Américanisme critique

En 1960, deux ans avant de recevoir le prix Nobel de littérature, John Steinbeck entreprend, au volant de Rossinante, son camping-car, un voyage de près de trois mois en partant de New-York et en faisant une boucle dans les Etats-Unis d’Amérique, et ce avec seul compagnon, son vieux caniche, Charley.

Ce roadbook qui traverse l’Amérique profonde n’est donc pas un roman, mais une peinture de plusieurs Etats et de ses habitants d’un pays déjà décrit comme sur le déclin. Le regard qu’il porte est désenchanté, l’auteur étant épris de désarroi face à l’indifférence ou au racisme primaire de certains de ces compatriotes. On est aussi à une époque proche de la fin du ségrégationnisme qui certes a permis une évolution, mais comme de récents évènements l’ont démontré, fut loin d’être un aboutissement.

Quand on s’offusque des propos de Donald Trump et de ses supporters, on a l’impression en parcourant le périple de John Steinbeck qu’il n’y a pas eu une grande évolution depuis 1960 au pays de l’Oncle Sam.
Un ouvrage d’une grande instruction sur ce qu’est une certaine Amérique.

Geert Mack, auteur néerlandais, a écrit une forme d’hommage à Steinbeck en commettant « Voyage sans John ». Malheureusement, ce livre, comme la totalité de son œuvre ( à l’exception d’un seul) n'est pas traduit en français.

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  Voyage avec Charley

  de Steinbeck, John
  Actes Sud / Babel
  ISBN : 9782742712861 ; 8,70 € ; 04/06/1999 ; 337 p. ; Broché

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