Je n'ai pas peur de Niccolò Ammaniti
( Io non ho paura)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
Moyenne des notes : (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : (1 967ème position).
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Suspense à l’italienne
Quatrième traduction de cet auteur de la relève en Italie, ce roman a remporté le prix Viareggio.
Sous le soleil d’un hameau d’Italie, notre narrateur, Michele qui a neuf ans, découvre un garçonnet enchaîné dans un trou, tapi dans le noir. Sa vie bascule alors dans le cauchemar et s’ensuit un récit initiatique tout en contraste par rapport à ses jeux innocents. Avec lui, on apprend les détails entourant le secret de cet enfant abandonné dans le trou. Difficile d’en dire plus sans trop révéler de l’intrigue.
L’écriture d’Ammaniti est simple mais fine. Il plane un malaise sinistre qui nous pousse à tourner les pages. Toutefois, j’ai eu l’impression que l’auteur se retenait dans l’horreur et sa signification profonde, comme s’il voulait épargner à son jeune héros et au lecteur toute la dureté d’une réalité bien plus complexe qui ne s’efface pas en exorcisant ses peurs.
A la fin, on se retrouve avec un thriller assez conventionnel entre les mains, alors que l’on croyait avoir trouvé un filon. Beaucoup de bons points pour le suspense, moins pour la chute.
Les éditions
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Je n'ai pas peur [Texte imprimé], roman Niccolò Ammaniti trad. de l'italien par Myriem Bouzaher
de Ammaniti, Niccolò Bouzaher, Myriem (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253072713 ; 6,20 € ; 17/03/2004 ; 252 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Un roman initiatique époustouflant
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 5 octobre 2021
Dès les premières pages, Niccolo Ammaniti nous emporte et nous tient en haleine dans cette chaleur suffocante. Toutes les scènes et les personnages sont décrits avec tant de justesse, à travers les yeux d’un enfant naïf, attachant et avec le cœur sur la main. Plus d’une fois, j’ai ri de cette imagination débordante, très imagée et pourtant très perspicace. Certaines peurs de l’enfant sont excessives et il a parfois conscience qu’elles existent uniquement dans sa tête. Mais d’autres sont bien réelles et le font grandir plus vite qu’il ne le devrait. Changer de regard sur l’autre. C’est un roman initiatique époustouflant, qui marque la fin de l’innocence et un classique de la littérature italienne.
J’avais beaucoup aimé Et je t’emmène du même auteur. J’ai adoré Je n’ai pas peur, différent mais tellement puissant et avec une rare force d’évocation.
Eté 1978. Acqua Traverse, Sud de l'Italie.
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 14 avril 2009
Car au-delà du suspense qui vous fera tourner les pages et dévorer ce livre en quelques heures, c'est bien de cette sortie d'enfance et de cette désillusion qu'il est question. La tension entre les personnages est à l'image de l'orage qui succédera à n'en pas douter à cette canicule italienne : à peine évoquée mais toujours présente à l'esprit. Même accablé par la chaleur et le rythme du roman, on pressent bien la tempête qui s'ensuivra. Très peu de mots y sont consacrée, l'auteur nous concentrant sur l'histoire et les réflexions de ce gamin attachant et trop jeune pour appréhender la situation à laquelle il est confronté. Avec une étonnante justesse, il nous rapporte ces pensées enfantines où l'on a encore plus peur des monstres que des hommes, mais en filigrane, l'enjeu est tout autre, il s'agit de la perte de la confiance et des illusions, de liens familiaux aussi impossibles à dépasser que, semble-t-il, à reconstruire ; d'amitié aussi.
C'est finalement une des grandes qualités de l'auteur de n'évoquer qu'à peine ce qui sous-tend son oeuvre, comme les fondations cachées d'un bel édifice, ou les basses d'un morceau de jazz qui laissent briller les cuivres tout en sachant que c'est bien sur elles que tout repose. Les relations de Michele avec les siens, la présence de Sergio, comment en est-on arrivé là (vengeance, appât du gain ?), qu'est-ce que les hélicoptères amènent avec eux dans cette fin qui, si elle ne surprend pas complètement, demeure, comme le reste, partiellement énigmatique ? Tout ce qui compte vraiment est laissé au second plan. Mais loin de nuire à l'oeuvre, ça l'enrichit : l'auteur nous conte une histoire, mais ce qu'elle cache, c'est au lecteur de le découvrir.
io non ho paura
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 13 août 2007
Le petit Michele nous transporte au-delà de sa vie d'enfance, de son innocence, à travers les décors de la campagne italienne.
L'intrigue tient en haleine, mais la fin, je l'avoue, m'a aussi un peu laissée sur ma faim... j'aurais espéré mieux.
