La Haine de Gérard Davet, Fabrice Lhomme

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Falgo, le 15 mai 2019 (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (56 132ème position).
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Immense Désolation

J'ai éprouvé une immense désolation à la lecture de ce livre. Il est vrai que ce sentiment n'est pas né avec elle, il date de nombreuses années. Mais elle l'a ravivé comme le sel sur une blessure. Je vais tenter de m'en expliquer en prenant trois points de vue différents.
Premièrement ce livre retrace les évolutions d'une large partie de la droite française entre 2007 et 2012, largement appuyé par le retournement d'un des acteurs secondaires de cette époque, Jérôme Lavrilleux. Le lecteur passe ainsi en revue: l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, sa présidence de 2007 à 2012, sa campagne et son échec en 2012, la lutte Fillon-Copé pour la présidence de l'UMP en 2013-2014. Un second tome est prévu pour les années 2014-2019. Le lecteur apprend beaucoup sur les relations entre les acteurs de l'époque: déclarations publiques et privées, jugements, citations, opinions, confidences, etc. En ce sens les deux journalistes ont fait leur travail qu'ils restituent dans un style banal, comportant autant de citations entre guillemets que de jugements et opinions personnels, plein de redites, de retours en arrière et d'imprécisions. Le tout à lire entre les lignes, ce que je ne sais pas faire, les précautions juridiques étant très présentes.
Et j'en viens à mon deuxième point de vue: de si mauvaises relations entre les partenaires d'un même camp et de telles haines personnelles ne peuvent qu'avoir des conséquences sur les décisions prises, les reculades, les abandons, les évitements. Il n'en est pratiquement jamais question. Les journalistes veulent nous convaincre que ce travail et ce résultat, c'est leur métier. Quelle indigence de leur part. Ils explorent de manière intéressante ces marécages, mais ils s'y complaisent, n'en sortent pas, ne prennent aucune hauteur et veulent (et leur éditeur avec eux) que les lecteurs suivent cette pente.
D'où mon troisième point de vue. Tant que les journalistes se limiteront à et se complairont dans la facilité de l'exposé de ces luttes, de ces détestations, de ces soi-disant choix électoraux, l'état désespérant dans lequel se trouvent la France et les français ne pourra être redressé, malgré les milliers de pages de rapports sérieux et documentés qui dorment dans les armoires officielles depuis 50 ans. Il n'est pas le lieu ici d'entamer ce débat. Sachez que ce livre n'y apporte que des miettes.

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Bandes de voyous

7 étoiles

Critique de Colen8 (, Inscrite le 9 décembre 2014, 83 ans) - 23 janvier 2021

La détestation, la stigmatisation, la désignation d’un bouc émissaire au sein d’un même clan, d’une même famille politique au point de la faire perdre, rien de tout cela n’est bien nouveau si l’on s’en tient à la seule histoire de la Vème République. Il faut croire que les protagonistes venus comme au confessionnal rapporter aux deux journalistes politiques chevronnés que sont les auteurs ce qu’ils ont vu, entendu, subi pendant ces années 2007-2014 ont été à la bonne école, celle de leurs prédécesseurs. Celui ou celle qui entre en politique, soit par la filière « royale », Sciences Po ENA, dir’cab, conseiller, ministre, soit plus modestement en commençant ses classes à l’échelon municipal, puis avec du travail et les bons appuis en grimpant les marches suivantes à l’Assemblée, au Sénat, dans une grande collectivité territoriale, il ou elle en retient vite les leçons de la gagne. C’est un concours – un combat ? – permanent quand les places se réduisent à mesure que l’on s’élève vers le pouvoir. Comment empêcher les autres de s’en approcher, à moins qu’il ou elle ne soit déjà adoubé comme futur chef porté par un charisme et une ambition inégalable. Peu importent la loyauté envers son camp, les attentes de la population, l’avenir du pays, l’état du monde, tous les coups sont distribués pour disqualifier les rivaux au fur et à mesure, mieux encore pour les faire disparaître de la scène. La 4ème de couverture donne un aperçu suffisamment explicite du contenu d’une période assez semblable aux autres.

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