La reine du silence de Marie Nimier
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Précieux
Contre toute attente, je suis tombée sous le charme de cette bouleversante confession de Marie Nimier. Dans "La Reine du silence" c'est tout un déballage d'amour, de pudeur et d'émotions feutrées qu'elle dévoile. Pour qui ? son père, Roger Nimier, l'écrivain connu pour "Le Hussard bleu" ou "Les enfants tristes", prématurément disparu dans un accident de voiture. Il avait 36 ans. Dans son livre, Marie Nimier ne fait pas l'apologie d'un père fabuleux, aimant, présent et fier de ses enfants. Non, c'est plus un constat déconfit, elle rétablit une vérité, redessine un portrait d'un homme qu'on connaissait intelligent, facétieux et charmeur en société. Dans son foyer, cet homme n'était qu'une ombre, qui s'enfermait dans sa chambre pour écrire, ou partait au bureau chez Gallimard. Le livre ne rend pas une image glorieuse du père. Loin de là. Pourtant on a du mal à en vouloir à l'écrivain disparu, à la jeune femme qui en parle désormais. Et pourquoi ce livre? Pas pour rétablir la vérité finalement, seulement pour se libérer elle-même. Elle ne dévoile pas des souvenirs de fond de tiroirs, juste des anecdotes de ci, de là. Elle n'avait que cinq ans à la mort de son père. Les souvenirs qu'elle glane aujourd'hui proviennent de la mémoire de ses proches, des gens qui ont traversé l'annonce du décès et le deuil en première ligne. Plus ou moins. Marie Nimier semble mettre en corrélation les événements de sa vie avec son passé lié à la disparition de son père : pourquoi aujourd'hui elle a tant de mal à obtenir son permis de conduire, qu'est-ce qui l'a amenée à l'écriture, quel est le poids de l'héritage, le degré de l'hérédité dans l'écriture... C'est tout un ensemble pointilleux, une sorte de journal de bord. Marie Nimier écrit les yeux fermés, dit-elle. Et son livre est un chuchotement, une préciosité que j'ai beaucoup apprécié. Ni impudique, ni caracoleur. Juste un souffle, un murmure qui donne envie de (re)plonger dans les oeuvres de Roger et Marie Nimier respectivement.
Les éditions
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La reine du silence [Texte imprimé] Marie Nimier
de Nimier, Marie
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070771547 ; 10,94 € ; 20/08/2004 ; 170 p. ; Broché -
La reine du silence [Texte imprimé] Marie Nimier
de Nimier, Marie
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070320844 ; 7,50 € ; 12/01/2006 ; 208 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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Secrets de famille
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 15 mars 2011
S'il n'est pas facile d'être la fille de..., il est encore moins facile d'être la fille d'un homme célèbre qui a ignoré ses propres enfants.
Marie Nimier, avec beaucoup de franchise,.nous fait partager ses doutes, ses douleurs, ses recherches.
On est quelquefois surpris de certaines impudeurs , de certaines douleurs persistantes malgré l'âge, malgré ses maternités et sa vie familiale, certains blocages récurrents (comme le permis de conduire ).
Marie recherche la vérité dans l'accident de son père, essaie de savoir qui était son père pendant sa courte vie familiale. Et comme dans de nombreuses familles, le passé reste secret. La rencontre avec son demi-frère la fera avancer mais elle arrivera trop tard pour rencontrer le fils de la femme qui a trouvé la mort avec son propre père.
« Le silence est un contrat tacite, une clause partagée. Il y a d'un côté celui qui se tait, et de l'autre celui qui ferme ses oreilles. Il ne suffit pas que le premier se décide à parler pour que le second l'entende. »
Et puis comment rester debout quand on découvre, même à plus de quarante ans, ces quelques mots au bas d'une lettre écrite par son propre père, personnage illustre et encensé: « Au fait, Nadine a eu une fille hier. J'ai été immédiatement la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler. »
Si le tutoiement utilisé par l'auteur envers son lecteur m'a surpris, j'ai partagé la détresse puis l'apaisement avec beaucoup d'empathie pour cette jeune femme.
