Volkswagen Blues de Jacques Poulin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Road movie au charme improbable
Par un matin ensoleillé du mois de mai, sur une route de la pointe de Gaspé, Jack arrête son minibus volskwagen pour embarquer une auto-stoppeuse aux jambes interminables et à la chevelure d'un noir de jais. Jack est écrivain et "pas très content de lui-même en tant qu'écrivain", il signe ses livres du nom de Jack Waterman, un pseudonyme suggéré par son frère Théo parce que "Waterman, c'est idéal pour un nom de plume". En ce beau jour de mai, Jack a pris la route pour tenter de retrouver son frère qu'il n'a plus vu depuis vingt ans. Et Psitémine, la fille aux jambes interminables et aux longs cheveux noirs, que ses amis surnomment la Grande Sauterelle, s'est mise en chemin, chargée de son énorme sac à dos et de son petit chat, pour se réconcilier avec elle-même, pour réconcilier les héritages qui lui viennent de son père, descendant des envahisseurs européens et de sa mère, indienne montagnaise.
La rencontre de Jack et de la Grande Sauterelle marque le début d'un road movie improbable qui nous entraîne tout d'abord de Gaspé à Québec, à la Terrasse Dufferin d'où la vue des promeneurs plonge sur le Saint-Laurent (dire que je m'y prélassais au soleil il y a seulement quelques jours... trop courtes vacances...). Et puis, le périple continue à travers la splendeur des paysages de l'Amérique du Nord, la route des Mille Îles, Toronto, Winsor et Detroit (la frontière avec les Etats-Unis... où les douaniers ne sont pas devenus plus aimables...), Chicago - le Lac Michigan et le Art Institute, vraiment un des plus beaux musées du monde, les eaux terreuses du Mississippi, les grandes prairies, la barrière de granit des Rocheuses et enfin San Francisco et son Golden Gate, "fait moitié en acier et moitié en rêve". Un long périple aussi à travers les petites et les grandes tragédies de l'Histoire: les ornières laissées par les chariots des émigrants le long de la piste de l'Orégon et les tombes qui en émaillent les abords, l'extermination des bisons et puis l'interminable litanie des massacres des populations indiennes par les colons européens - Sand Creek (1864), Washita (1868), Wounded Knee (1890)...
La route, les paysages, l'Histoire... Tout cela fait de "Volkswagen Blues" un véritable road movie, un film plutôt qu'un livre, mais un film où l'on croise aussi les ombres bienveillantes de Jack Kerouac, Ernest Hemingway, Saül Bellow et puis les yeux verts, brillants comme des lumières, de Gabrielle Roy, un film avec en fond sonore une petite musique qui chante les pouvoirs de la poésie et de l'imaginaire. Tout cela fait qu'il émane de ce livre un charme inexplicable. Un pur bonheur de lecture, à savourer comme une assiette de fraises à la crème et ses parfums d'été et d'enfance.
Les éditions
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Volkswagen Blues de Jacques Poulin
de Poulin, Jacques
Actes Sud / Babel
ISBN : 9782742718009 ; 8,70 € ; 04/06/1999 ; 328 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (8)
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Solitude mon amie
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 6 octobre 2012
Jack, c’est le protagoniste principal, un écrivain québécois qui vient de terminer un livre et qui, dans cette période de vacance désœuvrée, part sur la route à la recherche de son frère dont il n’a pas de nouvelles depuis de nombreuses années, ... mais aussi de lui-même, d’un sens à sa vie et à sa solitude. En chemin il rencontre une jeune femme, métisse indienne, mécanicienne de formation, qui se sent étrangère dans les deux communautés de ses parents et qui, à pied, trace sa route avec son chat. Elle décide de l’accompagner et se prend au jeu de piste, traversant le Canada, passant aux États-Unis et suivant le Mississippi jusqu’à la piste de l’Ouest, l’Oregon et la Californie. Ils traversent paysages contrastés et villes dans lesquelles ils visitent musées et bibliothèques.
IF-1012-3956
La piste de l'Oregon
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 1 juillet 2012
Sur la route ils vont apprendre à se connaître, chacun livrant une partie de son histoire par petite touche pudique au gré des étapes. Durant ce périple on découvre les passions de nos deux personnages pour l'histoire de ce pays et la littérature.
Un très bon roman où tout est dit avec beaucoup de sensibilité, les mots sont des petites pierres fragiles qui forment un chemin sur lequel les personnages avancent prudemment mais cependant confiants dans les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. La relation de Jack et Psitémine est simple, amicale et parfois ils s'accordent quelques moment intimes. Tout cela est très bien décrit par l'auteur qui suggère plus qu'il ne dit.
