pousser à bout en demandant à toutes leurs connaissances de jouer le jeu, qu'il n'a jamais eu de moustache. Mais qui est le vrai fou dans cette histoire? Et quelle peut en être l'issue?
J'ai été drôlement perturbée par ce roman. On reconnaît bien là la marque d'Emmanuel Carrère, qui nous troubla aussi avec sa "Classe de Neige". J'ai frémi lors de la lecture des 3 dernières pages. C'est écoeurant et ignoble à souhait.
Troublant!!!
Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 8 mars 2005
Quand son épouse est confrontée à ses doutes, un dilemme se présente: est-il fou de s'être pensé moustachu, ou est-ce elle la malade qui ne vit pas dans la réalité?
Il va alors se poser des questions, passant de la condition de victime d'une blague de mauvais goût à un total désarroi quant à son identité. Et c'est une véritable escalade dans la paranoïa qui commence.
Encore un roman impossible à lâcher!!! Si l'écriture présente parfois des tournures un peu ampoulées, qui gênent parfois la fluidité de la lecture, cela reste un formidable récit où on vit complètement les troubles intérieurs de notre héros, l'auteur nous manipulant à loisir pour nous faire douter, nous aussi.
Un ultime rebondissement, et une fin qui m'a laissée le coeur battant...
Pour moi il n'y a pas de longueurs inutiles, par contre dommage de ne pas connaître le fin mot de l'histoire...
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Quelles explications quant à la fin du roman? | 11 | Nirvana | 27 avril 2015 @ 17:34 |