Une saison amère de John Steinbeck

Une saison amère de John Steinbeck
( The winter of our discontent)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Féline, le 15 juillet 2004 (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 423ème position).
Visites : 9 071  (depuis Novembre 2007)

L'honnêteté mise à rude épreuve

Ethan Allen Hawley vit une petite vie paisible à New-Bayton, petite ville de Nouvelle Angleterre qui a échappé à la grande vague d'émigration et donc de développement économique. Simple commis d'épicerie, rien ne le distinguerait des autres habitants, s'il n'était le descendant d'une famille riche propriétaire de la ville aujourd'hui ruinée. Une des qualités d'Ethan est une honnêteté à toute épreuve, ce qui le rend d'ailleurs suspect pour bien des gens : refusant les pots de vins, ne volant jamais son patron,...

Mais pourra-t-il rester honnête quand Margie,l'amie de sa femme, un peu sorcière qui tire les cartes à ses heures perdues, lui prédit un avenir radieux, que sa fille lui demande : "Dis papa, quand est-ce qu'on sera riche?", que sa femme rêve de "pouvoir redresser la tête" et que même son patron lui met en tête que sans quelques disgressions on n'avance pas? Petit à petit le ver s'insinue dans la pomme. Mais à quel prix?

Ce roman de Steinbeck apparaît comme un des plus légers de l'auteur. Il se lit d'une traite et fait sourire à plusieurs reprises. Mais cette légèreté n'est qu'une apparence et sous des airs de farce, Steinbeck dénonce la société américaine et ses dérives ainsi que la manière dont elle pervertit même les plus innocents.
Steinbeck est pour moi un des plus grands écrivains américains. Il arrive toujours à me surprendre, même lorsque l'on croit l'intrigue toute tracée. La fin m'a particulièrement surprise et me laisse depuis un sentiment de malaise, une fin tellement inattendue qu'elle fait que je n'oublierai pas ce livre si tôt. Une fois le choc passé et que l'émotion fait place au raisonnement, on se rend compte que finalement, elle suit la logique du roman et du personnage. Mais je n'en dit pas plus au risque de trop en dévoiler.

Steinbeck clôt avec ce roman sa carrière littéraire d'une manière aussi magistrale qu'imprévisible.

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Faux-semblants

8 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 11 décembre 2012

Ethan est un fin observateur de son époque, il entend ce qui se dit et perçoit tout ce qui reste scellé par la loi du silence dans cette petite bourgade où tout le monde se connaît. Tout le pousse à retrouver la splendeur et la réussite de ses ancêtres, dont son père a dilapidé la fortune par son inconséquence. Heureux en couple, il n'en reste pas moins que sa femme est pour lui quelqu'un qui demeure étrangère à ses pensées. Il prend plaisir à contempler cette union qu'il considère réussie, mais en même temps il la sait dépourvue de toute communion d'âme. Ses enfants, qu'il aime profondément, sont aussi pourvus de cette faculté étonnante d'échapper à son univers, ils semblent être satellisés autour de lui. Il les observe quotidiennement sans parvenir à percer les mystères qui guident leurs pas.

Commis d'épicier sans grand avenir, il échafaude tout un plan en jouant sur les faux-semblants et les envies cachés des habitants de cette petite communauté délétère avec une désinvolture déconcertante.

Un superbe récit très bien écrit qui manie l'humour et la dérision avec beaucoup de malice. Le regard que porte Steinbeck sur la société de cette époque est acéré mais sans pour autant être véhément ni trop sombre, il laisse percer quelques rayons de lumière dans son histoire comme pour mieux en souligner toute sa pertinence.

Différent

7 étoiles

Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 11 juillet 2007

Je n'avais jamais entendu parler de ce livre, jusqu'à ce que je tombe dessus dans une bouquinerie. Dès les premières pages, j'ai su que ce n'était plus le Steinbeck des débuts, plus celui des Raisins de la colère. C'était une écriture plus mature, plus translucide. Pas un chef-d'oeuvre, mais qui vaut la peine d'être lu, parce que c'est du Steinbeck.

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