La disparue de l'île Monsin de Armel Job
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Et encore une merveille !
L’histoire se déroule en 2012 essentiellement à Liège et à Eupen. Jordan Nowak, qui s’occupe de location d’instrument de musique, vient de livrer un piano de concert dans une salle de la banlieue liégeoise. A bord de son camion, il se dirige vers son hôtel « Le Marcachou » situé, comme il se doit, sur un des quais de la ville de Liège. Arrivé à l’Ile Monsin, il aperçoit, à travers la tempête de neige, une personne qui se penche sur un parapet. C’est une femme qui, de toute évidence, a l’air bien perturbée. Plus tard, aux enquêteurs, il dira qu’il a accompagné Eva jusque la gare de Herstal, ce qui n’est pas tout à fait exact … Eva est maintenant déclarée disparue…
Nous allons faire la connaissance de Helga, la mère de Eva, de leur voisin Wolf, de M et Mme Nowak, de l’inspecteur Lipsky et de sa logeuse Georgette Brenu , etc. Nous visiterons, en passant, quelques endroits de la ville : le café « Le Delft », place Cockerill, « L’Amuse-bouche » rue des Mineurs, le Conservatoire …
Une fois de plus, un excellent roman signé par Armel Job qui a le don de faire passer tous ses personnages dans un implacable scanner. Un super bon cru et, en sus, il est liégeois. Que demander de plus ? (ça rime !).
Extraits :
* Elle réapparut avec un paquet sur les bras, emballé dans un plaid à carreaux, et elle vint le coller littéralement contre lui. De la couverture émergeait, barrée d’un bonnet jusqu’aux yeux, la figure d’un bébé aussi veloutée que celle de sa mère.
« Qu’est-ce que vous dites de ça, inspecteur ?
- Je …Absolument magnifique … », bafouilla-t-il en rassemblant toute la force de conviction qu’il pouvait. Comme la plupart des individus du genre masculin, il se demandait où pouvait bien se nicher la beauté d’un bébé.
* Se mettre dans la peau de quelqu’un, la bonne blague ! Rien que l’expression, c’est tellement absurde. Vous voyez ça, entrer dans la peau de votre voisin ? Ce qu’on s’imagine des sentiments d’autrui, en définitive, ça n’a pas plus de consistance que la fumée de cette cigarette.
* Vous saviez qu’on peut se pendre avec un caleçon ? La tête dans une jambe, l’autre jambe accrochée au plafonnier. Ce n’est pas beau à voir, un corps déculotté qui se balance au-dessus de vous.
* (lors d’une soirée au Conservatoire)
Georgette Brenu n’avait pas fait dix pas qu’elle alpaguait une congénère de la même fourrure qu’elle.
Les éditions
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La Disparue de l'île Monsin
de Job, Armel
R. Laffont
ISBN : 9782221246580 ; EUR 20,00 ; 06/02/2020 ; 306 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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Qui est Eva Krauss ?
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 1 juillet 2023
Helga Krauss vient de signaler la disparition de sa fille Éva, après douze jours sans nouvelles. La police hésite avant d’entamer des recherches pour cette jeune femme de 32 ans.
L’entêtement du jeune inspecteur Lipsky mettra à jour des rencontres tues, des indices troublants, un "faisceau d’indices concordant" désignant le coupable.
Mais il ne faut pas aller trop vite en besogne.
Lu sur la 4° de couverture : "impossible de lâcher ce thriller psychologique haletant qui nous emmène jusqu’à une question essentielle : qu’est-ce qui donne du sens à la vie ?"
Pas complètement d’accord avec cet avis que je trouve un peu exagéré ; c’est un roman agréable, au rythme tranquille, dans lequel on ne s’ennuie pas mais qui ne m'a pas passionnée non plus.
Malgré tout, le récit arrive à maintenir l’ambivalence des personnages principaux jusqu’à la fin ; avec les certitudes, les erreurs, les doutes, les remords de chacun.
J’ai découvert une région de la Belgique où la langue utilisée semble avoir de l’importance, (puisque certains refusent de parler français et ne s’expriment qu’en allemand), et peut-être qu’un jour, j’irai visiter Liège et ses environs.. lors d’une prochaine réunion bruxelloise !
Plutôt perdue que disparue
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 30 septembre 2020
Celui-ci ne déroge pas à la règle et la justesse du récit est particulièrement prenante, certainement pour les lecteurs belges qui y retrouveront l’esprit et les couleurs de leur pays. La recette est toujours la même, soit une trame à rebondissements, des personnages attachants et authentiques, et un style qui accroche.
Au-delà de l’intrigue à la fois simple et construite de manière subtile, des thèmes récurrents de cet auteur humaniste que sont la confiance en l’homme et la dénonciation des aprioris sont à nouveau présents dans cette œuvre qui se révèle finalement plus dramatique qu’anecdotique.
Longue vie à ce romancier, qu’il puisse encore nous émouvoir dans de belles et profondes histoires, même si je l'accorde également, ce n'est pas le meilleur de ses livres vu l'aspect parfois trop alambiqué du récit avant d'arriver au dénouement.
Une valeur sûre
Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans) - 17 mars 2020
Hiver 2011. Deux fillettes se noient dans la Meuse, quelques jours plus tard, un plongeur parti à la recherche de leurs corps, perd également la vie.
Le 25 janvier 2012 en pleine tempête de neige. Il est 23 h, et c'est à ce moment que Jordan Nowak rentrant à son hôtel, aperçoit une femme penchée sur le parapet du pont du barrage de l'île Monsin. Il sera le dernier à l'avoir vu.
