Expiation de Ian McEwan
( Atonement)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Une belle étude de la culpabilité
Briony a treize ans et a décidé de devenir romancière. Dans la canicule d'un jour d'été, en 1935, elle vient d'ailleurs de terminer la rédaction d'une pièce. Elle souhaite la faire jouer par ses cousins, en l'honneur de la visite de son frère aîné.
Mais la chaleur s'ajoutant à l'humeur morose de ses cousins, dont les parents semblent être en procédure de divorce, provoque inévitablement des conflits entre les enfants. Briony, par désoeuvrement, va malgré elle assister à une scène étrange, dont elle ne perçoit pas le sens exact, entre sa soeur, Cecilia, et Robbie, fils de domestique.Celui-ci jouit d'un statut un peu particulier dans la famille puisque ses études sont financées par le père de Briony.
L'imagination de la fillette s'emballe, elle pense sa soeur en danger, et n'aura de cesse de vouloir la protéger. Et croyant bien faire, elle provoque un drame par des révélations dont elle ne pourra maîtriser les conséquences.
Elle en paiera le prix toute sa vie.
Cela commence comme un roman à l'anglaise, une réunion familiale dans une famille de bonne société, on y aborde également l'éveil de l'amour entre jeunes gens de classes sociales différentes, mais ce n'est que la mise en place du drame.
La deuxième partie du roman, qui se déroule cinq ans plus tard, nous fait retrouver Robbie, qui fait partie des troupes britanniques en déroute vers Dunkerque. C'est terriblement réaliste et poignant, le récit de ces soldats jetés sur les routes, honteux de devoir reculer, touchés par le mépris de la population locale qui les prend pour des lâches, dans la tension des raids aériens constants .
La troisième partie nous fait revenir à Briony, maintenant élève infirmière, qui porte le poids de sa faute, et décide de mettre tout en oeuvre pour pouvoir la réparer. On la retrouve ensuite dans la dernière partie du roman, où âgée de 77 ans, elle nous nargue d'une pirouette, en véritable romancière de sa vie.
J'ai d'ailleurs bien aimé le dénouement final, en dehors du canevas classique de ce type de roman.
La notion de culpabilité est traitée de très belle manière, la première partie était un peu trop longue à mon goût, mais ma patience a été récompensée par la suite du roman.
J'ai appris que l'auteur rentrait pour la première fois dans la peau d'une narratrice, et il explique que sa manière d'écrire en a été changée, car il prenait plus de plaisir à décrire la beauté de certains lieux, paysages,...
Les éditions
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Expiation [Texte imprimé], roman Ian McEwan trad. de l'anglais par Guillemette Belleteste
de McEwan, Ian Belleteste, Guillemette (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris)
ISBN : 9782070764778 ; 24,90 € ; 01/07/2003 ; 487 p. ; Broché -
Expiation
de McEwan, Ian Belleteste, Guillemette (Traducteur)
Gallimard
ISBN : 9782070306138 ; EUR 9,40 ; 24/02/2005 ; 496 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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" les pouvoirs et la limite de la fiction"
Critique de Thaysfournes (, Inscrite le 30 août 2021, 19 ans) - 30 août 2021
C’est un roman d’environ 485 pages découpé en quatre parties. Il a fait l’objet d’une adaptation au cinéma en 2008 par le réalisateur Joe Wright.
Nous sommes emportés dans le récit par la petite Tallis, Brionny , une romancière née, qui alors qu’elle surprendra plusieurs scènes étranges entre sa sœur, Cecilia, et le fils de la concierge, Robbie, laissera parler son imagination . Un drame sera alors révélé par la jeune fille croyant pourtant être l’émancipatrice d’un grand mal.
Plusieurs vies vont s’écarter pour se retrouver alors cinq ans après, en 1940, en proie a leurs propres sentiments et au désastre de la guerre.
Est-il encore temps pour Brionny, devenue alors adulte, de réparer le mal causé 5 ans auparavant ?
Cette lecture analyse différents caractère psychologiques propre à chaque personnage et leurs sentiments telles que la culpabilité, les remords, la passion, l’amour, l’attente ; ainsi que le tableau chaotique de la guerre, particulièrement lors de la retraite de Dunkerque. Il est argumenté de captivantes et splendides descriptions tous au long du roman. Ian McEwan mélange plusieurs genres tel que le drame et la romance.
