Les confessions de Jean-Jacques Rousseau

Les confessions de Jean-Jacques Rousseau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sebcbien, le 4 mars 2001 (saint hilaire petitville, Inscrit le 4 mars 2001, 40 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 937ème position).
Visites : 8 374  (depuis Novembre 2007)

Autobiographie parfaite

Dans ce livre l'imminent Jean Jacques Roussseau nous décrit sa vie de l'enfance à l'âge adulte avec toutes les péripéties en détails de sa jeunesse, de ses amours, des lieux qu'il fréquentait.
Cette autobiographie, assez longue, nous permet de tout savoir de ce fantastique philosophe et écrivain qui voulait "changer le monde". Cependant, plus on avance dans le livre et plus on se rend compte que pour lui, raconter sa vie n'est pas facile : il détaille bien son enfance mais l'âge adulte est moins bien exprimé.

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Rousseau m'a dit...

10 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 24 août 2013

En classe de Première, il y a donc de cela 7 ans, nous avions eu un cycle consacré aux procédés autobiographiques. Je me rappelle avoir lu dans ce cadre Le livre de ma mère d’Albert Cohen, Sido de Colette et surtout, les livres I à VI des Confessions de Rousseau. Dès les premières pages de ces dernières, je m’étais dit que Rousseau était un auteur que j’allais apprécier, et qu’il me tardait de le relire sans impératifs scolaires, dans une période plus propice à l’appréciation sincère et personnelle d’une lecture choisie et non contrainte. C’est tout ce dont je me rappelais.

Il y a quelques mois, j’ai lu deux des essais les plus connus aujourd’hui de Rousseau : De l’inégalité parmi les hommes et Principes du contrat social. Je les ai appréciés, sans qu’ils m’aient pour autant trop marquée. Mais maintenant que je viens tout juste de terminer ma seconde lecture des Confessions, je compte bien les relire d’un autre œil et m’en délecter d’autant plus que je saisirai un peu mieux le cadre et contexte socio-politique dans lesquels ils ont été écrits. Et je ne compte pas m’arrêter là, mais plutôt dévorer toutes les œuvres de Rousseau auxquels j’aurai accès tant cette relecture des Confessions m’a ravie.

Me voilà donc retombée il y a quelques jours sous le charme du style de Rousseau. Ses premières phrases, contant brièvement l’enjeu et le contenu de cette entreprise, m’ont déjà conquise. Il ne me faut pas plus que deux ou trois tournures malines, agréables, apportant au récit une fluidité rare, pour m’embarquer. Ainsi, je n’ai pas bien pu décrocher, et Rousseau y a été peut-être pour beaucoup dans la courté de mes dernières nuits. Je ne lui en tiens pas rigueur, parce qu’elles ont été délicieuses.

Mais ce qui m’a peut-être le plus séduite chez Rousseau (et l’on peut vraiment parler de séduction, en occultant son portrait dirons-nous gentiment mal vieilli qui fait office de couverture à l’édition que j’ai lu), ce sont nos goûts communs, en particulier pour la nature, la montagne, la marche, la solitude et la lecture. Que de passages sur ces sujets m’ont plu ! Il en parle si bien, sous omettre de souligner la difficulté de décrire des sentiments, des contemplations qui ne peuvent que se vivre. À ce propos, il nous dit donc :

« Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j’ose ainsi dire, que dans ceux [les voyages] que j’ai faits seul et à pied. La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées (…) »

Ou encore :

« Faire route à pied par un beau temps, dans un beau pays, sans être pressé, et avoir pour terme de ma course un objet agréable : voilà de toutes les manières de vivre celle qui est la plus de mon goût. Au reste, on sait déjà ce que j’entends par un beau pays. Jamais pays de plaine, quelque beau qu’il fût, ne parut tel à mes yeux. Il me faut des torrents, des rochers, des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux à monter et à descendre, des précipices à mes côtés qui me fassent bien peur. J’eus ce plaisir, et je le goûtai dans tout son charme en approchant de Chambéry. »

