L'amour demeure de Pearl Buck

L'amour demeure de Pearl Buck
(The Goddess Abides)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Tistou, le 8 octobre 2021 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 5 étoiles
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Pearl Buck loin du pays du Lotus bleu

Mon Dieu, Pearl Buck n’a pas passé toute sa vie en Chine. Elle est aussi revenue aux USA à partir de 1935 et a fini par écrire sur autre chose que la Chine et l’Asie. Hélas, dirai-je.
Moi qui ne connaissais Pearl Buck que par son versant … chinois, voilà que je tombe sur le versant « grande bourgeoise dans le Vermont ». Je vous garantis que ça n’est pas la même chanson. Apparemment cette histoire d’amour … platonique est largement inspirée d’un épisode de la vie de la romancière.
Edith, la quarantaine, fille d’un physicien célèbre, a perdu récemment son mari et vient de décider d’emménager dans ce qui était leur résidence secondaire, pour le ski, dans le Vermont, au nord-ouest des USA. Un inconnu frappe à sa porte au soir arrivé, c’est Jared. Jared est jeune, de bonne allure, il est venu skier mais n’a pas prévu qu’il ne trouverait rien pour se loger et il tente sa chance en cognant à la porte d’Edith :

»A la lumière de la lampe, au-dessus de la table, elle vit un jeune homme aux grands yeux sombres, aux traits bien marqués. Elle ouvrit la porte, et dit : « Entrez. »
Il tapa des pieds pour faire tomber la neige de ses chaussures, et posa skis et bâtons contre le mur. Puis il entra.
« Eh bien ? » interrogea-t-elle.
Il hésita, sourit, et tendit la main.
« Je m’appelle Jared Barnow, dit-il, et je ne suis pas sans-gêne, mais seulement en difficulté.
- Ah ?
- Il parait que chez vous se trouve la seule chambre libre des environs et je ne sais où loger ce soir. Je ne me doutais absolument pas qu’il serait impossible de trouver une chambre, surtout pour un homme seul. »
Il avait un accent distingué et de bonnes manières, mais …
« Je crois que ce serait tout à fait incommode », avoua-t-elle franchement.
Il attendait en fixant sur elle d’un air attentif le regard intelligent de ses yeux noirs. »


Incommode, certes, mais après l’avoir invité néanmoins à se restaurer, elle va vite être rassurée et ses deux-là vont se reconnaître comme deux êtres attirés l’un par l’autre se reconnaissent. Mais Edith a la quarantaine bien sonnée et Jared plutôt l’âge de son fils. Et tout le roman va tourner autour du dilemme d’Edith, attirée par Jared, mais qui résiste, résiste …
Bon, pour le dire clairement, quand vous êtes venus chercher dans la lecture d’un roman les graines de connaissance sur la Chine du début du XXème siècle que vous avez l’habitude de trouver dans les romans de Pearl Buck et que vous tombez sur un sujet qui évoque irrésistiblement les audaces (!!) de Jane Austen, vous tombez de haut ! Ecrit en 1972, soit un bon 150 ans après Northanger Abbey ou Orgueil et préjugés, quand même.
Je suis tombé. De haut.
Et peut-être parce que c’était Pearl Buck et que mon logiciel n’était du coup pas adapté à ce que j’avais sous les yeux ? N’empêche, c’est d’une mièvrerie accomplie et ça m’a laissé froid.

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