L’histoire est découpée en quatre parties mêlant plusieurs points de vues et ayant plusieurs années de décalages ce qui donne une vraie vue d’ensemble sur les évènements.
La première partie se déroule en 1935, et annonce les faits du scandale, la deuxième se déroule en 1940 et rentre plus en profondeur dans l’analyse des sentiments de Robbie . La troisième se déroule aussi en 1940 et aborde les pensées et sentiments de Briony . La quatrième pourrait très bien être facultative à la lecture car elle arrive aux "limites de la fiction" ce qui donne alors à l’histoire une touche de réalité. Cette partie est la plus surprenante des quatre et rend l’histoire alors bien meilleure.
L’écriture de l’auteur est très agréable. Ian McEwan parsème son roman de plusieurs phrases courtes qui y rajoutent tensions et rythme. Il arrive à retranscrire sur papier des émotions complexes.
En conclusion c’est un roman époustouflant, loin d’être ennuyant et qui saura trouver une place de choix dans ma bibliothèque !
Un roman qui porte particulièrement bien son nom.
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 28 août 2018
Nul doute que la fin vous surprendra.
Une lecture agréable, qui tire certes parfois dans la longueur, mais une lecture tout de même marquante.
Une agréable surprise.
Affabulation et création littéraire
Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 28 décembre 2016
De la fragilité d’un témoignage en justice …
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 23 août 2016
Dans la première des 3 parties, l’on fait connaissance avec les Tallis, une famille de la haute bourgeoisie britannique, laquelle accueille leurs cousins, les Quincey. L’on y voit évoluer différents personnages, se cristalliser des inimitiés contenues, s’ébaucher l’une ou l’autre idylle, et cela dans un décor champêtre émaillé de petits ponts et de fontaines à tritons, tout à l’image peut-être des photographies brumeuses et romantiques d’un David Hamilton …
Cette ambiance est soudain déchirée par une accusation de viol, de la part d’un témoin d’autant plus douteux qu’il s’agit d’une pré-adolescente amoureuse et jalouse, Briony Tallis.
La deuxième partie du roman se focalise sur la victime de la calomnie, Robbie Turner, simple soldat, aux prises avec l’horrible guerre qui décime les populations du nord de la France, et dont l’unique préoccupation est celle de survivre, et de regagner son pays outre-Manche afin de tenter d’obtenir sa réhabilitation.
En contrepoint de ce théâtre de champ de bataille, un autre décor nous est offert, celui d’un grand hôpital où s’activent des infirmières, chevronnées ou novices parmi lesquelles l’on retrouve une Briony qui a mûri.
La rencontre de Robbie et de son accusatrice adviendra-t-elle jamais ? Et quoi qu’il en soit, l’auteur nous proposera-t-il une fin d’histoire dans la rédemption, l’expiation, la catharsis ?
Malgré quelques longueurs, pénibles ou admises selon les humeurs du lecteur, j’estime que cet ouvrage est un grand roman. Il fait appel à l’art consommé de Ian Mc Ewan pour, tout à la fois et avec le même brio, nous offrir des analyses psychologiques lumineuses, et nous faire vivre au quotidien l’indescriptible souffrance du soldat et des personnels infirmiers confrontés aux horreurs des blessés et des mourants.
A lire absolument …
Une écriture riche pour une intrigue insolite
Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 16 octobre 2011
Mon premier McEwan: Long et Laborieux...
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 25 mai 2010
Je l'ai lu en entier pour connaitre la fin. Je n'ai absolument rien compris. McEwan ne dit pas les choses clairement, non , j'avais l'impression qu'il les chuchotait sans dire explicitement ce qu'était devenu les personnages.
Je me suis donc jetée sur le film, qui par ailleurs est excellent! Une très belle photographie, une très bonne musique et de bons acteurs. Pour une fois, c'est assez rare, j'ai préféré le film au livre.
1 étoile pour la première partie du roman.
Deux en un!
Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 28 juillet 2008
A la première partie lancinante, longue et ennuyeuse répondent deux autres parties d'un style plus direct et plus rapide. Nous passons de "Madame Bovary" au "Pont de la rivière kwaï"!
Personnellement, il m'a fallu passer les cent premières pages pour savourer le reste du roman qui ne m'a d'ailleurs plus déçue jusqu'à la dernière phrase.
Les thèmes du mensonge, de la culpabilité, de la trahison sont bien illustrés.
Quel dommage que la première partie soit si longue....
Gâter l'oeuvre
Critique de Feint (, Inscrit le 21 mars 2006, 61 ans) - 11 mars 2008
Regrets éternels
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 9 février 2008
Le roman de Ian McEwan se scinde en trois parties. La première décrit la mise en place du drame, décrivant minutieusement l’Angleterre de l’entre deux guerres, la vie de la bourgeoisie. L’écrivain campe les personnages avec un luxe de détails, nous livrant leur psychologie et leurs motivations. Le lecteur comprend ce qui pousse chacun à agir comme il le fait. C’est pour moi la meilleure partie du roman, digne de la grande tradition romanesque britannique. J’adore la période décrite et, bien que nombreuses furent les critiques sur la profusion de détails et la lenteur de l’action, je les ai personnellement trouvées parfaitement appropriées. L’auteur a d’ailleurs avoué avoir voulu écrire un roman dans la veine de ceux de Jane Austen.
La deuxième partie suit Robbie en France pendant la guerre, lors du repli de l’armée britannique vers Dunkerque. Encore une fois, les états d’âme du personnage sont détaillés, de même que les atrocités vécues par les soldats pendant cette période, que le romancier s’attache à décrire. C’est poignant et difficilement soutenable. Robbie ne pense qu’à une seule chose : ses retrouvailles avec Cécilia qui l’attend en Angleterre. C’est sans doute la partie que j’ai le moins appréciée et qui m’a semblé la plus longue, bien que ce soit la plus courte en nombre de pages.
Dans la troisième partie, Briony, qui a renoncé à ses études, est élève infirmière dans un hôpital qui accueille les blessés de guerre. Elle a compris son erreur de jeunesse et n’a de cesse de se faire pardonner par sa sœur et par Robbie, et surtout voudrait à tout prix racheter sa faute. Le titre du roman prend ici tout son sens.
Dans l’épilogue, Briony est une vieille dame. On apprend qu’elle est écrivain et qu’elle attend depuis des années de publier un livre qui rétablira la vérité. La fin constitue une véritable réussite selon moi, et permet à Ian McEwan de faire un clin d’œil au lecteur sur le véritable pouvoir de l’écrivain. Tout au long du récit d’ailleurs, on se rend compte qu’il éparpille de petits questionnements sur la création littéraire et la manière de raconter des histoires. Mais je n’en dit pas plus pour ne pas gâcher la fin.
Dans ce livre, la plume de McEwan est très belle, pleine de poésie et de métaphores. Elle est très descriptive, sans toutefois que cela n’alourdisse le récit.
J’avais hésité avant d’entamer ce roman, restée sur le souvenir amer que m’avait laissée la lecture de “Un jardin de ciment” il y a quelques années de cela. Tant le sujet que la manière de le traiter m’avait dérouté et paru obscène. Mais “Expiation” n’a rien à voir et me réconcilie avec cet auteur.
Orgueil, préjugés et sentiments
Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 28 janvier 2008
Emily, la mère, sujette à d’abominables migraines, laisse les enfants s’occuper seuls. Un abandon familial coutumier. Le père rentrera tard, ce soir encore. Il « travaille » à Londres. Léon, le grand frère, arrive accompagné d’un ami, Paul Marshall, magnat du chocolat en barre qu’il souhaite vendre lors d’un éventuel conflit avec l’Allemagne.
Pendant ce temps, Cécilia, la grande sœur, prend conscience que sa relation avec Robbie, fils de la gouvernante de la maison, prend un tournant particulier. Amis depuis l’enfance, l’université les a séparés. Mais cette journée d’été inhabituellement chaude est propice aux pensées sensuelles et laisse s’exprimer maladroitement ces sentiments nouveaux que chacun nourrit pour l’autre et dont ils n’avaient jusqu’alors pas pris conscience.
