Les folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d'une pipe ! de Nadine Monfils

Les folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d'une pipe ! de Nadine Monfils

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 21 mai 2021 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 255ème position).
Visites : 2 868 

Savoureusement belge

Un jour, à un arrêt de tram, le regard de René Magritte (oui-oui, le fameux peintre) est attiré par une jeune femme. Quelques jours plus tard, Magritte apprend, par la presse, que cette dernière a été retrouvée morte, assassinée. Une autre femme connait le même sort. Ces histoires macabres intriguent Magritte et son épouse Georgette, ils se piquent au jeu et mènent l’enquête.
Peu importe l’histoire - qui est de type classique-. L’important ici est de passer un bon moment en compagnie de René et Georgette (ils s’aiment et s’apprécient beaucoup ce deux-là) et de … Jacques Brel qui tient un rôle de choix dans ce roman. Oufti ! vous en connaissez beaucoup, vous, de romans où l’on retrouve le grand Jacques quasi en chair et en os ?
Bravo à Nadine Monfils pour ce premier tome d’un série qui en comptera trois (déjà écrits), quatre et qui sait plus… Elle occupe, à juste titre une place très particulière dans la littérature de langue française. Elle est trop minouche !

Extraits :

- Magritte n’était pas un grand buveur mais n’avait rien contre une bonne bière à l’occasion. Puis, pour les belges, la bière, c’est pas de l’alcool.
- Il trouvait que ces bistrots mériteraient d’être classés d’utilité publique car ils étaient un refuge pour les sans-abris qui pouvaient passer la journée devant le même verre sans qu’on les flanque dehors. En plus, Netje leur offrait une tartine. Il y plus d’humanité dans les bistrots que dans les églises, pensait Magritte.
- Il appréciait particulièrement cette phrase de Nietzsche : « Croire à la morale, c’est condamner la vie. »
* - Vous êtes difficile, vous ?
- Parce que je le vaux bien ! N’oubliez pas que j’ai été élue Miss Butagaz.

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En bonus, une interview sur la Rtbf :
https://rtbf.be/auvio/…

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9 étoiles

Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans) - 31 juillet 2021

C'était au temps où Bruxelles brusselait... c'est ainsi que commence la quatrième de couverture, et cela en dit déjà beaucoup... Le Grand Jacques Brel et son Bruxelles. Bruxelles ma belle ! personnage à part entière dans cette nouvelle série "Cosy mystery" pour utiliser un terme à la mode que nous propose Nadine Monfils, une auteure que j'adore, capable d'écrire dans tous les genres et surtout de se renouveler. Quel talent ! Merci.

Grande ambassadrice de notre pays qui partage à merveille notre Belgitude.

Elle nous emmène à la découverte de l'univers d'un peintre qu'elle adore; René Magritte, le maître du surréalisme. Elle fait de ce peintre emblématique, celui qui dans sa jeunesse écrivait des polars sous le pseudo 'Renghis", un détective en herbe épaulé par sa femme adorée Georgette en assistante.

René Magritte a une vision d'une femme blonde portant une robe à fleurs attendant le tram, elle est debout à côté de son corps. Cela le perturbe, il en fait un tableau, en parle à Georgette. Etrangement, cela lui fait remonter le passé...

Quelques jours plus tard, dans le journal, une photo, celle de cette jeune femme Madeleine Dutilleux retrouvée morte poignardée, un bouquet de lilas sous le corps. Quelques jours plus tard, un second corps féminin est retrouvé.

Intrigué, Magritte et Georgette vont mener l'enquête avec l'aide de leur ami policier brusseleir : Jefke et se transforment en détectives.

C'est aussi l'occasion de re-découvrir Bruxelles, ses endroits mythiques comme "le Roy d'Espagne", "La fleur en papier dorée" de la rue des Alexiens, "l'hôtel Métropole" et de vivre une rencontre - qui aurait pu avoir lieu - avec le grand Jacques.

C'est savoureux, on découvre des expressions bien belges ou bruxelloises, la gastronomie de mon pays mais aussi on entre dans l'intimité du couple avec de nombreuses anecdotes véridiques.

On découvre également l'oeuvre de Magritte, la description de ses tableaux. C'est instructif, jouissif, déjanté par moment , du pur Nadine Monfils, un style incomparable que j'adore. une écriture poétique, tout en tendresse sur les personnages principaux René, Jacques Brel, Bruxelles mais aussi plus cash, directe. C'est drôle, savoureux, instructif, original, il fallait oser. J'adore, laissez-vous tenter.

La bonne nouvelle c'est que le tome 2 est déjà là et qu'il vient de rejoindre ma PAL, en route pour la mer du Nord , rendez-vous à Knokke le Zoute.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

Or la liberté n'est qu'une vue de l'esprit. Les vrais barreaux sont à l'intérieur de nous, c'est nous qui les construisons ou qui laissons les autres fermer la cage.

Les rêves ne nous emportent que s'ils sont chargés de mystères.

Parfois, pensait-il, on prend des mauvais chemins, on suit des mirages, et on croit qu'il est impossible de s'en dépêtrer. Or la liberté n'est qu'une vue de l'esprit. Les vrais barreaux sont à l'intérieur de nous, c'est nous qui construisons ou qui laissons les autres fermer la cage.

Quand on est triste, quel que soit le pays où l'on s'enfuit, on emporte dans notre valise tous les chagrins qu'on n'a pas réussi à étouffer.

Il pensait que les gens dont souvent le reflet de l'image qu'ils veulent donner d'eux-mêmes : un faux-semblant, bref, une sorte de trompe-l'oeil. Et qu'il faut creuser, faire fi de ses sentiments pour déceler ce qu'ils cachent. Parfois à leur insu. Et que de temps à autre on découvre une couche de supercheries camouflant d'autres secrets. un peu à l'image des poupées russes ...

La poésie peut être une plante carnivore, et quand les rimes nous dévorent, il ne reste que la cruauté des mots.

A nos rêves ! lança Brel. On ne réussit qu'une seule chose, on réussit ses rêves.

Un enfant, c'est le dernier poète d'un monde qui s'entête à vouloir devenir grand.

Faut pas casser les rêves des autres. Le bonheur est souvent décevant dans la réalité. Jamais dans l'imagination.

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