La mère morte de Blandine de Caunes
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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L'hommage à Benoîte Groult par sa fille
L'auteure, fille de Benoîte Groult, veut lui rendre hommage en décrivant sa fin de vie, alors qu'elle est atteinte d'une maladie dégénérative et qu'elle doit affronter le deuil de sa propre fille, Violette, qui meurt donc, accidentellement, avant sa grand-mère déclinante. Cette double douleur fait l'objet du présent témoignage, qui se veut utile pour toutes les personnes victimes de tels drames. Ce livre présente ainsi, à ce titre, un intérêt.
Toutefois, selon moi, il s'attarde trop sur certains détails de la perte d'autonomie de la célèbre écrivaine féministe, à un point où il m'a été difficile de mener cette lecture jusqu'à son terme. Elle s'avère pénible, mais elle en apprend toutefois sur les pensées qui assaillent les proches aidants et sur les difficultés du quotidien. Ma vision reste quelque peu mitigée.
Les éditions
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La mère morte [Texte imprimé] Blandine de Caunes
de Caunes, Blandine de
Stock
ISBN : 9782234088313 ; 20,00 € ; 02/01/2020 ; 220 p. ; Broché
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Maman est un mot qui a disparu
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 2 mai 2022
Un livre qui parle du départ de sa maman Benoîte Groult, et qui nous concerne tous à un moment de nos vies.
Et que ce livre parle de Benoîte Groult, une écrivaine dont j’ai lu et aimé presque tous les livres, a achevé de me convaincre.
Blandine, l’aînée des trois filles de Benoîte, raconte les deux dernières années de son illustre maman. Quand à l’age de 94 ans, le diagnostic d’Alzheimer est posé ; comme pour sa maman, comme sa sœur Flora avant elle.
Elle raconte les débuts de la maladie, la rapide détérioration, la souffrance de voir sa mère diminuée. Et quand, comme moi, on traverse ou a traversé les mêmes épreuves, lire les mots que j’ai entendus, que j’entends, partager cette douleur de devenir la mère de sa mère, est d’une grande aide. "Je me vois, je m’entends la traiter comme une petite fille soudain, pour ne pas la blesser."
Difficile d’accepter que cette "femme mariée, femme adultère, mère, écrivaine, journaliste, militante féministe et socialiste, jardinière dans ses trois jardins, épistolière, excellente cuisinière, amatrice de whiskys, bricoleuse, décoratrice, amie fidèle... ", leur maman telle qu’elles l’ont connue, n’existe plus.
Blandine et Lison soudées face au drame de la maladie, assistent à cette déchéance, et envisagent d’accéder à une volonté émise par leur maman dix ans auparavant, le droit à mourir dans la dignité.
Un autre drame va toucher, anéantir Blandine. Sa fille unique Violette est tuée dans un accident de voiture.
Une autre mère morte. Elle est encore fille pour quelques jours, sœur, grand-mère, mais plus mère.
Comme le dit si justement Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, Blandine est désenfantée.
"J’ai perdu le 1er avril ma fille unique et le 20 juin, ma mère unique. Maman est un mot qui a disparu de ma vie. Je ne le dirai plus et je ne l’entendrai plus."
Blandine raconte sa douleur, le manque, mais aussi le courage de continuer pour sa petite-fille, la force, le soutien d’une grande famille composée, recomposée, un amour fort où tous se soutiennent, s’aiment et se soudent dans les épreuves.
"Le deuil n’est pas une maladie et s’il y a des pilules pour aider à vivre, il n’y en n’a pas pour guérir ce chagrin. Je ne suis pas malade, je n’ai pas une dépression, je suis juste désespérée."
Un récit poignant d’une femme qui en deux mois enterre sa fille et sa mère. Mais aussi une leçon de courage, une incroyable leçon de vie.
"Ce n’est pas parce qu’on a envie de pleurer qu’il faut s’interdire de rire, au contraire."
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