Quelques jours plus tard, il apprend sa disparition via un communiqué à la télévision nationale. Il est tétanisé.
Cette dame, c'est Eva Krauss, 32 ans.
Sa mère, Helga, est très inquiète car elle n'est pas venue ce jour là à l'anniversaire de son frère. Ce n'est pas habituel, inquiète, elle lance un avis de recherche.
Est-ce une disparition volontaire, un meurtre, un enlèvement, un suicide? Toutes les pistes sont ouvertes, vous l'avez compris c'est dans un thriller psychologique que nous entraîne Armel Job.
L'inspecteur Lipsky est le jeune flic qui va mener l'enquête. Il est débutant, c'est pour lui l'occasion de briller dans cette affaire, il se démène mais attention cependant de ne pas tirer de conclusions trop hâtives .... ce qui pourrait entraîner des erreurs judiciaires lourdes de conséquences.
Armel Job nous entraîne dans une enquête haletante et comme à chaque fois, il va nous emmener aux tréfonds de l'âme humaine à la recherche des failles de chacun. Il va déterrer les secrets de famille, découvrir ce que chacun cache.
Quelles étaient vraiment les relations entre Eva et son frère Stan ?
Qui est ce voisin, Wolfs, qui essaie de se rapprocher de la mère d'Eva? Il semble qu'il connaissait le secret d'Emma depuis son enfance. Pourquoi Jordan Nowak, livreur de piano, est-il anxieux, a-t-il quelque chose à cacher? Mais quel est donc le lien avec la disparition des fillettes des années auparavant?
Vous trouverez les réponses à la lecture du roman. Armel Job maîtrise avec brio les fausses pistes. Sa plume est subtile, ciselée. Sa langue maîtrisée, chaque mot est pesé, c'est toujours un réel bonheur de se laisser entraîner par sa plume. Il nous décrit à merveille notre pays, la région liégeoise et d'Eupen, l'ambiance de notre prestigieux prix Reine Elisabeth.
Agréable moment de lecture.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Elle se rendait compte qu'il allait falloir se résigner à faire semblant désormais, comme on fait quand on prie pour une guérison tout en sachant que cela ne servira à rien. Il faut sauver les apparences, la vie serait insupportable autrement.
La joie est parfois contagieuse, la tristesse toujours.
Mais, tout de suite, il avait dû constater qu'une demi-vérité est pire que le silence. Une demi-vérité, c'est déjà un mensonge complet, et il n'y a pas de chemin plus difficile à rebrousser que celui du mensonge.
Un pianiste l'aurait effrayé, mais un loueur de pianos ! Etait-ce parce qu'un pianiste, qui exécute toutes sortes de musiques, pourrait très bien exécuter une jeune femme, tandis qu'un loueur n'aurait pu que se louer de l'avoir secourue ? La puissance des mots...
Les anniversaires... Il y a toutes sortes d'anniversaires, Stan. Il faut choisir entre ceux qui valent le coup puis les autres.
Je suis comme un vieil auteur de thriller, soupira-t-il, les lecteurs veulent un crime, moi, j'ai déjà tellement refroidi de personnages, que, pour une fois, je voudrais écrire une bluette.
Je voulais qu'elle pose un geste, un geste de deuil. Quand on broie du noir, il n'y a rien de pire que de ne rien faire.
Pour aller au coeur d'une affaire, il faut bien inciser les chairs saines ; elles cicatriseront.
C’est un vrai coup de cœur !
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 13 mars 2020
Immersion belge au cœur de Liège, de l’île Monsin, en passant par Herstal, Eupen, et sans oublier la tarte au riz verviétoise.
Une enquête policière pas toujours efficace voire dévastatrice, mais l’auteur nous fait une superbe analyse psychologique des personnages comme à son habitude.
Pour moi qui habite la région, c’est un vrai coup de cœur.
A lire absolument…
Un sans faute
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 13 mars 2020
Ed. Robert Laffont
Bonjour les fous de lectures ....
C'est avec une valeur sûre que je vous reviens.
Cet auteur belge a fait ses preuves et que celui qui ne l'a jamais lu ou qui n'a jamais entendu parler de lui s'auto-flagelle
Région liégeoise...
Une jeune femme disparaît dans des circonstances étranges.
Le dernier à l'avoir vue est Jordan, un accordeur de piano qui l'a croisée sur un pont, recouverte de neige et le regard dans le vide...
Ils passeront une nuit ensemble, le lendemain, il la dépose à la gare et elle se volatilise.
Il deviendra vite le suspect idéal dans cette disparition.
Une enquête s'ouvre menée par un jeune flic qui a encore des plumes au bec.
Il s'avère que la belle traîne des casseroles de mal-être derrière elle.... l'enquête devient complexe, tout n'est pas si simple que l'aurait voulu le jeune inspecteur. Etre témoin ne veut pas dire être coupable ...
A travers ce thriller psychologique, nous retrouvons Armel Job et ses sujets de prédilection: une fine analyse de la société, la complexité de l'âme, la culpabilité qui souvent nous habite, les secrets enfouis....
Voici une plongée dans la vie ordinaire de gens ordinaires où la mécanique du train-train peut peut vaciller à tout moment et révéler de l'inattendu, de l'impensable
Connait-on aussi bien qu'on le croit les gens qui nous entourent?
L"écriture, comme à chaque fois, est plaisante,... on dirait du Simenon en moins noir... en bleu.
L'auteur manie l'art du jeu de piste et nous amène, comme à chaque fois, vers une fin inattendue.
Encore une fois .. pas de fausse note ( même si à mes yeux, ce n'est pas le meilleur).
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