Le voyageur sans bagage, suivi de Le bal des voleurs de Jean Anouilh

Le voyageur sans bagage, suivi de Le bal des voleurs de Jean Anouilh

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par Mademoiselle, le 27 septembre 2004 (Inscrite le 29 mars 2004, 37 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 308ème position).
Visites : 9 154  (depuis Novembre 2007)

Le passé est parfois encombrant

Il y a quelques jours, une adaptation de cette pièce a été diffusée sur Fr3. Ce téléfilm était très fidèle à l'original.

Cette histoire est des plus originales: un homme amnésique découvre qu'il a été un homme odieux, escroquant des vieilles dames, rendant son meilleur ami paraplégique, faisant de la femme de son frère sa maîtresse... La liste est longue.

Les révélations se succèdent à un rythme soutenu, les dialogues sont des plus réussis.

Un mot sur "Le bal des voleurs", qui se trouve dans le même volume: c'est une petite pièce sans prétention mais des plus divertissantes.

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Les éditions

  • Le Voyageur sans bagage [Texte imprimé] Jean Anouilh
    de Anouilh, Jean
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070367597 ; 6,90 € ; 09/06/1972 ; 218 p. ; Poche
  • Le voyageur sans bagage [Texte imprimé] Jean Anouilh édition présentée, établie et annotée par Bernard Beugnot,...
    de Anouilh, Jean Beugnot, Bernard (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio. Théâtre
    ISBN : 9782070340828 ; 7,50 € ; 05/07/2007 ; 217 p. ; Poche
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Réveil difficile à la vie

7 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 22 novembre 2011

Le personnage principal de la pièce a perdu la mémoire à la guerre. Il est resté enfermé dans un hôpital pendant des années et retrouve sa famille.
Il s'est reconstruit un passé idéal, rêvé, parfait pour s'apercevoir qu'il était en fait égoïste, violent, dissimulateur, coléreux et aussi passionnément amoureux, et aussi étouffé par les petitesses de son milieu.
Il le nie jusqu'au bout même après avoir découvert une cicatrice révélatrice. La scène est magnifique sur scène : deux employés de maison l'observent à travers un oeil de boeuf :
"Qu'est-ce qu'il fait ? Il relève sa chemise. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il fait ? Y chiale !" La destinée, qui est bonne fille, lui offrira une deuxième chance et une famille de rechange sous la forme d'un enfant "oncle" d'Angleterre. Cette pièce est amère, personne ne change de tempérament, les gens restent les mêmes quel que soit le passé qu'ils s'inventent. L'histoire finit bien, malgré tout. Il y a toujours beaucoup de lucidité sans illusion dans les pièces d'Anouilh. L'innocence y est rare, comme la rédemption.

Le Bal des Voleurs !

8 étoiles

Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 6 juillet 2010

Le Voyageur sans Bagage, que j'ai eu la chance de jouer, est une pièce très intelligente quoique sans prétentions ; les personnages qui y sont décrits sont, pour la plupart, d'une grande profondeur. Les répliques sont savoureuses, parfois tragiques ; le personnage de Georges est troublant sous de nombreux aspects. On y trouve parfois des moments vraiment drôles : les deux tableaux "des domestiques" sont brillamment réussis, et, quand le drame voudrait nous ébranler, le personnage excentrique et délicieux de la Duchesse parvient toujours à alléger l'ambiance. Il y a dans le Voyageur sans Bagage une esthétique de l'équilibre : on voudrait parfois pleurer, souvent on est amenés à rire ; et l'illusion théâtrale qui se répète sous nos yeux au travers de ce héros qui en joue un autre qui en joue un autre ne pourrait agir sans la vraisemblance des comportements de ceux qui l'entourent.
Quant au Bal des Voleurs, c'est une pièce spontanée et simple qui a beaucoup de mérite et qui est selon moi particulièrement réussie. Certes sans prétention, l'ouvrage parvient à croquer avec élégance la naissance de passions, la condition des voleurs, le charme suranné des maisons bourgeoises. C'est un divertissement qui n'a rien à envier à nos grandes comédies ; et ce personnage de Lady Hurf, quel régal ! Une pièce excellente, donc, un peu écrasée par la précédente, mais qui n'a rien à lui envier.
J'admire cette capacité d'Anouilh à s'approprier les idées déjà vues : sans Sophocle, pas d'Antigone, sans La Fontaine, pas de Fables, sans drames bourgeois de toutes provenances, pas de Voyageur sans Bagage. Ces deux pièces ne font pas évoluer le théâtre français, mais quel plaisir a-t-on à les lire !

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