Un tesson d'éternité de Valérie Tong Cuong
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Peut-on échapper à son passé ?
Anna, pharmacienne.
Hugues, son mari, fils d’un notable local, ex-journaliste reconverti dans les affaires culturelles
Léo, leur fils unique, lycéen
Une belle maison sur les hauteurs de la ville
Une vie de notables locaux
Mais…
Anna est issue d’un milieu modeste qu’elle a dissimulé à la famille de son mari, elle est en permanence en représentation.
La maison appartient aux parents.
Font-ils vraiment partie des « notables » ?
Survient le drame : Léo est arrêté pour violences sur policier dans une manifestation, puis emprisonné.
Au fil des pages, on découvre le passé d’Anna.
Un livre que j’ai lu en deux jours, happée par la vie d’Anna.
Et nous, avons-nous fui notre passé ?
« elle s'appliquait à montrer aux autres ce qu'ils voulaient voir et cela fonctionnait. Il y avait un prix à payer bien sûr, c'était épuisant de se surveiller, de chercher constamment dans l'oeil d'autrui la validation de ses efforts, épuisant de surmonter la crainte lancinante d'être rattrapée par le passé, mais à force de pratique, c'était devenu un état naturel, cette hypervigilance, une ligne de crête qu'elle suivait avec la certitude de servir un enjeu vital. »
Les éditions
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Un tesson d'éternité [Texte imprimé], roman Valérie Tong Cuong
de Tong Cuong, Valérie
J.-C. Lattès
ISBN : 9782709668644 ; 20,00 € ; 18/08/2021 ; 272 p. ; Broché
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La ligne de crête
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 23 février 2024
Malgré ce présent parfait, elle ne parvient pas à oublier son passé, ni d’où elle vient. Elle vit toujours sur la "ligne de crête".
Car avant de devenir cette femme élégante et raffinée, elle s’appelait Anna Lacourt. Son adolescence n’a été qu’un long calvaire, d’humiliations et de tortures·.
Mais un matin, tout bascule, quand des gendarmes viennent arrêter son fils qui se retrouve dans un autre univers terrifiant, la prison.
Le monde d’ Anna se craquelle, les amis l’abandonnent, son mari privilégie sa carrière. Les souvenirs remontent, la douleur de voir les traces de coups sur son enfant, de le savoir au milieu d’une population qu’elle a fuie.
"Et que son fils soit une victime de ce qu’elle a voulu et indirectement de ce qu’elle a vécu, lui est insupportable, intolérable".
Et d’assister à la prise de conscience de son fils qu’ils n’ont jamais fait partie de cette société fermée où ils pensaient avoir leur place.
"Elle est stupéfaire de la confession (de son fils).... Il a tant pris sur lui, lit-elle, durant tant d’années, pour être ce qu’on voulait qu’il soit."
C’est un récit très dur que nous livre Valérie Tong Cuong. Il y a la détresse qu’aucune mère ne voudrait vivre, celle d’avoir un fils dans l’univers violent d’une prison. Et puis les pages insoutenables de la jeunesse d’Anna et des blessures indélébiles qu’elles ont laissées dans sa vie.
Si l’autrice raconte souvent des destins brisés, des secrets cachés, celui-ci est pour moi le plus dur, le plus violent de mes lectures.
Une lecture prenante mais qui m’a été difficile.
roman dramatique
Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 17 avril 2022
roman de Valérie Tong Cuong
269 pages
août 2021
Editions JC Lattès
Roman dramatique
Ils s'aiment et tout va bien pour eux deux, malgré quelques problèmes passagers d'emploi pour lui,
Leur fils Léo est en classe terminale et tout « baigne » comme on dit jusqu'au jour où la police débarque un petit matin pour arrêter ce garçon sans histoire.
Pour défendre la fille qu'il aime, il a frappé un policier lors d'une manifestation de rue.
Les parents sont bouleversés, Léo va se retrouver à l'ombre , la presse ne va parler que de cela.
Anna ne sait pas que faire, tout se bouscule dans sa tête.
Elle revoit son enfance et sa jeunesse quand elle était isolée dans sa classe et son école et qu'elle était devenue le souffre-douleur des autres.
Elle a plus que souffert.
Alors qu'aujourd'hui elle était tranquille, posée, qu'elle avait trouvé l'amour et la quiétude, voici que surgit son passé, elle, une fille pauvre qui a subi l'indicible .
Elle essaye de protéger son fils, de le sortir de prison et de pousser son mari à réagir d'autant plus qu'il s'avère que certaines circonstances expliquent cette violence .
Anna veut se battre, défendre l'honneur de Léo, même après sa libération.
Hugues, son mari, souhaite protéger sa quiétude et éviter ce qu'il appelle une vendetta :
« On éclaircira les choses quand tout sera fini, c'est promis. Jusque-là, par pitié, on fait profil bas pour le bien commun »
Il faut surtout éviter les vagues.
Il vaut mieux faire le dos rond et prendre ce qu'on a maintenant !?
Pourtant, dans la vie, l'oubli ne peut pas être le remède contre une blessure profonde.
Le grain de sable qui enraye la machine apparemment bien huilée peut commettre des dégâts considérables.
Jean-François Chalot
Façade et réalité
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 24 mars 2022
En fait, Anna s’est forgé une vie à la force du poignet. Elle a tenté de s’extirper de son milieu pauvre, s’est créé un personnage et une attitude pour attirer son mari, a renié sa famille pour échapper à son insupportable passé. Bien sûr, elle a dû tout maîtriser, contrôler tout son univers, mais ce grain de sable qu’est l’arrestation de Léo vient gripper toute la machine. L’incarcération de Léo révèle les brèches de sa vie...
L’auteure nous dépeint une vie basée sur le mensonge et les apparences, mais surtout sur un besoin vital de se maintenir dans une classe sociale plus élevée que celle de ses origines, coûte-que-coûte. Et lorsque l’héroïne se découvre incapable de protéger son fils, elle a l’impression d’avoir tout raté, d’être face à l’échec de sa vie, et toutes ses digues rompent. C’est extrêmement douloureux. Et Valérie Tong Cuong parvient à nous faire ressentir cette douleur viscérale, cette tempête en solitaire. Toutefois, j’ai beaucoup de mal à me mettre en empathie par rapport au personnage principal tant je peux difficilement concevoir un tel besoin et tant de mensonges.
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