EDWARD HOPPER, LE VISUEL AVANT TOUT!

M. Thierry GRILLET (*1957), enseignant et maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris, et directeur de la diffusion culturelle de la BNF, nous propose ici un petit livre tout ce qu’il y a de plus charmant sur le grand peintre américain du vide et de l’attente, j’ai nommé Edward HOPPER (1882-1967). Il retrace la vie et l’œuvre de celui qui, redécouvert dans les années 80, est passé en quelques années de peintre pour couverture de livres à «pape» de l’hyper-réalisme et précurseur (excusez du peu!...), du Pop Art. Mais aussi de peintre de province, qui toute sa vie n’eut qu’un seul modèle – sa femme Jo -, à la célébrité mondiale! Connue et reconnue de tous pour ses tableaux mélancoliques, crus, sans fard, reflétant la vie quotidienne des classes moyennes américaines au début du XXe siècle.

Les polyglottes se régaleront avec ce livre, puisque le texte (réduit à la portion congrue, toutefois…) est en… six langues! (Français, anglais, allemand, italien, espagnol et néerlandais). Pour ceux qui comme moi connaissent déjà la vie et l’œuvre du peintre américain, la première partie du livre sera sans doute la plus intéressante, puisque on y découvre «HOPPER» avant «HOPPER»! C’est-à-dire les toiles qu’il a peintes dans ses « jeunes années», p. ex. quand, en 1906, il résidait à Paris et peignait influencé par ses illustres prédécesseurs, - qu’il avait découvert dans les musées parisiens -, WATTEAU, REMBRANDT, COURBET, DEGAS… Il n’y a pas de tableaux inédits, ni de grandes révélations, mais c’est toujours passionnant de suivre les jeunes années de formation d’un peintre!

La deuxième partie du livre intéressera sans doute plus ceux qui découvrent le peintre. Sont en effet rassemblées ici toutes les toiles les plus connues de l’artiste. Il m’est bien sûr impossible de toutes les citer dans une si courte recension, disons qu’on y retrouvera, entre autres, les plus connus des tableaux du peintre américain, comme p. ex. : «Oiseaux de nuit» 1942 («Nighthawks» en V.O. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nighthawks), ou bien encore «Maison près de la voie ferrée», 1925 («House by the Railroad» en V.O. https://fr.wikipedia.org/wiki/…), le tableau dont Alfred HITCHCOCK, dit s’être inspiré pour la représentation de sa maison dans le film Psychose.

Seul (gros) point négatif de ce livre : sa petite taille! En effet, si le prix du livre défie toute concurrence (moins de 10.-€), le tout petit format du livre (19 x 19 cm) ne permet pas d’apprécier à leur juste valeur les tableaux. Désolé M. GRILLET, mais comment voulez-vous que j’apprécie l’importance de la lumière dans les tableaux de HOPPER avec une reproduction qui fait 6,5 x 8,5 cm? Du coup seules les toiles dont certains détails sont agrandis en pleine page, se révèlent vraiment bien à l’œil du lecteur!

La fin du livre par contre me laisse beaucoup plus perplexe. Un index des œuvres représentées aurait été bien utile… Mais aussi plus, disons, triste! Puisque, dans la section intitulée «Musées», où sont recensés les musées de par le monde qui exposent des œuvres de HOPPER, on apprend qu’un seul musée européen détient trois peintures de l’américain: le «Museo Nacional Thyssen-Bornemisza » à... Madrid! Toutes les autres toiles sont aux États-Unis d’Amérique (notamment au Whitney Museum of American Art de New York), pauvre de nous européens, qui pour voir une œuvre de Edrward HOPPER sommes obligés de nous rendre aux États-Unis ou d’attendre une hypothétique exposition dans un grand musée européen…

En conclusion, je dirais que ce livre est une bonne initiation pour ceux qui découvrent la vie et l’œuvre du peintre américain, mais il ne faut guère lui en demander plus!

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  Edward Hopper [Texte imprimé] Thierry Grillet

  de Grillet, Thierry
  Éd. Place des Victoires
  ISBN : 9782809915532 ; 9,95 € ; 15/11/2018 ; 190 p. ; Relié

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