Mauvais genre de Isabelle Villain

Mauvais genre de Isabelle Villain

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Nathavh, le 1 juin 2019 (Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 269ème position).
Visites : 2 615 

Topissime

Ce n'est pas le premier roman d'Isabelle Vilain car on retrouve l'équipe du commandant de Lost. Rassurez-vous, c'est le premier que je lis et cela ne m'a posé aucun problème de lecture.

Le 16 juin 1993, Hugo a douze ans, il fait de la pâtisserie avec sa mère Coralie lorsque son père Sébastien Nicollini rentre. Comme souvent il tabasse sa mère en envoyant Hugo dans sa chambre.
Scène très violente, très réaliste à la limite de l'insoutenable. Hugo se décide à appeler les secours et à porter plainte.

Vingt-trois ans plus tard, le 16 mai 2016, Angélique, une kiné ouvre sa porte et se fait poignarder à mort. C'est le commandant de Lost et son équipe qui vont gérer l'affaire.

Un corps est retrouvé dans la rue, les doigts en bouillie, un mot sur la victime à l'attention du commandant de Lost "en souvenir du bon vieux temps". Le tueur au marteau, tueur en série qui avait stoppé ses activités depuis sept ans reprend du service, oui mais pourtant il est toujours en prison ...

Le commandant de Lost reçoit régulièrement les derniers temps des sms et courriers de menaces.

Le décor est planté, 3 histoires, 3 enquêtes qui s'entremêlent. Il est question d'identité, de mémoire, de traumatismes.

L'auteure utilise le présent ce qui donne l'impression au lecteur de vivre les scènes. Les phrases sont courtes, c'est intense, super bien rythmé. L'ambiance est glaciale par moment. Belle construction, c'est rempli de fausses pistes, maîtrisé, on soupçonne chacun tour à tour, on se fait balader. La psychologie des personnages est bien fouillée.

Suspense garanti jusqu'au bout, j'en veux encore..

Un coup de ♥

Les jolies phrases

Et rigoler sur une scène de crime, c'est une question de survie. Seuls le détachement et la plaisanterie peuvent aider à rendre la mort tolérable.

Doit-on tout faire pour être heureux ? L'homme ne peut pas ne pas rechercher le bonheur.

Même celui qui cherche à se suicider cherche la vois vers son bonheur car il et fin à son malheur.

Les psychopathes naissent psychopathes, les sociopathes le deviennent.

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Thriller-feuilleton efficace!

8 étoiles

Critique de Krysaline (Paris, Inscrite le 26 septembre 2017, 59 ans) - 24 avril 2020

Nous avons ici un bon polar mené tambour-battant sans aucun temps mort ni descriptions inutiles. On va à l’essentiel et ça n’est pas pour me déplaire. Ça démarre d’ailleurs très fort dès le prologue, avec une scène de violence conjugale des plus brutale. On rentre de plain-pied dans l’ambiance !... Puis, c’est immédiatement suivi par la description d'un crime odieux qui se passe vingt-trois ans plus tard. Apparemment aucun rapport entre les deux… pourtant…

C’est là que le commandant Rebecca de Lost entre en scène… avec son équipe de choc, elle va mener une enquête sur ce crime et surtout être amenés à décortiquer menu le passé de la victime pour tenter d’y trouver des indices qui les amèneront, l’espèrent-ils, à mettre la main sur un coupable...

Mais rapidement, ils vont voir refaire surface une affaire vieille de sept ans qu’ils croyaient bel et bien close, avec un coupable ayant avoué à l’ombre pour un long moment. On repart alors, sur les chapeaux de roues, sur tout autre chose.

Grosse remise en question du coup pour cette femme de tête qu’est Rebecca…

Puis, il y a bien aussi ces lettres et appels anonymes qu’elle reçoit et auxquels elle n’attache que peu d’importance. Bref, des pistes à suivre et des remue-méninges à tout va ! On a droit à un vrai festival et j’ai trouvé ça intéressant. Pourquoi ? parce qu'on nous présente souvent les policiers suivant une enquête à la fois, un peu « plan-plan » finalement. alors que bien souvent plusieurs affaires leur tombent dessus simultanément et ils se retrouvent à bosser sur plusieurs enquêtes en même temps. Ça donne donc au roman une force réaliste certaine. J’ai trouvé ça assez adroit. D’ailleurs on a aussi une belle évocation de la cohésion d’une équipe et de l’esprit d’entraide et de stimulation qui va avec. Ici on n’a pas affaire à un(s) chef(fe) flanqué(e) d’un(e) coéquipier(e) ou d’un loup solitaire. Non, il s’agit bien d’un « collectif » qui avance, soudé, sur le même front. Et même si chacun a sa part de secrets, c’est une petite bande sympathique à laquelle on peut s’attacher et s’identifier.

Le style est simple mais concis voire brutal. Les scènes violentes ne nous sont pas épargnées et pourtant nous ne tombons pas dans le « gore ». C’est un bel exploit qui mérite d’être souligné ! Les sujets abordés sont d’actualité mais encore tabou dans la plupart des cas. Ils sont évoqués ici de manière subtile, sans jugements et sans langue de bois.

Passons au niveau résolution de(s) enquête(s). J’avoue avoir inventé mille possibilités, plusieurs coupables, des mobiles en veux-tu en voilà. Mais j’ai finalement été battue à plate couture avec une fin que je n’ai pas vu venir. Et j’avoue aussi ne pas avoir tout compris sur cette fin là… je reste à me poser des questions…
Et puis, on comprend aussi que toutes les enquêtes n’ont pas de résolution dans ce tome-là. D’ailleurs, il y a eu deux romans auparavant consacrés au Commandant Rebecca de Lost, il y en aura donc aussi après… pas de problème, au contraire !

En revanche, ce qui m’a un peu déçue et ennuyée c’est que malheureusement trop de détails sur les précédentes enquêtes sont donnés et que du coup, je n’irai pas les découvrir, à mon grand regret, ayant déjà les tenants et aboutissants dans ce roman.

Voilà, c’est le seul bémol pour moi, mineur, puisque l’avenir s’ouvre sur de nouvelles aventures de notre héroïne. Et on attend la suite impatiemment…

Je voudrais juste ajouter un mot sur le titre et la couverture. « Mauvais genre » me semble particulièrement bien trouvé. Au départ j’avais compris le titre dans le sens « avoir mauvais genre » c'est-à-dire mauvaise réputation, mauvaise fréquentation… mais ça n’est pas exactement ce sens qui est donné ici. Et le double visage en miroir évoque très bien « le double », la dualité, dont l'un aux contours flous illustrant le sujet à merveille. C’est donc une belle présentation soignée que j’ai beaucoup aimée.

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