On l'appelait Maïco: Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée de Yseult Williams
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Une passion sublimée au cœur de l’Histoire
La jeune Marie-Claude surnommée Maïco appartient à une lignée germano-alsacienne réputée par sa mère, allemande et marxiste par son grand-père paternel. Installée entre l’hôtel particulier de la rue Bonaparte à Paris et à La Faisanderie en lisière de la forêt de Saint-Germain-en-Laye le week-end ses parents côtoient le Tout-Paris mondain réunissant le gratin des intellectuels, artistes, et réfugiés venant de l’est pendant l’entre-deux guerres. Malgré une enfance en apparence dorée, les gouvernantes et le précepteur ne remplacent pas des parents trop souvent absents car embringués dans d’incessantes obligations sociales et professionnelles.
La suite n’en est que plus surprenante. Rebutée par les études, dès 18 ans la très belle Maïco convainc son père créateur de presse et patron en France du prestigieux magazine Vogue de sa vocation de reporter photographe. L’esprit aiguisé par la grande crise de 1929, par la montée du nazisme outre-Rhin son espoir se loge dans la révolution bolchevique sous la férule de Staline dont elle fait son héros. Paul Vaillant-Couturier cofondateur du mouvement communiste français devient vite son mentor en politique, puis son amant passionné, enfin son époux quelques jours avant de décéder en 1937 victime des gaz de la Grande Guerre.
Tout le reste s’efface alors pour Maïco engagée dans l’action politique afin de changer le monde comme on entre en religion. Après l’armistice de juin 1940 commence sa vie de résistante dans la clandestinité sans crainte du danger jusqu’à son arrestation, ses mois de prison pour raisons politiques, la déportation dans les camps de concentration d’Auschwitz et Ravensbrück dont elle revient par une sorte de miracle en juin 1945. Décorée de la Légion d’Honneur, élue députée de l’Assemblée Constituante, témoin appelée au procès de Nuremberg à décrire les conditions de vie et de mort innommables dans les camps, elle continue sans relâche.
Trop versée dans l’idéologie pure, elle sera désavouée par la plupart de ses proches. Son aveuglement ne faiblira que tardivement après les révélations des crimes de Staline, entre autres les exécutions arbitraires des partisans de la première heure, les victimes du goulag russe par millions. Les décennies suivantes la verront toujours et partout militer contre la prolifération nucléaire, la défense des droits des femmes, se démener pour la défense des opprimés contre les excès du capitalisme, se battre pour plus de justice. La biographie sobre et sincère d’Yseult Williams révèle le destin hors du commun de cette femme habitée par le courage et la volonté.
Les éditions
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On l'appelait Maïco [Texte imprimé], Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée Yseult Williams
de Williams, Yseult
B. Grasset
ISBN : 9782246822028 ; 23,00 € ; 22/09/2021 ; 432 p. ; Broché
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