Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femm de Lucile Peytavin

Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femm de Lucile Peytavin

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par Colen8, le 11 juillet 2021 (Inscrite le 9 décembre 2014, 82 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 771ème position).
Visites : 2 425 

Vers une solution aux violences et à l’insécurité ?

Où va l’argent public ? Une partie de la réponse est détaillée ici pour un montant annuel de 95 milliards d’euros ! Elle appelle à une révolution mentale comme il n’y en a pas eue depuis le néolithique. Le gaspillage insensé provenant des comportements « virils » encouragés implicitement chez les hommes est calculé pour les dépenses de l’Etat en distinguant : forces de l’ordre, justice, santé, coûts humains et matériels dus à toutes les formes de crimes et de violences.
Il aura fallu un solide bon sens couplé à une recherche patiente dans les arcanes des budgets ministériels et des rapports des administrations centrales pour établir cette première évaluation faute de statistiques et d’études sociologiques jamais réalisées sous cet angle ni en France ni ailleurs. Pour sommaire voire naïve que puisse paraître la méthode utilisée elle n’en est pas moins parfaitement honnête.
Bravo à Lucile Peytavin, jeune docteure en histoire d’avoir osé se livrer à une telle analyse pour le bien commun : https://www.lucilepeytavin.com/

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Les éditions

  • Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femm
    de Peytavin, Lucile
    A. Carrière
    ISBN : 9782843379994 ; 17,50 € ; 05/03/2021 ; 205 p. ; Broché
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Quand une historienne découvre la lune

1 étoiles

Critique de Blue Cat (, Inscrite le 4 septembre 2018, 59 ans) - 1 juillet 2022

Bon, soyons clair, je n'ai pas du tout aimé ce livre. Fort mal écrit, syntaxe hasardeuse, points d'exclamation toute les dix lignes, et des 'donc' pas du tout justifiés, en forme de syllogismes consternants. Mais surtout, incroyable naïveté ou ignorance de l'auteure.

Comme elle semble avoir découvert la lune avant-hier, elle laisse entendre qu'on nous en aurait caché des choses, dites-donc, et pas des belles, hein. Quand on vous dit qu'on nous cache tout, qu'on ne nous dit rien...

Est-il possible qu'elle découvre seulement maintenant que dans quasiment tous les pays du monde les prisons sont remplies à 95% d'hommes en moyenne ? Que les viols sont le fait des hommes à près de 99% ? Que les comportements violents et anti-sociaux sont massivement masculins ?

La nature est effacée d'un revers de main agacé au profit exclusif de l'explication culturelle. L'influence des hormones ? Un mythe. Les différences mâle/femelle chez tous les mammifères ? Une légende, l'humain n'a rien à voir avec ces êtres inférieurs. Non, tout vient de l'éducation donnée aux petits garçons, affirme-t-elle.

Pourtant, dans les pays nordiques où l'éducation est la plus neutre possible, et bien... on compte plus de violences sexuelles que dans les pays latins. Mais pas question de se soumettre au principe de réalité, il doit y avoir du relâchement dans la neutralité de l'éducation, elle ne voit que ça. Si ça se trouve une Danoise imprudente a habillé son petit garçon en bleu ciel un jour d'égarement ou laissé sa petite fille jouer à la poupée. Funeste erreur.

La féministe universaliste que je suis reste bouche bée devant ce galimatias pseudo savant à équations fantaisistes qui ne démontre rien que l'on ne sache déjà parfaitement. Les statistiques citées sont parlantes et fort bien connues (sauf d'elle, qui les découvre).

Je résume la thèse de l'auteure : La violence masculine coûte très cher au contribuable. Cette violence est le résultat exclusif d'un conditionnement éducatif. Donc, il faut éduquer les petits garçons comme les petites filles. Bah oui, suffisait d'y penser.

Le féminisme universaliste est un long combat, toujours à continuer sans relâche. Ce combat implique de regarder les réalités en face, notamment le fait que nous sommes des êtres de culture ET de nature. Le wokisme de quelques universitaires infantiles ne fait rien avancer du tout.

Civiliser la société, l'éloigner autant que faire se peut de la barbarie, est un travail de tous les jours, impliquant les femmes et les hommes de bonne volonté. Sans ces derniers, rien ne se fera. L'indifférenciation est littéralement inhumaine, Nous sommes des mammifères, très intelligents et parfois très violents. Mais des mammifères, et non des robots 100% conditionnés.

Pour le meilleur et pour le pire.

Homme au volant, mort au tournant

9 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 7 mars 2022

95,2 milliards d’euros. Près de 100 MILLIARDS ! C’est le coût engendré par la virilité asociale, la virilité ruineuse, celle qui mine les rapports sociaux par sa violence et sa dévalorisation du féminin. Avec cet ouvrage au sous-titre un brin provocateur, Lucille Peytavin s’est employée à compiler soigneusement des données statistiques pour démontrer l’urgence de changer le logiciel patriarcal millénaire. Un livre qui mériterait d’être envoyé à toutes les écoles et les bibliothèques, mais surtout aux candidats à l’élection présidentielle, dont on se demande ce qu’ils attendent pour s’emparer d’un tel sujet, peut-être encore trop avant-gardiste mais néanmoins essentiel !