Fin d'une enfance
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 10 août 2007
Tout au long du récit, je me suis attachée à ce petit garçon quelque peu désobéissant, partagé entre les réflexions d'adultes et son monde enfantin. Ce n'est pas un gamin parfait, il est curieux, il a ses craintes de petit et ses faux airs de grand... un vrai beau personnage que Ammaniti a dessiné là.
Et puis il y a l'horreur, la découverte d'un univers qui s'écroule, d'une confiance qui jamais plus ne pourra exister. L'auteur ne se perd pas dans des détails sordides, il maîtrise cet art qui consiste à dire tout en très peu de mots; c'est sans aucun doute un des points forts de ce roman, ce côté "droit au but" qui fait mal. Parce que la douleur est là, grandissante, jusqu'au bout. On se met à la place de cet enfant qui lutte intérieurement contre toutes sortes de démons, on voudrait que les choses changent, que rien ne se soit passé... mais non, tout est là.
J'ai aussi apprécié la misère humaine et sociale telle que Niccolo Ammaniti la décrit, par le prisme d'un village perdu et d'habitants aigris, désoeuvrés, vivant avec le sentiment d'être les oubliés de la vie.
Un très beau roman que je ne peux que conseiller. L'écriture est fluide et agréable.
Le parfum doux et amer de l'enfance
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 11 juillet 2007
L'auteur fait preuve d'un talent formidable, car il sait rythmer son roman sans que jamais on se lasse, il alterne son récit pour que l'on doute des propos de Michele, il ne nous ménage à aucun moment, du grand style. A lire incontournablement...
La fin de l'innocence
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 31 janvier 2005
L'une des multiples beautés de ce livre réside dans l'éveil d'une conscience, la révélation fulgurante du mal, la découverte par Michele de l'homme en devenir qu'il est et de ce qu' il est capable de faire.
Tout au long du récit, le lecteur devient Michele, horrifié par sa découverte sur laquelle il est incapable de mettre des mots pour la raconter à ses amis, découverte qui le fait accéder définitivement à l'âge adulte. Michele a vu ce qu'il ne devait pas voir, il ne pourra plus revenir en arrière au Michele d'avant et ce secret dévoilé le fait passer de la lumière étale du soleil et de ces champs de blé caressés par le vent au plus noir des territoires secrets.
Moi j'ai eu peur pour Michele!!!!
Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 25 janvier 2005
Même s'il n'est composé que de quatre maisons, ce hameau est le lieu de rencontre d'une troupe d'enfants, avec ses rivalités, ses jeux de pouvoir et ses codes.Suite à un pari entre les gamins, qui jouent à se faire peur et ont décidé d'espionner un voisin isolé qui jetterait des chiens à ses féroces cochons, ils découvrent une maison abandonnée dans une faille, et mettent Michele au défi de la traverser.
Celui-ci, y découvre dans la cour, à l'insu de tous, un trou où gît un enfant de son âge, nu et enchaîné. Terrorisé, Michele le croit mort, et garde le secret. Mais une visite nocturne va lui permettre de faire connaissance avec le jeune captif. Pourquoi tient-il des propos incohérents, que fait-il là, et à cause de qui ?
Michele, qui n'a jusque là été confronté qu'a ses peurs d'enfants va découvrir peu à peu la dureté et les horreurs d'une réalité qu'il ne sait pas maîtriser.
Très beau récit, l'auteur parvient à merveille à nous faire entrer dans la peau d'un gamin de neuf ans, avec son imaginaire, ses difficultés à se faire prendre au sérieux, sa conscience morale qui s'éveille, car il se sent responsable du petit otage...
On voit au travers de ses yeux d'enfants tous les monstres qui le guettent.
La noirceur et le malaise planent tout au long du récit, qui m'a cependant déçu dans son issue, parce qu'à mon sens, il n'y a pas de véritable fin. Et ce genre d'histoire le mérite.
DE L'ITALIE
Critique de Alandalus (BORDEAUX, Inscrite le 1 juillet 2004, 67 ans) - 25 janvier 2005
Son environnement, son style, ses histoires, rien ne m’ennuie chez lui.
C'est en un temps record que j'ai lu "Je n'ai pas peur".
On s'y croirait. Dans ce petit village italien. Dans la famille de Michele, dans sa maison, sur son arbre et presque dans sa tête. Je me suis même prise à avoir peur pour lui (oui ! oui !). Les personnages d'Ammaniti sont vivants, même lorsqu'il décrit des morts. Et on entre dans l'histoire pour n'en sortir qu'à la fin, en se frottant les yeux pour repénétrer dans notre propre réalité.
Vous aurez deviné, j'ai bien aimé.
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