Et voilà que Rousseau relate ses dix années vécues aux Charmettes à Chambéry, lorsqu’il avait une vingtaine d’années. Ce lieu qui domine la ville a été réhabilité et se visite aujourd’hui en hommage à Rousseau. C’est là que le jeune homme a pris goût à l’étude, avec notamment les écrits de Port Royal. Il nous détaille ses journées, ses façons d’apprendre, de faire des liens, de méditer. Il m’a ainsi donné envie de lire Plutarque ou Virgile, dont il se forçait à apprendre quelques vers par cœur pour travailler sa mémoire, entre deux travaux de jardin. On se l’imagine si bien ! Et plus tard, le lieu changera plus que la routine :

« Je destinai, comme j’avais toujours fait, mes matinées à la copie, et mes après-dîners à la promenade, muni de mon petit livret blanc et de mon crayon : car n’ayant jamais pu écrire et penser à mon aise que sub dio, je n’étais pas tenté de changer de méthode, et je comptais bien que la forêt de Montmorency, qui était presque à ma porte, serait désormais mon cabinet de travail. »

On se retrouve dans Rousseau, quand bien même on n’aurait pas de goûts similaires, lorsqu’il évoque par exemple que « Ce n’est pas ce qui est criminel qui coûte le plus à dire, c’est ce qui est ridicule et honteux ». Même si Les confessions ne sont qu’un simple témoignage d’un homme qui a vécu au XVIIIème siècle, dans le résultat comme dans les intentions de leur auteur, il y a certains passages que l’on aimerait ériger en vérité.
Rousseau dénonce à de nombreuses reprises, et de plus en plus fréquemment au fur et à mesure de l’avancée de l’ouvrage, les conflits d’intérêts qui dominent le monde de la bourgeoisie et des hommes de lettre ; aujourd’hui, les médias, la politique, toujours autant sinon plus de champs... Il se décrit comme quelqu’un ayant toujours cherché à rester indépendant, désintéressé, non corrompu, malgré toutes les tentations. Il regrette aussi la nécessité de devoir se montrer en société pour espérer une reconnaissance non de l’homme en tant qu’individu, qu’il ne semblait pas rechercher, mais de l’œuvre. Rousseau s’obstine justement à toujours distinguer les actions de l’homme, de son ouvrage ou de ses pensées, contrairement à ceux qui, depuis le XVIIIème, et encore aujourd’hui, lui reprochent de dire et penser des choses qu’il n’a pas appliqué dans sa vie ; de confondre ce que l’homme a été, ou plutôt ce qu’on croit savoir de ce que l’homme a été, de ce qu’il pensait, ou démontrait. Un exemple, le plus redondant peut-être, entendu encore il y a 3 jours de cela à peine : « Comment Rousseau a pu oser écrire un livre sur l’éducation des enfants alors qu’il a abandonné les siens ? ».

Lorsque je lis les critiques précédentes, j’y vois principalement deux reproches.
Ngc111 a trouvé la seconde partie ennuyante et rébarbative, et nous explique pourquoi. Rousseau nous prévient d’ailleurs, à la fin du livre VI, en introduction à cette seconde partie :
« J’avertis donc ceux qui voudront commencer cette lecture, que rien, en la poursuivant, ne peut les garantir de l’ennui, si ce n’est le désir d’achever de connaître un homme (…) »
Etant doublement prévenue, par Ngc11 et Rousseau, je n’ai ressenti aucune lassitude. Certes, on a l’impression que Rousseau cherche de plus en plus à se justifier, à se positionner en victime, et cette partie est en conséquence moins joviale, moins limpide que la première. Mais je n’y ai vu que la détresse d’un homme qui jusqu’au bout cherche à terminer son entreprise, peu importe les reproches que l’on pourra lui faire.
Quand à Lolita, elle dénonce la malhonnêteté et les mensonges de Rousseau. Je n’ai pas du tout les capacités de dire si Rousseau relate bien les choses telles qu’elles se sont réellement passées, s’il ne raconte pas n’importe quoi sur Diderot, D’Alembert ou les autres hommes qu’il a côtoyé, s’il ne se trompe pas du tout au tout dans les lieux et les époques… Qu’importe à nouveau, puisque la seule prétention de ce livre est d’exposer la vérité telle que la conçoit Rousseau. Ce n’est pas un livre d’histoire, ce n’est pas un documentaire sur la société du XVIIIème. Ce livre n’a pas la prétention de décrire des faits, mais plutôt des ressentis, du vécu.

