La Toile du monde de Antonin Varenne

La Toile du monde de Antonin Varenne

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 31 octobre 2020 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 6 étoiles
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Paris, 1900, Exposition Universelle, et Aileen Bowman

Aileen Bowman est une jeune femme de trente-cinq ans, journaliste américaine, délurée et portant des pantalons (chose interdite aux femmes à l’époque à Paris apparemment !). De mère française et père écossais, elle a été élevée dans un ranch du côté de Lake Tahoe, dans la Sierra Nevada, à cheval entre la Californie et le Nevada. De nature curieuse et entreprenante, elle a de bonnes raisons de faire le forcing auprès du rédacteur en chef du « New York Tribune », et pas que culturelles, pour être envoyée à Paris couvrir l’Exposition Universelle. La question familiale entre également en ligne de compte. Et bien entendu elle parvient à ses fins. Elle est envoyée spéciale à Paris pour l’Exposition Universelle. Nous sommes en 1900.

»Elle y était enfin, ce soir. Là d’où elle venait.
Pour cela, elle avait convaincu son employeur de l’envoyer en Europe. Whitelaw Reid, propriétaire du « New York Tribune », n’était pourtant pas un homme influençable, lui qui militait pour une presse d’opinion mais n’appréciait la dialectique que s’il obtenait le dernier mot.
- Royal Cortissoz sera déjà sur place, inutile que vous soyez deux.
- Je vous interdis de nous confondre. Royal est un homme obtus, qui ne sait parler que l’anglais de New York. Qui couvrira ce qui se passe à Paris quand il aura quitté la France après l’inauguration ?
…/…
- Des millions de visiteurs y sont attendus. Des princes d’Asie, des rois d’Afrique, des politiciens de toute l’Europe, les plus grands savants et intellectuels du monde y viendront. Si vous n’avez personne sur place parlant le français, comment ferez-vous pour en savoir quelque chose ? Vous achèterez ces articles au « New York Herald de M. Bennett ?
Les yeux de Whitelaw Reid s’étaient rétrécis. Le « Herald » n’était pas seulement le plus acharné concurrent du « Tribune », Bennett était aussi un ennemi personnel de Reid. »


On va donc découvrir le Paris du début du siècle dans les pas d’Aileen Bowman. Côtoyer Fulgence Bienvenüe, Rudolf Diesel, monter sur les premiers vélos … Pourtant tout ceci ne m’aura pas totalement convaincu. Je n’ai pas retrouvé dans cet épisode « Aileen Bowman » (puisque j’ai cru comprendre que La toile du monde serait le dernier tome d’une trilogie ( ?) même si cela n’apparait jamais dans le roman) le plaisir que j’éprouve à lire les romans noirs atypiques d’Antonin Varenne. Comme si l’absence d’une intrigue handicapait le déroulé du roman ?
Une intrigue il y en a bien une quand même puisque si Aileen est à Paris c’est aussi parce qu’elle veut y retrouver son cousin Joseph, plutôt déglingué, moitié indien moitié fou et qui participe au Pawnee Bill’s Show, avatar de la tournée qu’avait effectuée en son temps Buffalo Bill avec bisons, indiens et autres cow-boys. Cette intrigue est un petit peu trop … too much. On n’y croit pas un instant.
Et comme par ailleurs les caractéristiques du Paris de 1900 ne me passionnent pas plus que cela, on comprendra que je sois resté un peu sur le bord de la route. Même si la qualité d’écriture d’Antonin Varenne est, elle, bien présente.

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