Chaleur blanche de M. J. McGrath

Chaleur blanche de M. J. McGrath
(White heat)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Krysaline, le 14 février 2020 (Paris, Inscrite le 26 septembre 2017, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 2 087 

La banquise m'a conquise! ;-)

J’ai dévoré ce polar en une journée ! C’est un fait assez rare chez moi pour être souligné.

Pas tant par l’enquête policière en elle-même (même si je l’ai trouvée originale et bien menée). Non, c’est surtout le côté « documentaire » instructif qui m’a séduite. Ici, l’auteure nous emmène dans le Grand Nord, aux confins de l’Arctique Canadien. Elle nous balade en terrain Inuit comme si c’était chez elle. Du coup, on est là-bas et c’est dépaysant, c’est passionnant, c’est fascinant.

Les us et coutumes des Inuits y sont très bien décrits, le problème de l’alcoolisme dans cette communauté (problème commun aux communautés des Indiens d’Amérique également) est souligné et rend l’héroïne, Edie Kiglatuk, plus touchante. Contrairement à ce que j’ai pu lire par ailleurs, j’ai ressenti de l’empathie pour elle et de l’admiration devant son acharnement à trouver une vérité que personne ne semble vouloir reconnaitre.

Elle va s’opposer aux conseils des anciens qui avaient classé l’affaire du touriste tué comme un accident. Elle met en miroir ancestralité et modernité, ce qui lui vaut des pressions et des inimitiés. Elle n’aura de cesse pourtant, de rechercher la vérité, envers et contre tout.

Personnellement, même si le côté documentaire a pris le pas sur l’intrigue policière, cela ne m’a pas dérangée. J’adore vraiment les récits du Grand Nord à l’instar d’écrivains comme B. Clavel (surtout lui), Frison-Roche, N. Vanier et tant d’autres (ce ne sont, effectivement, que des romans ou récits de voyages sans prétentions policières).

Evidemment, si on ne choisit ce livre que pour le côté policier, je comprends qu’on puisse être un peu déçu. Pourtant le suspense est bien là, même si le temps s’étire et semble s’enliser. Je pense que c’est complètement voulu, pour que nous, lecteur, nous ressentions le rythme imposé par l’immensité des glaces et de la neige, où tout en comme « ouaté », en apesanteur.

En effet, le temps ne s’y écoule pas au rythme de nos vies plutôt citadines et les évènements ne sont pas perçus de la même manière. Il y a comme un fatalisme sous-jacent, où les épisodes de la vie (les malheurs comme les bonheurs) sont « subis » d’une certaine manière. C’est la Nature qui rythme leur vie ; ils n’ont pas de prise dessus. C’est cela qu’a voulu retranscrire l’auteur à mon sens.

On est loin d’un James Bond, ça c’est sûr, mais c’est bien cela qui m’a embarquée loin justement, très loin, au rythme des Inuits et de leurs traditions.

Un premier roman très concluant pour moi, à prendre en dehors de tous les critères d’un polar classique, ce qui en fait son originalité.

Merci infiniment Mrs McGrath pour ce moment d’évasion extraordinaire. J’en redemande !

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