Je comprends cependant tout à fait que l’on puisse ne pas apprécier Les confessions, comme n’importe quel autre livre. On l’aura compris, je suis loin d’être dans ce cas. Je me suis sentie si proche de Rousseau pendant cette lecture qu’en en racontant un passage, j’ai même déclaré spontanément « Rousseau m’a dit que…. » ! Il est alors clair que le titre est bien choisi !

Confessions ?

7 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 21 janvier 2013

Les Confessions. Avec un titre pareil l'on s'attend à l'expiation de péchés, à l'aveu de fautes inconnues, de pensées terribles dont nul n'a connaissance et que l'on souffre d’enclore en soi-même, de sentiments partagés ou non sur les tonnes d'évènements qui alimentent une vie, de la perception de toute chose et de l'influence qu'elle peut avoir sur le cours de sa vie.
Pourtant Jean-Jacques Rousseau ne se livre pas ici à un tel exercice ; certes ils avoue quelque léger larcin, quelque acte honteux (ses enfants abandonnés) et nous éclaire parfois quant à ses sentiments sur telle ou telle personne, mais cela reste relativement superficiel, en tout cas dans la plupart du récit. Hormis quelques passages remarquables de dévoilement où se dégagent une sincérité et une profondeur d'analyse remarquables, l'auteur ne fait le plus souvent que faire défiler le fil de sa vie (qu'il expose chronologiquement grâce à ses correspondances et ses échanges polémistes ou non) et se plaindre de persécutions.

On en vient ici au plus gros reproche, et le plus fréquent chez ses détracteurs et/ou réfractaires ; Rousseau devient parfois assommant dans une deuxième partie où son comportement tourne vite à la paranoïa (parfois fondée certes) ou en tout cas à la plainte perpétuelle de la trahison. En lisant ses mémoires, on ne peut s'empêcher de trouver inquiétant le nombre de fois où il se considère "trompé", avec certes une échelle de valeur sur la tromperie assez large il faut le reconnaître, par ces amis dont on ne sait plus très bien s'ils le sont encore. Tout cela achemine lentement mais sûrement le roman vers une redondance de propos qui nuit un tant soit peu à la deuxième partie, alors même que la première coulait comme un joli ruisseau dans une fraîcheur printanière.

Car la qualité d'écriture, l'agréable sensation de l'auteur inspiré qui nous fait partager de bons et agréables moments, on la trouve aussi dans Les Confessions ; au travers des sentiments éprouvés pour Mme de Warens qu'il considère comme une maman (qu'il appelle ainsi d'ailleurs), de la douce solitude dont il profite sur une île d'un lac suisse alors que l'opprobre semble ne cesser l'accompagner, la ferveur qu'il met dans son oisiveté à se promener, découvrir la nature et se trouver des goûts d'herboristes.
Les belles choses ne manquent pas et l'on s'amuse aussi des propos pleins de justesse pour caractériser son comportement en société (avoir les mains occupées plutôt que rester à bavarder et se perdre en futilités) ; mais on aurait aimé en avoir plus justement.
Nul doute que Rousseau avait le talent pour nous peindre des scènes et des sentiments comme Proust ou Chateaubriand ont su le faire, mais il n'a été que trop avare sur son rapport à la religion et à Dieu, sur son désir permanent de solitude et d'oisiveté, sur l'amour qu'il a éprouvé envers d'inconnues sylphides, et même sur son attachement à l'Homme dont il ne fait que détailler les trahisons et conjecturer sur les plans machiavéliques qu'il peut concevoir pour nuire, sans jamais vraiment s'arrêter sur la profondeur de ses relations avec ces conspirateurs.

