Parlons travail de Philip Roth
Parlons travail de Philip Roth
( Shop talk : a writer and his colleagues and their work)
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Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire
Critiqué par Drclic, le 14 septembre 2004
(Paris, Inscrit le 13 mars 2004, 48 ans)
Critiqué par Drclic, le 14 septembre 2004
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La note :
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (3 093ème position).
Visites : 6 666 (depuis Novembre 2007)
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (3 093ème position).
Visites : 6 666 (depuis Novembre 2007)
Intelligence et propos sensés
C'est intime, c'est brillant, c'est rempli de réflexions et de pensées.
Que dire ?
Roth à la rencontre de grands écrivains, de gens intelligents pour s'interroger sur l'art littéraire et par résonance sur le totalitarisme, l’anti-sémitisme, l'humour, la nation etc ...
Primo Levi, Kundera, Klima, Singer etc ...
A lire.
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Les éditions
-
Parlons travail [Texte imprimé] Philip Roth trad. de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun
de Roth, Philip Kamoun, Josée (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris)
ISBN : 9782070764679 ; 18,50 € ; 02/09/2004 ; 187 p. ; Broché -
Parlons travail [Texte imprimé] Philip Roth traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun [dessins de Philip Guston]
de Roth, Philip Guston, Philip (Illustrateur) Kamoun, Josée (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070341405 ; 7,50 € ; 09/11/2006 ; 232 p. ; Poche
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Conversations entre écrivains
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 30 mars 2014
Philip Roth interroge toute une série d'écrivains qu'il connaît et qui sont juifs pour la plupart. Il s'établit alors une conversation, qui est très intéressante, sur l'écriture, la création, le but de la littérature et le rôle de l'écrivain dans la société.
L'auteur commence toujours par nous donner une brève biographie des écrivains avec lesquels il dialogue et il les situe dans leur environnement. Tous ces écrivains ont subi les affres de la guerre et de l'après guerre, la plupart dans les pays de l'Est sous la dictature de l'URSS, et ça a marqué profondément leur œuvre. Ils nous racontent comment ils ont gardé des liens avec leur communauté et sont restés fidèles à leur religion ; mais aussi comment ils ont toujours participé activement à la vie politique et artistique de leur pays, parce qu'ils estiment que c'est le rôle de l'écrivain.
Malheureusement, comme probablement beaucoup de lecteurs, je ne connaissais pas tous les écrivains dont il est question dans ce recueil et, quand certains parlent d'un personnage ou d'un épisode d'un de leurs livres, j'ai été un peu perdu ; mais ça ne m'a pas tellement gêné, ça m'a plutôt donné l'envie de faire leur connaissance.
Pour finir, une fois de plus, j'ai particulièrement apprécié la qualité d'écriture de Philip Roth et ce petit recueil d'entretiens est un vrai plaisir de lecture.
L'auteur commence toujours par nous donner une brève biographie des écrivains avec lesquels il dialogue et il les situe dans leur environnement. Tous ces écrivains ont subi les affres de la guerre et de l'après guerre, la plupart dans les pays de l'Est sous la dictature de l'URSS, et ça a marqué profondément leur œuvre. Ils nous racontent comment ils ont gardé des liens avec leur communauté et sont restés fidèles à leur religion ; mais aussi comment ils ont toujours participé activement à la vie politique et artistique de leur pays, parce qu'ils estiment que c'est le rôle de l'écrivain.
Malheureusement, comme probablement beaucoup de lecteurs, je ne connaissais pas tous les écrivains dont il est question dans ce recueil et, quand certains parlent d'un personnage ou d'un épisode d'un de leurs livres, j'ai été un peu perdu ; mais ça ne m'a pas tellement gêné, ça m'a plutôt donné l'envie de faire leur connaissance.
Pour finir, une fois de plus, j'ai particulièrement apprécié la qualité d'écriture de Philip Roth et ce petit recueil d'entretiens est un vrai plaisir de lecture.
Un régal d'intelligence
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 27 mai 2007
La récente sortie en livre de poche de « Parlons travail » me conduit à vous le recommander.
Philip Roth a rencontré quelques grands écrivains et de leur conversation a fait ce livre. Plus précisément il leur rend hommage et a l’élégance de ne pas se mettre en avant. Il les laisse parler, les écoute, les relance, les pousse à aller plus loin encore. Il introduit chaque interlocuteur d’un portrait de quelques lignes ou quelques pages qui disent son admiration, sans aucune flagornerie. Si bien de ses « collègues » sont juifs et si la judéité est souvent abordée, c’est surtout le travail de l’écrivain qui est au cœur de ce livre.
Vous retrouverez Primo Lévi, quelques mois avant son suicide, qui dit n’avoir jamais regretté d’avoir dirigé une usine de peinture, restant ainsi « en prise directe avec le réel ».
Aaron Appelfeld que Roth décrit comme « un écrivain écartelé, déplacé, dépossédé, déraciné » fait de son dépaysement un sujet qui n’appartient qu’à lui. Il parle admirablement de Kafka, de l’ingénuité des juifs que l’on décrit pourtant souvent comme « habiles, retors et pleins de finesse », de son livre « Tsili » qui n’est pas son histoire même s’il est bien un chapitre de « son vécu le plus intime ».
