L'oeil du photographe

Madame Camoin peut être fière de ses quatre filles. Fruits d’une éducation bourgeoise exemplaire. Alors, en ce beau dimanche de juin 1885, quand Constance, du haut de ses 15 ans affirme qu’elle va épouser le juge, sa mère est effarée. Incident rapidement oublié, sauf pour Constance qui l’attendra toute sa vie.
Elle épousera cependant par convenance Gustave Marechal, pharmacien ambitieux qui revient rarement dans sa maison. Constance aura deux filles, Madeleine et Emeline qu’elle ignorera dans sa folie, puis Romain. Ce fils qui redonnera un sens à sa vie, passionné de photos, dont elle fera ce juge tant attendu.
Madeleine épousera Henri Bertier dont elle aura des enfants dont Thérèse, fille mère d’un petit Jorge qu’elle élèvera.

En 1986, Madeleine fête ses 93 ans. Jorge a 47 ans, il est à Lisbonne et ne pouvant rentrer à temps, c’est Milena, sa compagne qui se rend à Blois. Elle aussi photographe, elle s’installe dans le chambre Romain, observant avec minutie les clichés du frère de Madeleine, pour pouvoir enfin les comprendre.

L’auteure raconte ces vies que 100 ans séparent, reliées entre elles par des fils ténus, des points communs, la recherche d’une vérité, d’un passé, que ce soit Jorge et ce père qu’il n’a jamais connu, Miléna et ses souvenirs d’une enfance exilée. " Il voudrait pouvoir faire l’effort que l’enfant ne fit pas, regarder de plus près ce qu’il ne regarda pas."

Lever le voile, découvrir une vérité comme un négatif se révèle et donner un éclairage nouveau de l’instant. "Avant que le nuage éblouissant d’absence, dans un grand éclair sidérant, efface le paysage de son silence."
Quelquefois un peu perdue, entre les générations, quelquefois lassée par les longues descriptions et une écriture exigeante, j’avoue ne pas m’être passionnée par ce roman moi qui suis tant attachée aux photos.

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  Chambre noire

  de Garat, Anne-Marie
  Flammarion
  ISBN : 9782080665119 ; 15,40 € ; 08/01/1992 ; 260 p. ; Broché

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