Le message de Honoré de Balzac

Le message de Honoré de Balzac

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Monocle, le 7 septembre 2020 (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 255ème position).
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Le conseil

En 1833 LE MESSAGE a été fusionné avec LA GRANDE BRETECHE.
A partir de 1834 (édition Béchet des Etudes de Moeurs au XIXe siècle) Le Message redevient un texte indépendant..


En 1819, le narrateur (l'auteur lui-même) allait de Paris à Moulins. L'état de sa bourse l'obligea de voyager en calèche. Les places à l'intérieur étant réservées, le narrateur se met donc sur la plate forme où il est rejoint par un jeune homme charmant. Il était vicomte, et possédait environ douze à quinze mille livres de rentes, sans compter les espérances. Tout deux aimaient les dames plus âgées et ils se mirent à deviser gaiement de leurs maîtresses.
En parlant de leurs maris, Balzac écrira : "Nos maris adoraient d'ailleurs nos comtesses ; ils vivaient esclaves sous le charme que possèdent toutes les femmes aimantes ; et, plus niais que l'ordonnance ne le porte, ils ne nous faisaient tout juste de péril que ce qu'il en fallait pour augmenter nos plaisirs. Oh ! comme le vent emportait vite nos paroles et nos douces risées ! »

Le voyage était donc plaisant jusqu'au moment où la voiture versa. Le vicomte eut un mauvais réflexe et se jeta vers le sol. Mal lui en prit, il reçut un coup à la tête et se mit à agoniser. Ses dernières paroles furent pour demander à son compagnon de voyage d'aller prévenir sa maitresse et lui rendre ses lettres.
Ce que l'auteur fit avec une élégance stupéfiante.
« Quelles délices d'avoir pu raconter cette aventure à une femme qui, peureuse, vous a serré et vous a dit : « O cher, ne meurs pas, toi ! » (sic)

Les personnages du récit

– Comtesse MONTPERSAN : elle est « Juliette » pour son amant, et ce sans que l'on sache son prénom. C'est une femme de trente ans, belle, fraîche et désirable, provinciale de surcroît.

– Son comte d'époux cumule les traits du mari trompé et du gentilhomme campagnard, un peu embourgeoisé, aux limites de la caricature.

– Le narrateur est à la limite le personnage le plus complexe, un jeune homme inachevé en quelque sorte, propre à tous les débuts dans la vie

- Le Vicomte, dont on ne connait que le titre nobiliaire et l'adresse.

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Qu'importe l'âge pourvu qu'on ait l'amour

8 étoiles

Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 10 octobre 2024

Une courte nouvelle de Balzac, où il n’y se passe que ceci : un jeune homme (qui est le narrateur) va annoncer à la maîtresse de son ami rencontré au cours d’un voyage en diligence et qui a été tué par le renversement de celle-ci, que son jeune amant est mort et qu’il est venu lui remettre ses lettres d’amour. Voilà toute la trame de la nouvelle. C’est peu et cela suffit pour raconter la démarche navrée du jeune homme qui ne peut pourtant s’empêcher d’être un peu fat et la douleur sincère de l’amante qui, quoique mariée, comtesse et mère, déjà bien avancée dans la trentaine, l’aimait vraiment, plus que son falot de mari.

C’est ici toute une condition sociale du 19ème siècle qui est montrée : de riches maris titrés qui épousent des femmes qui acceptent le mariage pour la sécurité que l’argent et le statut social leur apportent mais qui ne les aiment pas et les trompent avec des amants jeunes qui expérimentent avec elles l'amour. Ici, à l’état de courte nouvelle, se trouve un thème que Balzac développera bien autrement dans ses futurs romans.

Une mignonette plaisante et rapide à lire.

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