Une fille inconsolable
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 25 juillet 2006
Les parents de Marie s'apprêtaient à divorcer lorsque l'accident est survenu. On se demande encore qui était au volant et si c'était un geste délibéré. Marie Nimier semble éprouver beaucoup d'amertume d'avoir perdu un être aussi exceptionnel qu'était son père. Elle se demande ce qu'aurait été sa vie s'il était resté vivant.
De toute évidence, elle est obsédé par la personnalité de cet homme que fut Nimier. Mais, on ne peut revenir en arrière et à servent donc les regrets interminables sinon à nous gâcher la vie.
Ça se lit bien, c'est très bien écrit mais le thème m'a légèrement agacée. J'aurais envie de dire à Marie de tourner la page mais...
Qu'est-ce qu'elle dit cette reine du silence?
Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 14 avril 2006
la reine du silence
Critique de Lecktése (, Inscrite le 5 avril 2006, 51 ans) - 5 avril 2006
Ce père , grand écrivain aimé et apprécié de tous, qui était -il vraiment aux yeux de sa propre fille ?
Et qu'est-ce réellement qu'un père pour un enfant de cinq ans marqué par le manque d'affection ?
C'est un questionnement , c'est une quête , une introspection , un témoignage , né d'un vide ...
Une écriture simple teintée d'humour , une lecture facile et agréable du début à la fin pour un livre qui en dit somme toute long sur la relation difficile qui relie une fille à son père .
Afin de reconquérir un père absent , de le cerner , de se retrouver soi-même et de se reconstruire , Marie Nimier utilise brillamment l'écriture... à l'instar de son père .
Pas toujours facile d'être la fille de son père
Critique de Voni (Moselle, Inscrite le 1 septembre 2005, 64 ans) - 20 novembre 2005
Suite aux commentaires de Cuné, je me rallie tout à fait à son rapprochement avec le livre de Marie Cardinale. Dans “la reine du silence”, Marie Nimier exorcise aussi ses propres souffrances sans pour autant sombrer dans le pathétique facile. Un style qui frôle même l’autodérision par moments.
Elle a certes hérité d’un nom en littérature au prix, toutefois, de bien des névroses.
Un témoignage touchant
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 16 novembre 2005
Libération
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 août 2005
Un père est un père, jamais parfait
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 30 novembre 2004
Parce qu'elle sait manier les mots, trouver l'association d'idée qui fait mouche, nous faire assister à une quasi psychanalyse, on ne peut qu'être touchés par cette Marie qui se débat. J'ai retrouvé un peu de l'univers de : "les mots pour le dire", de Marie Cardinale, à jamais associé dans mon esprit au visage de Nicole Garcia. A l'époque, ces mots là m'avaient fortement impressionnée. Ici ce n'est pas ça, l'impression qui domine.
C'est comme si chaque geste, chaque phobie, chaque pensée de Marie Minier prenaient un sens sous nos yeux, elle ne nous donne que son interprétation mais ça sonne vrai.
Voilà, c'est ça, ce livre sonne vrai. Et fait réfléchir. Avec des mots simples, une vie simple, un amour qui ne trouve pas de destinataire...
C'est beau, et triste, et doux.
Dans le coeur d'une petite fille il y a...
Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 67 ans) - 23 novembre 2004
Robert Nimier est mort dans un accident de voiture quand sa fille avait 5 ans. La petite fille a grandi avec beaucoup de choses enfouies en elle. Comme elle le dit elle-même, "le silence impose sa loi mortifère. Jusque là, on a survécu, et puis un jour on veut vivre". Et vivre, pour Marie, c'est cesser de nier l'existence de son père, aller à sa rencontre, affronter ce qu'il fut dans toute sa complexité.
Ce qu'elle fait ici d'une voix sincère et sensible, qui se casse parfois parce que certaines choses sont difficiles à dire et à regarder en face, et que la souffrance vous renvoie alors à votre voix de petite fille...Heureusement, il y a l'humour, le rire de soi-même, qui permet de souffler, de mettre un peu de distance avec les choses qui font mal...
Marie Nimier me fait penser à un aulne, dont j'ai lu je ne sais plus où que sous sa fragilité apparente se cache beaucoup de force.
Une fragilité qui touche, une force qui réconforte.
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