On a très peu parlé de ce petit livre passionnant paru il y a près d’un an et cela est fort regrettable. Pourtant, le sujet qu’il aborde, le machisme et sa nocivité, est omniprésent dans notre quotidien, il suffit d’observer les comportements sociaux à travers les médias (affaires de harcèlement, représentation de la femme en politique…), ou tout simplement dans la rue (drague relou, frotteurs…), et plus encore sur la route, où la voiture semble être le dernier refuge du mâle alpha. Bien sûr, les choses ont un peu évolué, ne serait-ce que les plaisanteries misogynes du style « Femme au volant, mort au tournant » qui faisaient fureur dans les années 70 mais semblent désormais appartenir à un autre âge. Mais il reste encore beaucoup de chemin à faire.

C’est en rédigeant une thèse sociologique que Lucille Peytavin a eu l’idée d’écrire « Le Coût de la virilité ». Un chiffre lui a fait prendre conscience de la gravité du phénomène : 96,3 % de la population carcérale est masculine ! Avec cet essai, elle ne s’est pas contentée d’avancer des théories pour démontrer le tort causé par l’injonction généralisée faites aux hommes à se comporter comme des « hommes » et parallèlement, aux femmes à se comporter comme des « femmes ». Et c’est là toute l’intelligence de l’autrice, qui, en évitant toute culpabilisation (elle ne vise pas les hommes mais les comportements virils et asociaux, qui ne sont pas le fait de tous les hommes), s’est appuyée très scrupuleusement sur une pléthore de sources et de données chiffrées. Même si certains faits paraissent évidents (les prisons sont très majoritairement occupées par la gent masculine), on tombe à la renverse lorsque Peytavin donne des chiffres et convertit en argent, de façon très mathématique, toutes les conséquences indésirables de cette virilité. Car il n’y a pas que le domaine pénitentiaire qui est concerné, mais aussi mais aussi quantité d’autres secteurs où l’agressivité masculine joue un rôle prépondérant, impliquant des budgets phénoménaux consacrés aux forces de l’ordre, aux services de secours, à la justice et la santé, sans oublier les coûts humains et matériels, les traumatismes engendrés par la violence (et pas seulement conjugale) la maltraitance, l’insécurité routière, la liste est longue…

D’un point de vue plus scientifique, basé sur des études biologiques, archéologiques, paléontologiques et sociologiques, Lucille Peytavin remet en cause nombre d’idées reçues, acceptées par les deux sexes, selon lesquelles les hommes seraient voués à des fonctions dominantes. Or les études montrent que les femmes, au temps des cavernes, n’étaient pas cantonnées à des rôles mineurs et avaient autant d’influence que les hommes ; participant même à la chasse. Mais la puissance masculine a fini par s’imposer au néolithique, en même temps que se creusèrent les inégalités sociales, avec pour levier la religion, la politique, la philosophie et la science. Même au siècle des Lumières, Rousseau prônait une stricte différenciation dans l’éducation entre femmes et hommes.

Lucille Peytavin parle ici principalement de la situation en France, mais extrapole sur quelques paragraphes les effets de cette virilité à l’échelle planétaire, dont le coût (guerre, terrorisme…) équivalait à 11,2 % du PIB mondial en 2018, soit 1.853 dollars par an et par personne ! Et même les questions écologiques n’échappent pas à ce qu’il faut bien appeler un fléau, des études ayant démontré le lien entre valeurs viriles et non-respect de l’environnement.

Le gros point fort de cet ouvrage, c’est l’argument des chiffres. On pourra débattre sans fin sur le sujet selon son point de vue, discuter des prétendues études sur un passé lointain, mais les données statistiques, on ne peut guère les contester, elles sont là comme un miroir qu’on ne peut briser. Personne, après une telle lecture, ne pourra contester que la virilité est extrêmement toxique… à part bien sûr Madame Thatcher… et aujourd’hui Monsieur Zemmour… Reste que comme le dit Lucille Peytavin, « la La virilité est un ennemi difficilement saisissable », et que pour cette même raison, nous tous, par des réflexes ancestraux qui nous paraissent naturels, nous en sommes à la fois les victimes (y compris les hommes) et les complices, souvent innocents (les parents qui privilégient les jouets dits genrés pour leurs enfants par exemple…),

Quelles solutions propose l’autrice ? Très simplement, sans demander que les hommes s’habillent comme des femmes et vice-versa, elle nous exhorte à modifier notre « rapport au monde et en questionnant les modèles et valeurs qu’il transmet à tous les futurs adultes », à mettre fin à cette virilité asociale qui dévalorise le féminin, cette virilité « qui viole, qui bat, qui tue, qui écrase, la virilité qui ruine. » Et tout cela commence bien sûr par l’éducation.

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