L’Interdiction de Honoré de Balzac
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Innocent, levez-vous !
Le juge Popinot doit trancher dans un conflit qui oppose la célèbre Marquise d'ESPARD à son mari qui vit reclus avec leurs deux fils.
La marquise voudrait interdire son époux. Cette action judiciaire rend le concerné incapable de gérer ses biens. Les explications à l'encontre de l'homme sont accablantes, sa gestion présente des lacunes incohérentes.
Popinot a la réputation d'être intègre et il va rendre visite à l'accusé. Là, il va de surprises en stupéfactions ! Le coupable n'est pas toujours celui qu'on accuse.
Un texte très sensible, Balzac rend dans une histoire une critique acerbe de la justice.
Le manuscrit daté de 1836 est consultable en micro-film. Des ébauches plus anciennes de quelques pages ont aussi été récupérées. La version actuelle compte une grosse quinzaine de corrections (corrections grammaticales, substitutions de noms, précisions d'attitude)
PERSONNAGES
La majorité des personnages qui jouent un rôle dans L'Interdiction reparaissent dans La Comédie humaine.
– Horace BIANCHON : médecin. Neveu de Popinot, le personnage joue un rôle important dans La Messe de l'athée, dont la publication précède de peu celle de L'Interdiction. Reparaît dans une trentaine de textes de La Comédie humaine, où il devient illustre.
– M. CAMUSOT (dit Camusot de Marville) : magistrat. Nommé d'abord dans L'Interdiction La Giraudais. Est rebaptisé Camusot dans l'édition Furne (1844). C'est lui qui reprend le dossier d'Espard, sous le regard ironique de Popinot. On le retrouve tout au long de Splendeurs et misères des courtisanes et dans Le Cousin Pons, avec qu'il est apparenté.
– Marquis Charles-Maurice-Marie-Andoche d'ESPARD : vivant retiré de la société parisienne. Personnage nouveau dans L'Interdiction, où il joue un rôle central, mais un peu effacé (il est trop parfait). Les allusions au marquis qui suivront dans l'oeuvre de Balzac se feront en référence à L'Interdiction.
– Marquise Jeanne-Clémentine Athénaïs d'ESPARD : une des figures du Faubourg Saint-Germain. Première apparition dans L'Interdiction. Appelée baronne dans le brouillon abandonné de la nouvelle, puis vicomtesse sous une surcharge du manuscrit. Le prénom de Josephine, Jeanne, Clémentine qui est le sien dans le manuscrit est modifié en Jeanne-Clémentine Athénaïs dans la Chronique de Paris. La marquise apparaît dans plus de 20 oeuvres de La Comédie humaine, toujours dans le même rôle d'une femme sans coeur, et n'est pas sans ressemblance avec la duchesse de Langeais.
– Madame JEANRENAUD : le personnage, nommé d'abord Marboutin, apparaît sous le nom de Jeanrenaud dans l'édition Furne. « Laide à perpétuité et malheureuse comme les pierres ». Mais une excellente femme, et d'une scrupuleuse honnêteté : « chez la bonne femme tout était rond ». Ne reparaît pas.
– Jean-Jules POPINOT : magistrat, le juge d'instruction la plus intègre du tribunal de première instance de la Seine. Personnage nouveau et central dans L'Interdiction. Il est prénommé Jean-Joseph dans le manuscrit, avant d'être rebaptisé Jean-Jules dans la Chronique de Paris. C'est un personnage exemplaire, qui tend au premier rôle dans la nouvelle. Balzac lui accorde le don de seconde vue. Il est doué du « génie d'observation », « son jugement était lucide et sa pénétration profonde » pour le bien comme pour le mal. Onde d'Anselme Popinot, l'époux de Césarine Birotteau. Il tente d'obtenir un non-lieu pour Lucien de Rubempé (Splendeurs et misères des courtisanes) et sera un modèle pour les Frères de la consolation (L'Envers de l'histoire contemporaine).
– Eugène-Louis de RASTIGNAC : le personnage vient du Père Goriot. Dans L'Interdiction, est prénommé d'abord Ernest de Rastignac avant d'être rebaptisé Eugène dans l'édition Furne (1844).
Les éditions
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L’Interdiction
de Balzac, Honoré de
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ISBN : 9781721944200 ; 8,70 € ; 26/06/2018 ; 75 p. ; Broché
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Il y a le juge et il y a la Justice
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Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 3 janvier 2025
Malheureusement, on le sait bien, si celle-ci n’est pas arrivée, combien d’autres situations, bien réelles celles-là, qui sont advenues, plus moches, plus terribles, plus tristes que celle que nous conte ici Balzac, qui connaissait bien le cœur humain et le fonctionnement de notre société !
De quoi s’agit-il ? En 1828, une femme souhaite « interdire » son mari, c’est-à-dire le déclarer irresponsable pour « folie » et lui ôter toute capacité de gérer par lui-même ses ressources financières, immobilières, familiales. Elle va tenter pour cela d’influencer le juge commis à sa demande d’interdiction, qui doit décider seul si cette demande est fondée et l’approuver ou la rejeter. Il doit pour cela faire sa petite enquête et interroger la femme et le mari. Que cache cette demande d’interdiction ? La vérité sera-t-elle mise à jour ? Et les suites données à cette affaire par la Justice des hommes seront-elles justes ?
Une nouvelle savoureuse de 80 pages qu’on prend véritablement plaisir à suivre jusqu’à la dernière et sa chute finale ! Heureusement, tout y est fictif, on peut dormir tranquille !
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