Les échelles du Levant de Amin Maalouf
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Moyen Orient , Littérature => Arabe
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Hymne à la tolérance
Tout d’abord, ce livre est UN Amin Maalouf, c'est-à-dire un récit rapporté avec le brillant talent de conteur de cet auteur. Si vous aimez que l’on vous raconte des histoires, si vous aimez (comme moi, parfois) vous contenter de vous laisser emporter par un récit habile et sans faiblesse à travers les époques, les pays, les drames et les joies, vous aimerez ce roman.
Il commence au Liban avec la naissance, au début du 20ème siècle, du personnage principal qui raconte sa vie au narrateur qui va nous la rapporter. Cet homme, né sur la plaque tournante des échanges oriento-européens, de l’union d’un Turc et d’une Arménienne, est le fruit de la tolérance, du multiculturel et de l’ouverture d’esprit, Son père est riche et il acquiert ainsi l’aisance et l’éducation. Parti sur ces bases a priori favorables, il ne va connaître que les guerres et les haines. Depuis celles qui opposent les Turcs aux Arméniens jusqu’à celles qui sévissent encore en Palestine. Le voilà débarquant en France pour y poursuivre ses études et devenant un personnage de la Résistance, le voilà amoureux fou (d’une Juive lui, l’Arabe), le voilà retournant au pays, le voilà perdant la raison dans un monde fou et nous voyons ainsi défiler toute sa vie qu’il narre à l’auteur, à la veille du tournant décisif qu’elle va prendre…
Pour la fin, je vous laisse découvrir, je vous laisse deviner, et je ne suis pas la seule. Vous me comprendrez.
Le récit est doux et tellement attachant ! Pour ma part, je ne me suis pas identifiée au héros, ni à aucun autre personnage, mais j’ai éprouvé de la sympathie pour lui, pour eux, même peut-être, pour le frère détesté.
Ce que j’aime chez Amin Maalouf, hormis ses dons de conteur, c’est cet humanisme qui est la base de son mode de pensée et qui structure ses récits, son évidence de la tolérance et du multiculturel. On les retrouve dans tous ses récits et c’est ce qui en fait le goût, je devrais dire, la saveur. C’est le monde, l’Histoire et la vie vus comme j’aime qu’on les voie.
« Les échelles du Levant » n’est pas mon Maalouf préféré, qui serait plutôt « Le périple de Baldassare » ou « Le premier siècle après Béatrice », mais c’est tout de même un très très bon.
Les éditions
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Les échelles du Levant [Texte imprimé], roman Amin Maalouf
de Maalouf, Amin
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253144243 ; 6,70 € ; 01/04/1998 ; 253 p. ; Poche
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Auteur : Amin Maalouf
Editeur : Grasset (1996)
Format : Poche
254 pages
ISBN : 2253 14424 X
Le narrateur, un immigré libanais en France, rencontre à Paris un étrange compatriote, Ossyane, qui lui confie qu’il a quelques jours plus tard un rendez-vous d’importance capitale. Le narrateur obtient qu’en attendant Ossyane lui raconte sa vie mouvementée.
Ossyane est le petit-fils d’Iffett, princesse devenue folle à la suite du suicide de son père, souverain ottoman déchu par une révolution de palais, emprisonné par son propre neveu, et du médecin persan Ketabdar, qu’on avait chargé de soigner sa folie.
Ketabdar et Iffet s’installent à Adana, ville turque où vit une nombreuse population arménienne. Leur fils, bâtard royal, féru de photographie, y a pour ami l’Arménien Noubar, lorsque survient en 1909 le massacre systématique des Arméniens de Cilicie. Noubar convainc son ami d’épouser sa fille Cécile et de s’exiler tous ensemble au Mont-Liban, dans les environs de Beyrouth, où naîtra Ossyane.
Le jeune Ossyane, à la veille de la seconde guerre mondiale, quitte le Liban pour la France, où il a décidé d’étudier la médecine.
Entraîné un peu malgré lui dans le tourbillon de la guerre, il se retrouve un peu par hasard dans un réseau de résistance où il fait la connaissance de Clara, une résistante juive, de qui il tombe amoureux.
Rentré au Liban où il est accueilli en héros, Ossyane y est rejoint, quelque temps plus tard, par Clara, qui a le dessein de s’installer en Palestine, où elle veut militer pour une entente fraternelle entre juifs et palestiniens.
Ils se marient, et vivent un temps en partie en Palestine, en partie au Liban, jusqu’à ce qu’éclate, après la création de l’état d’Israël, la première guerre israëlo-arabe, en 1948, à un moment où Clara, enceinte, se trouve à Haïfa alors qu’Ossyane est au Liban au chevet de son père malade.
La guerre empêchant toute circulation entre les deux pays, Ossyane tombe dans la démence après la mort de son père, et est interné par son voyou de frère dans un asile d’où il ne sortira que vingt ans plus tard, libéré fortuitement par les bombardements de la guerre civile libanaise, ayant perdu quasiment toute trace de Clara et de leur fille, Nadia, qui a bien tenté un moment d’organiser son évasion puis est partie vivre sa vie aux Amériques.
Sitôt libre, Ossyane réussit à gagner Paris avec l’aide de vieux amis français de la Résistance, d’où il envoie à Clara un message désespéré, dans lequel il lui donne rendez-vous quai de l’Horloge.
Amin Maalouf raconte dans ces pages la vie d’un faux héros, ballotté par les événements jusqu’à en perdre la raison, animé d’un amour que l’Histoire et la folie des hommes a rendu impossible, que le caractère meurtrier de la revendication identitaire amène à la négation de sa propre identité, lui en qui circulent les sangs turc, persan, arménien et qui a épousé une juive…
Le roman est grave, poignant, intime au point que le narrateur voyeur se refusera à connaître le résultat de l’entrevue décisive entre Ossyane et Clara.
A lire en urgence.
Patryck Froissart, St Benoît, le jeudi 5 avril 2007
génial!
Critique de Bishop (, Inscrite le 13 avril 2005, 53 ans) - 18 avril 2005
Un bon livre quand même...
Critique de Toundra (Paris, Inscrite le 16 février 2005, 34 ans) - 19 février 2005
L'histoire est belle, les personnages attachants. C'est une bonne réflexion sur ces gens portés en héros, alors qu'ils ont l'impression de n'avoir rien fait d'exceptionnel ; puis plus tard, sur la folie et "l'indifférence" (entre guillemets car ce n'est pas la notion exacte) qu'elle entraine.
En conclusion, un livre à prendre avec ses (petits) défauts mais qui mérite quand même un détour.
Bâclé
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 21 juillet 2004
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Les Echelles du Levant | 4 | Sibylline | 23 juillet 2004 @ 13:56 |