A cours de la soirée, les jumeaux fuguent, laissant libre cours à la perpétration d’un crime qui, sous les yeux d’une gamine fantasque et frustrée, va condamner les amours naissants de Robbie et Cécilia. Victime des conventions et de l’imagination de leur sœur cadette, le destin de Robbie et de Cécilia vire au tragique. Au cours des ans, Briony devra trouver le courage de se racheter, aux yeux des autres, mais surtout à ses propres yeux.
Ce roman est un pur chef-d’œuvre. L’histoire est passionnante, lancinante au début, comme une chaude journée d’été interminable, puis trépidante, de la débâcle vers Dunkerque, aux hôpitaux surchargés de Londres. L’écriture de Ian MacEwan est délicieuse, riche, suave et forte, un plaisir ! Il fait passer tous les messages, toutes les ambiances. En véritable peintre, il dresse le tableau de nouveaux Roméo et Juliette, victimes de l’orgueil de la jeune Briony et des préjugés de la famille Tallis. Un amour qui se mêle à la fresque historique et une vie à expier une faute née d’une imagination débordante, tels sont les ingrédients de ce livre exceptionnel.
"Pardonnez mes offenses"
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 26 décembre 2007
Ce roman, qui n'est pas de tout repos, est bien intéressant.
Les malheurs de Briony
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 7 mai 2006
Ce roman est terriblement lent. On a vraiment l'impression dans sa première partie que rien n'avance. Pour un peu, on s'endormirait presque. Les personnages se perdent en conjecture, en réflexions vaines et inutiles et par la même, nous perdent en chemin. Et ce personnage de Briony que j'ai détesté dès les premières descriptions : le prototype de la petite peste. Que dire de plus sinon que ce roman m'a terriblement ennuyé
les conséquences d'un mensonge d'une enfant
Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 13 mars 2006
pourra-t-on lui pardonner?
on suit habilement l'évolution des personnages car le roman est bien construit malgré un début un peu long.
Lecture périssable
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 23 juin 2005
J'ai hésité avant de me lancer, je ne me sentais guère l'envie de lire un roman d'amour et de guère, deux thèmes qui ne me sont pas particulièrement chers en littérature. Mais McEwan m'intrigue, j'avais envie de savoir. La partie consacrée à Dunkerque et à la guerre m'a moyennement intéressée. Certes très bien écrite, élégante et bien documentée, je ne suis cependant pas vraiment tombée sous le charme.
Par contre, j'ai davantage trouvé de plaisir à suivre le personnage de Briony dans l'évolution de ses remords. McEwan a parfaitement réussi à se glisser dans la peau de cette fillette qui grandit au fil des pages, devient une adulte et une dame qui se demande comment expier son horrible mensonge du début, celui qui vaudra la prison à Robbie. Ian McEwan a le don pour explorer l'âme de ses personnages, se mettre à leur place et le lecteur avec lui. C'est subtil, la fragilité humaine est passée au crible et il est difficile de rester insensible à tout cela. Et pourtant, pourquoi ai-je cette impression étrange que Mc Ewan est passé à côté de quelque chose?
J'ai un peu l'impression d'avoir lu deux romans à la fois, deux récits différents imbriqués l'un dans l'autre, un roman classique amoureux du siècle dernier et un autre plus contemporain. Un peu comme si l'auteur était parti sur une idée précise, celle de rédiger une grande fresque sociale genre XIXe siècle et puis qu'au fur et à mesure, il s'était laissé dépasser par son sujet et avait eu besoin de l'analyser en l'écrivant autrement, à l'intérieur. Le fait que Briony devienne romancière n'est, à mon avis, pas étranger à tout cela.
Je déplore que ce personnage n'ait pas incité McEwan a donner plus d'épaisseur à tout le récit, que la force que l'on retrouve chez cette femme (force de sa naïveté et de son innocence pendant l'enfance, force de ses remords à l'âge adulte, force du pouvoir de l'écriture qu'elle possède) n'ait pas contaminé les autres. C'est presque une histoire banale et si il n'y avait pas eu ces explorations intérieures de Bryony, cette promenade dans les méandres d'une âme perverse, je me serais profondément ennuyée.
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