Che Guevara : Compagnon de la révolution de Jean Cormier
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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L'étoile intransigeante
Biographie ne partant pas d’une idée mais d’un personnage, elle retrace en un nombre raisonnable de pages et d’images le parcours d’Ernesto Guevara. Gardant une certaine objectivité, Jean Cormier aborde la jeunesse asthmatique, l’adolescence sportive et prédictive. Puis le jeune homme prend la route de la maturité, sur le dos de « La Vigoureuse », accompagné de son ami Alberto Granado. Pauvreté, misère, entraîneront cette mutation de l’homme fasciné par les civilisations précolombiennes, fondement de leur culture. Le temps de finir ses études de médecine et le revoilà sur les routes d’Amérique Latine. De rencontres en rencontres, il se retrouve au Guatemala, où il fait la connaissance de celle qu’il va épouser : Hilda Gualdéa. Grâce à elle et ses discours révolutionnaires, il entre dans le mouvement et prend les armes. Il devient le « Che », car commençant ou terminant ses phrases par l’interjection « che », si typique des argentins. Il aiguise ses connaissances politiques et ses pensées se tournent vers Cuba, ainsi que vers cette figue de proue, Fidel Castro. La rencontre aura lieu en juillet 1955. Leurs routes, de la Sierra Maestra à La Havane, resteront liées jusqu’à cette Révolution aboutie qui mettra aussi un terme à leurs idéaux communs…
Retraçant ses victoires et ses erreurs, mettant en évidence ces principes auxquels Guevara sera toujours resté fidèle, Cormier aborde l’homme derrière l’icône, la réalité derrière la légende. Son obstination pour un socialisme sans compromis sera la première fissure de sa complicité avec Castro. Devenant ambassadeur itinérant afin d’établir des relations avec d’autres pays après la nationalisation de Cuba, il reste avant tout ce révolutionnaire agitateur qu’il s’est toujours promis d’être, constatant que le socialisme pouvait prendre la forme que chaque gouvernement désirait lui donner.
Après l’épisode de la Baie des Cochons et des missiles soviétiques, Guevara pense qu’il est temps de se détacher du joug soviétique, contrairement à Castro qui ne semble pas tout autant opposé à l’impérialisme. Jusqu’à ce discours d’Alger où Guevara accusera les Soviétiques de politique étrangère égoïste et qui agrandira la cassure entre lui et Castro. Guevara se voit contraint de quitter sa place dans le gouvernement cubain où il n’a plus vraiment de raison de se tenir et va disparaître. Il va s’investir à corps perdu dans la lutte armée et reprendre l’engagement révolutionnaire. Après une tentative inaboutie en Afrique, il entreprendra son dernier voyage pour la Bolivie… dernière guérilla, cause perdue. Pacte avec la mort qui fera sa légende et dressera la statue du « Che ».
Marxisme, soulèvement populaire, lutte armée contre le capitalisme et la mondialisation. Cormier aborde ce qui symbolisa le personnage. Les voies entreprises ne furent pas toujours les meilleures, son intransigeance ne souffrait pas toujours le souci des pertes humaines, mais la ligne de conduite de cet homme cultivé et intelligent fut toujours droite et insensible à la « raison politique ».
Une bonne façon de retracer la vie d’Ernesto Guevara de la Serna, qui ne fut pas exclusivement cette figure à idolâtrer à tout va…
Les éditions
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Che Guevara compagnon de la révolution [Texte imprimé] Jean Cormier avec la collab. de Jacques Lapeyre
de Cormier, Jean Lapeyre, Jacques (Collaborateur)
Gallimard / Découvertes Gallimard
ISBN : 9782070533169 ; 17,00 € ; 23/01/1996 ; 144 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Hasta la victoria siempre
Critique de Pierro13 (, Inscrit le 24 août 2008, 37 ans) - 23 février 2009
Méfions nous des bons sentiments
Critique de Camilio (Mulhouse, Inscrit le 2 juin 2004, 46 ans) - 16 octobre 2004
L'exemple en est donné ici avec celle écrite par Jean Cormier sur le fascinant Guevara qui méritera toujours mieux que les enfilades de lieux communs sur le héros pur au destin christique qui nous sont proposés ici.
Comprendre le destin et la pensée de cet homme exige comme l'écrit Ramon Chao de se débarrasser des deux visions qu'il suscite généralement : "la condamnation sans appel et la dévotion puérile pour le héros".
Or tout se passe ici comme si l'auteur ne parvenait pas à masquer ou même tempérer son admiration pour son sujet (admiration tout a fait justifiable au demeurant). Le lecteur aura donc droit à des extraits tronqués de citations, des descriptions panégyriques du caractère ou des actions du Che et des ellipses gênées ou même des silences sur les aspects sombres du personnage.
Loin de procéder à une démarche investigatrice pour tenter de comprendre la formation et le développement d'une pensée et d'un tempérament, l'auteur s'emploie à mesurer toute la vie de Che en partant de sa fin, c'est à dire une figure martyre et héroïque. Se faisant il n'hésite pas à "tailler" ce qui dépasse du costume du mythe. Ce qui est bien dommage.
Il faudrait développer d'avantage et cette critique éclair n'en a pas l'ambition.
Je ne peux que proposer au lecteurs intéressés par une étude plus rationnelle du cas Guevara de se reporter par exemple à l'ouvrage de Pierre Kalfon : Che, une légende du siècle. (très bien écrite, partiale mais mieux informée que celle de Cormier)
ou sur un ton plus critique : Jorge Castenada, Compañero Vie et mort d'Ernesto Guevara.
Panégyriques
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