Délicieux road novel en combi
Critique de Zazy (, Inscrite le 29 juillet 2011, 75 ans) - 23 novembre 2011
Ils partent tous les 3 à la recherche du frère de Jack et vont parcourir l’Amérique en suivant un itinéraire très précis pour arriver à San Francisco Il faudrait dire tous les 4 car le combi Volkswagen est partie prenante de ce voyage et objet de tous leurs soins.
Chemin faisant, nous découvrons l’histoire des contrées traversées à travers les différents livres que Pitsémine « empruntent » aux bibliothèques (Elles les renvoient toujours par courrier à leurs propriétaires !) et des musées qu’ils visitent.
La grande sauterelle avait un rapport étrange avec les livres, un soir elle lui dit « il ne faut pas juger les livres un par un. Je veux dire : il ne faut pas les voir comme des choses indépendantes. Un livre n’est jamais complet en lui-même ; si on veut le comprendre, il faut le mettre en rapport avec d’autres livres, non seulement avec des livres du même auteur, mais aussi avec des livres écrits par d’autres personnes. »
Ils ne suivent pas l’itinéraire direct, mais choisissent celui emprunté jadis par les explorateurs, les « voyageurs » comme Jacques Cartier, Cavelier de la Salle pour les plus connus. Avec eux, nous suivrons le Mississippi, le combi peinera sur la piste de l’Oregon, nous grimperons au sommet de Windlass Hill nous recueillir sur les tombes des émigrants…..
J’ai beaucoup aimé cette traversée de l’Amérique…. Pleine de douceur, respect, un livre à laisser entre toutes les mains. J’ai apprécié que la relation entre l’homme et la grande sauterelle soit en pointillé. Je me sentais bien dans ce combi-Volkswagen. Entre le livre de Reif Larsen « L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet » et celui-ci, j’aurais traversé l’Amérique, visité 2 fois le Divide…..
Vraiment, un bon livre, il va entrer dans ma catégorie « Un livre à faire du bien »
Lu au collège
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 9 avril 2010
C’est un roman que j’ai « aimé », j’ai beaucoup accroché avec le personnage féminin, très vivant, mais moins avec le personnage principal, cependant c’est un livre que j’ai lu l’avant-dernière journée que je devais le lire pour l’école. J’ai encore un peu de rancoeur potacho-estudiantine par rapport à ce livre...
Mitigé...
Critique de Math_h (Cahors, Inscrit le 11 août 2008, 38 ans) - 28 octobre 2009
Des longueurs, une certaine poésie que j'ai trouvé plus désuète que touchante, voire une certaine naïveté qui va selon moi avec l'inconsistance des personnages dont le côté fantasque m'a plutôt énervé qu'amusé.
Ce qui m'a déplu dans ce roman est apparemment ce qui a plu à certains, peut être n'était-ce juste pas un roman pour moi.
Il n'est pas non plus déplaisant...
Douillet et confortable
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 10 juillet 2007
Et c’est vraiment le terme qui me vient en tête pour qualifier ce roman, il est doux. C’est l’histoire d’un écrivain, la quarantaine, qui décide de partir à la recherche de son frère, duquel il s’est pas mal désintéressé depuis de longues années. A partir d’une vieille carte postale intrigante, et accompagné d’une métisse libre et fantasque, « La grande sauterelle » (et de son chaton), croisée par hasard, il part de Gaspé (Québec), suit le Saint-Laurent et les Grands Lacs, le vieux Mississippi jusqu’au Saint Louis, la Piste de l’Oregon, jusqu’à San Francisco. Ni tout à fait jeu de piste, ni complètement road novel, ce roman nous convie juste à nous asseoir dans le Volks, et à partager. On écoute les histoires des premiers émigrants, on regarde le paysage, on apprend à changer des plaquettes de frein et on célèbre la vie, le temps qui passe et les petits Riens qui, on le sait bien, sont le grand Tout.
Voyage sur les pas des pionniers.
Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans) - 29 avril 2005
Quand la Grande Sauterelle parle de l’extermination des bisons, j’ai revu en pensée les chasseurs aux têtes de tarés de «Dead Man » le film de Jim Jarmush, qui tirent par les fenêtres ouvertes d’un train. J’ai aimé le clin d’œil de l’auteur, enfin je pense, de situer la découverte de la photo de son frère dans la librairie de Ferlinghetti, là où Kérouac commence son livre «Big Sur». Je me rends compte que cela n’engage que moi et que je me suis peut-être trompé sur toutes les lignes. Mais j’ai adoré. Une dernière remarque plus sérieuse, Poulin nous parle des massacres des indiens, un écrivain américain l’aurait-il fait ?
L'Ombre d'autrui
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 7 octobre 2004
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