Au final on n'ira pas jusqu'à dire qu'il existe une dichotomie entre les deux parties de ces confessions, mais il est indéniable que là où la première réussit à nous séduire, la deuxième agace par moments.
Des moments heureusement remplacés par le fumet odorant et appétissant de la belle littérature, délicate et agréable.
Comme une promesse de saveurs exquises, qui excitent le palais mais dont on a terminé le repas en quelques bouchées, et dont on ressent un peu trop la frugalité.

Je ne serai peut-être pas très objective

5 étoiles

Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 3 novembre 2005

J'ai aujourd'hui 19 ans j'ai lu ce livre quand j'en avais 16 , non par envie mais par nécessité (bac francais oblige ) .Je ne me souviens pas trop , déjà à l'époque où je le lisais j'avais du mal à me concentrer sur ce que je lisais ça ne m'intéressait pas . Ca ne m'intéressait pas parce que je trouvais le personnage horrible , odieux , très voire trop imbu de lui-même "Je forme une entreprise que personne n'a fait avant moi et que personne ne fera pas apres moi" . Dès les premières pages des Confessions les dés sont jetés. C'est un grand homme politique et philosophe je suis d'accord . Mais on ne parle pas de ça dans les Confessions , j'ai trouvé les choses qu'il racontait sans intérêt , juste pour se raconter . Peut-être était-ce le point de vue de mes 16 ans et que maintenant si je le relisais je penserais autrement . Mais ma premiere expérience avec Rousseau ne m'a pas donné envie de recommencer.

Double Personnalité.

9 étoiles

Critique de Ugholin (, Inscrit le 2 novembre 2005, 73 ans) - 2 novembre 2005

Les Confessions montrent bien un personnage psychologiquement fragile, ayant sans doute fait les frais dans sa jeunesse de quelques pédophiles, jouant lui-même parfois les exhibitionnistes. La névrose chrétienne le hante et le paralyse devant le sexe opposé. Il ne manque pas de prétention en se présentant comme étant le seul homme digne de faire référence.

Par ailleurs, c'est un immense génie, un homme ayant une extraordinaire force de pensée, force sans doute décuplée par son besoin de compensation, un visionnaire qui nous lègue une oeuvre colossale, un humaniste de premier plan, bref une Lumière.

D'où l'intérêt sans doute de distinguer l'homme de son oeuvre, même si, en connaissant les deux, on comprend mieux la complexité du genre humain, par le génie qui côtoie la médiocrité, par l'amour qui se mêle à la haine, par l'ennui et le doute qui suit l'enthousiasme, par le questionnement qui ne s'arrête jamais.

Jean-Jacques ROUSSEAU, en fait, nous montre l'humain sous toutes ses facettes.


Arrogant?

5 étoiles

Critique de Hanazade (marseille, Inscrite le 18 avril 2005, 36 ans) - 18 avril 2005

Oui, un peu quand même.
Il faut dire qu'il faut vraiment le faire d'écrire sa biographie mais le faire de cette manière!Que c'est lourd.
D'abord, c'est beaucoup trop long , à croire que Rousseau à trouvé son sujet de prédilection, c'est à dire...Lui!
Mais il faut quand même admettre qu'il a une technique d'écriture admirable le petit Jacquot.

Pas si sincère que ça...