Avec Isaac Bashevir Singer, Roth évoque cet écrivain juif polonais, Bruno Schulz, exécuté par les nazis en 1942 et qui restera toujours une promesse inachevée.
Milan Kundera raconte la dictature, la vie dans Prague des années 60, ce sens de l’humour qui était le meilleur moyen de savoir à qui on avait affaire, les staliniens en étant totalement dépourvus. Mais il parle aussi d’Eluard qui, au nom d’idéaux supérieurs, abandonna à la pendaison son ami Kalandar. « Le bourreau tuait, le poète chantait. »
Et il y en a quelques autres. Tous ces entretiens ont eu lieu entre 1976 et 1990, à un moment où l’Est de l’Europe n’était encore totalement, ou depuis peu, libérée du totalitarisme communiste. Tous ces écrivains ont en commun d’avoir connu la guerre, l’exil ou la marginalisation, l’intolérance et la dictature. Ce sont ces évènements, ces circonstances qui les ont construits. Dès lors une question majeure concerne le rapport entre le réel, le monde que vous subissez, et l’imaginaire, le monde dans lequel vous vous réfugiez. C’est aussi la question que Roth se pose à lui-même, comme il l’a développée dans un autre de ses livres « Les faits » mais sans bien sûr la blessure de l’humiliation. Quel est le rôle de l’écrivain dans un monde tourmenté ? D’où sa question à Ivan Klima qui a échappé à la geôle intellectuelle du totalitarisme communiste : est-ce pour tomber dans l’univers du divertissement et de la culture commerciale ?
Ces pages méritent qu’on s’y arrête, qu’on y revienne. Ainsi de cette réflexion de Klima : « La littérature n’a pas besoin de mettre au jour les réalités politiques, ni même de se soucier des systèmes qui passent ; elle peut les transcender tout en répondant aux questions qu’ils font naître chez les hommes. »
La hauteur de vue des intervenants, leur réflexion, leur générosité, leur intérêt aux autres, leur humanité font de ces conversations des moments privilégiés.
Un régal d’intelligence, vous dis-je !
Philip Roth a rencontré quelques grands écrivains et de leur conversation a fait ce livre. Plus précisément il leur rend hommage et a l’élégance de ne pas se mettre en avant. Il les laisse parler, les écoute, les relance, les pousse à aller plus loin encore. Il introduit chaque interlocuteur d’un portrait de quelques lignes ou quelques pages qui disent son admiration, sans aucune flagornerie. Si bien de ses « collègues » sont juifs et si la judéité est souvent abordée, c’est surtout le travail de l’écrivain qui est au cœur de ce livre.
Vous retrouverez Primo Lévi, quelques mois avant son suicide, qui dit n’avoir jamais regretté d’avoir dirigé une usine de peinture, restant ainsi « en prise directe avec le réel ».
Aaron Appelfeld que Roth décrit comme « un écrivain écartelé, déplacé, dépossédé, déraciné » fait de son dépaysement un sujet qui n’appartient qu’à lui. Il parle admirablement de Kafka, de l’ingénuité des juifs que l’on décrit pourtant souvent comme « habiles, retors et pleins de finesse », de son livre « Tsili » qui n’est pas son histoire même s’il est bien un chapitre de « son vécu le plus intime ».
Avec Isaac Bashevir Singer, Roth évoque cet écrivain juif polonais, Bruno Schulz, exécuté par les nazis en 1942 et qui restera toujours une promesse inachevée.
Milan Kundera raconte la dictature, la vie dans Prague des années 60, ce sens de l’humour qui était le meilleur moyen de savoir à qui on avait affaire, les staliniens en étant totalement dépourvus. Mais il parle aussi d’Eluard qui, au nom d’idéaux supérieurs, abandonna à la pendaison son ami Kalandar. « Le bourreau tuait, le poète chantait. »
Et il y en a quelques autres. Tous ces entretiens ont eu lieu entre 1976 et 1990, à un moment où l’Est de l’Europe n’était encore totalement, ou depuis peu, libérée du totalitarisme communiste. Tous ces écrivains ont en commun d’avoir connu la guerre, l’exil ou la marginalisation, l’intolérance et la dictature. Ce sont ces évènements, ces circonstances qui les ont construits. Dès lors une question majeure concerne le rapport entre le réel, le monde que vous subissez, et l’imaginaire, le monde dans lequel vous vous réfugiez. C’est aussi la question que Roth se pose à lui-même, comme il l’a développée dans un autre de ses livres « Les faits » mais sans bien sûr la blessure de l’humiliation. Quel est le rôle de l’écrivain dans un monde tourmenté ? D’où sa question à Ivan Klima qui a échappé à la geôle intellectuelle du totalitarisme communiste : est-ce pour tomber dans l’univers du divertissement et de la culture commerciale ?
Ces pages méritent qu’on s’y arrête, qu’on y revienne. Ainsi de cette réflexion de Klima : « La littérature n’a pas besoin de mettre au jour les réalités politiques, ni même de se soucier des systèmes qui passent ; elle peut les transcender tout en répondant aux questions qu’ils font naître chez les hommes. »
La hauteur de vue des intervenants, leur réflexion, leur générosité, leur intérêt aux autres, leur humanité font de ces conversations des moments privilégiés.
Un régal d’intelligence, vous dis-je !
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