Sotos de Philippe Djian
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une corrida qui vaut le détour!
Présentation éditeur: « Sous la lumière brutale d'un immense Sud hispanique, trois hommes font brutalement l'apprentissage de la vie : Mani, fils sans père, dans toute la fougue de ses dix-huit ans, cherche une direction, un chemin ; Vito, père sans fils, confronté à la quarantaine, cherche à revenir dans les pas qu'il s'est tracés ; Victor Sarramanga, vieux solitaire farouche qui règne sur l'espace et les gens, cherche à régler ses ultimes comptes. Le premier va subir les premières piques, le second recevoir les banderilles, le dernier rencontrer son heure de vérité. Et tous vivront le manque amer de ce que l'on veut de toutes ses forces et qui ne vient jamais quand et comme on l'attend. Ainsi de ces femmes que l'on désire trop fort. Et qui se livrent trop vite, trop mal.Et tandis que les Sotos, ces petits démons qui vivent aplatis comme des galettes entre le bois et l'écorce et qu'on entend crier quand les troncs grincent et craquent à la tombée du jour, vibrent sous la tension électrique des orages, les personnages s'affrontent dans la fulgurance des passions et des pulsions. Jusqu'à ce que le feu les dévore et mette chacun, survivant ou mort, en paix armée avec lui-même.»
Publié en 1995, Sotos est un roman très Djianesque, expression que je viens d’inventer à l’instant, de par son style, son rythme, le poids des personnages et surtout l’atmosphère prégnante. Ce sont les points forts que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres de Philippe Djian. Je pense notamment à la série des Doggy Bag, à Maudit Manège, lent dehors ou encore Zone érogène
.
L’action a lieu, une fois n’est pas coutume, en Espagne. Sotos nous raconte l’histoire de trois hommes liés par une femme, Ethel, la mère de Mani, la femme de Vito, la fille de Victor. Une femme au charme à part qui m’a clairement fait penser à Betty de 37°2 le matin. Construit autour de ces trois personnages, ce roman est en quelque sorte une métaphore sur les différentes phases de la vie, la jeunesse de Mani avec ses craintes, ses espoirs, sa fougue ou encore la maturité incarnée par un Vito qui en a déjà pas mal vu, le tout sous le signe de la Corrida.
Agréable à lire, Sotos bénéficie de ce qui à mon avis est le point fort de P. Djian : son style. On aime ou pas, moi j’apprécie. L’histoire n’a rien d’extraordinaire, les personnages non plus, mais il se dégage un je ne sais quoi qui fait tout le charme de cette lecture. Ce fut un réel plaisir de se replonger chaque soir en rentrant du travail dans ce roman.
Une bonne parenthèse littéraire.
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