4 étoiles

Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 5 mars 2003

"Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon.." Rousseau nous annonce la couleur dès les premières lignes... On s'attend donc à Toute la vérité rien que la vérité. En réalité, Rousseau n'est pas totalement sincère dans ces quelques lignes.
Quelques exemples de son exactitude limitée :
1) la mémoire (en effet il oublie certains passages et en choisis d'autres plus présents dans sa mémoire) ce qui n'est somme toute pas très grave.
2) des transformations : lorsqu'il rencontre Mme de Warens il se décrit comme : "j'étais bien pris dans ma petite taille, j'avais un joli pied, la jambe fine, l'air dégagé, la physionomie animée, la bouche mignonne, les sourcils et les cheveux noirs, les yeux petits et même enfoncés mais qui lancaient avec force le feu dont mon sang était embrasé." Or, on trouve une toute autre version dans "Rousseau juge de Jean-Jacques". "Jean-Jacques n'est assurément pas un bel homme. Il est petit et s'apetisse encore en baissant la tête. Il a la vue courte, des petits yeux enfoncés, des dents horribles." Troublant, n'est-ce pas? Il change également certains détails concernant mme De Warens. Raccourcit certaines périodes ou en allonge d'autres à ses grés.
Conclusion : grande sincérité d'accord mais aussi une volonté constante de présenter sa propre vision des choses et de se valoriser!
Pour en revenir à l'ensemble du texte, le tout est quand même intéressant à lire car le tout est assez fidèle malgré tout. Quelques passages sont un peu longuets, notamment les passages de la deuxième partie avec un changement de ton.

Rousseau juge de Jean-Jacques.

0 étoiles

Critique de Mauro (Bruxelles, Inscrit le 20 février 2001, 61 ans) - 9 mars 2001

Déformation de philologue ? J'aurais plus volontiers opéré un rapprochement avec les « Confessions » de St Augustin ou de Pétrarque qu’avec Kerouac. Mais la démonstration d’Eric B. m’a convaincue.
Plus que nomade – un terme que le XVIIIe siècle eût été incapable d'assimiler, à l’exception d’un Casanova et de ses quelques émules & Jean-Jacques est un instable. Et cette instabilité, comme son perpétuel complexe de persécution, sont bien le signe d’une adolescence éternellement renouvelée. C’est, je crois, ce que Jack Kerouac a identifié dans ce livre. Abdiquer des enthousiasmes et des cafards de l'adolescence est toujours une sorte de résignation, sinon d’échec. J'ajouterais que c’est bien à son corps défendant que Rousseau fut, de manière posthume, l’inspirateur d’une gauche parfaitement indigeste et dénué d'exubérance. C'est en tous cas dans cette introspection & comme dans « Les rêveries d’un promeneur solitaire » ou dans « Rousseau juge de Jean-Jacques » - qu’il se montre le plus pertinent, le plus humain. Robespierre eût-il lu ces Ïuvres avec la même urgence que le « Discours sur l’inégalité » et nous aurions eu peut-être une tout autre révolution et une tout autre gauche. Une gauche qui renouerait enfin avec la fantaisie et l’humain. Avec toutes les chimères, les révoltes, les exigences de l'adolescence. Mais, bon : avec des si…

Le premier beatnik de l'histoire !

0 étoiles

Critique de Eric B. (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans) - 7 mars 2001

Kérouac, l'un des chefs de file de la beat generation, adorait les Confessions de Rousseau, et l'on comprend pourquoi
: c'est le premier livre nomade écrit par un homme immature, une sorte d'éternel adolescent et qui s'assumait tel. Pour aborder sans peur les Confessions, il faut oublier le Rousseau philosophe, inspirateur de Robespierre et des gauches pendant au moins deux siècles, et les lire comme un formidable roman picaresque, où les masques tombent, où l'homme est nu et où tout est dit, parfois crûment. S'il est vrai que la partie "adulte" des Confessions est moins "pittoresque", elle n'en constitue pas moins une formidable plongée dans l'un des problèmes psychologiques majeurs de Jean-Jacques, la paranoïa, qui empoisonnait ses rapports avec les autres. Un livre majeur, fondateur de l'introspection moderne, et sans lequel il n'y aurait pas eu Proust et tant d'autre.

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