Le baiser de Sophie Brocas

Le baiser de Sophie Brocas

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Septularisen, le 19 mai 2021 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 7 étoiles
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LE BAISER INTERDIT.

En décembre 1910, Tania, une jeune aristocrate russe originaire de la ville de Kiev et exilée à Paris, vient de se donner la mort. On ne sait pas ce qui a poussé cette jeune femme de 23 ans, brillante étudiante en médecine, à mettre fin a ses jours. Sur sa tombe au cimetière du Montparnasse une statue, qui s’appelle «Le baiser», va être déposée par le sculpteur BRANCUSI, pour honorer la mémoire de la jeune disparue.

Cent ans plus tard, un marchand d’art parisien est mandaté par un mystérieux commanditaire, pour desceller et enlever la statue de la tombe. Le directeur des cimetières de la ville de Paris demande alors à sa voisine de palier, Camille, une avocate de 43 ans spécialisée en matière du droit de la propriété, d’élucider cette affaire. Elle est chargée d'identifier le véritable propriétaire de la tombe, et de comprendre qui se cache derrière toute cette affaire. Mais aussi pourquoi et de quel droit vouloir desceller la sculpture?

Très vite, tout cela devient une véritable obsession et un combat personnel pour Camille, qui est passionnée par cette affaire, au point que son travail dans un grand cabinet d’avocats américain à Paris commence à en souffrir. Elle veut absolument découvrir qui se cache derrière toute cette histoire, et préserver la mémoire de Tania. Car pour Camille, desceller «Le baiser» de la tombe, serait comme tuer Tania une deuxième fois…

Le livre est polyphonique et divisé en deux grandes parties. D’un côté le journal intime de Tania, qui nous fera découvrir sa vie et sa passion pour «La Bohème», à Paris au début du XXe S. De l’autre l’histoire de Camille, l’avocate parisienne quadragénaire, manquant de confiance en elle, et qui reprend peu a peu goût à la vie en découvrant et en défendant l’intégrité de la tombe de Tania.

Que dire de plus? C’est bien écrit, dans un style parfois un peu abscons, qui ne facilite pas la lecture. On passe du coq a l’âne selon que l’on soit en train de lire le journal intime de Tania (écrit dans un style) ou bien que l’on suive l’histoire de Camille (écrit dans un autre style, complètement différent). Étant donné qu’il n’y a pas d’interactions entre les deux histoires, je conseille d’ailleurs de lire d’abord intégralement le journal de Tania, puis de lire les chapitres consacrés à Camille.

Je trouve que le livre aurait bien mérité une centaine de pages en plus. L’histoire de Camille aurait dû être beaucoup plus développée, par rapport au journal de Tania qui, je trouve, prend vraiment beaucoup trop de place. La fin du livre est beaucoup trop bâclée et abrupte, et elle ne donne pas toutes les réponses aux questions que se pose le lecteur! Je termine donc le livre avec un sentiment de frustration à la fin de la lecture.

Vous l’aurez compris, je finis déçu par ce livre, ce n’est pas mauvais en soi, mais ce n’est pas non plus le chef d’œuvre que l’on a bien voulu me vendre dans diverses critiques que j’ai pu lire, ici et là sur la toile. Je suis néanmoins reconnaissant à Mme. Sophie BROCAS (*1961), de m’avoir fait connaître l’existence de la très belle sculpture de M. BRANCUSI, ainsi que son histoire, et aussi accessoirement de me conforter dans ma conviction que la cupidité de l’homme n’a vraiment aucune limite!..

P.S. : Ce roman est basé sur une histoire véridique. Le sculpteur français d’origine roumaine, Constantin BRANCUSI (1876 – 1957), a bien réalisé une sculpture (dont il existe plusieurs versions) intitulée «Le Baiser». Une de celles-ci (90 cm de hauteur), orne encore actuellement la tombe, au cimetière du Montparnasse à Paris, d'une jeune aristocrate russe, morte suicidée à Paris : Tatiana RACHEWSKAÏA (1887 – 1910). Cette œuvre d’art, qui vaudrait aujourd'hui plus de 50 millions de dollars à la revente sur le marché de l'art, fait réellement l'objet d'un long affrontement juridique de plus de quinze ans, entre les héritiers de la famille de la jeune suicidée, qui voudraient la récupérer pour la vendre, et l'État français. Celui-ci entend en protéger l'intégrité de la sépulture qui a d’ailleurs été déclarée «Trésor National» et a été inscrite au titre des Monuments Historiques .
Plus d’informations ici : https://marianne.net/culture/arts-plastiques/…

Ce livre a obtenu le Prix Charles-Exbrayat 2020.

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