Deux sœurs de David Foenkinos

Deux sœurs de David Foenkinos

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Veneziano, le 8 mai 2019 (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 647ème position).
Visites : 3 539 

Un drame familial glauque

Mathilde est une professeur de lettres reconnue et appréciée de ses élèves. Tout va pour le mieux, jusqu'au jour où Etienne la quitte. Elle en souffre beaucoup, ses classes devenant sa bouée de sauvetage. Elle finit par apprendre qu'Etienne l'a quittée pour retrouver Iris, son ex revenue d'Italie. Mathilde se sent rejetée et sa vie commune résumée à une simple parenthèse. La dépression s'aggrave et elle ne peut plus assurer ses cours jusqu'à la fin de l'année. Elle est hébergée par sa soeur Agathe et son beau-frère Frédéric, qui ont une petite fille, Lili. Ils se font tant bien que mal à la situation, jusqu'à ce qu'un nouveau drame intervienne qui semble trouver une solution pour le moins troublante.

Dans ces histoires de famille, les drames se succèdent, accentuent l'impression de glauque, et finissent certainement par (me) mettre mal à l'aise. Il est ici un cercle vicieux qui n'arrive pas à trouver sa fin. Si ce roman est court, sa lecture m'est apparu pénible, tant le manque de respiration et d'espoir paraît évident et lourd. Je vais vite passer à autre chose. La description du schéma de la dépression reste intéressant, mais reste un peu extrême.

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Impeccable et implacable descente aux enfers psychologique

10 étoiles

Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 29 octobre 2020

Autant j’avais découvert en David Foenkinos un côté solaire, humaniste, positif avec son roman « Le mystère Henri Pick », autant je découvre ici avec ce deuxième roman que je lis de lui, « Deux sœurs », un côté noir, désespéré et morbide à son talent d’écrivain.

« Le mystère Henri Pick » était léger et vivant, « Deux sœurs » est grave et pathologique. Mais j’ai adoré ! On éprouve une certaine fascination à suivre la descente aux enfers de Mathilde, quittée brusquement par son compagnon après 5 ans de vie commune. Petit à petit elle descend toujours plus bas dans la dépression, l’angoisse, et in fine, la folie. Et le roman imprime très bien l’implacable enchaînement des conséquences sociales et psychologique que provoque l’effondrement de tout ce qu’elle croyait solide dans sa vie, jusqu’à la chute ultime.

C’est surtout dans la première partie, impressionnante de maîtrise, parfaitement cadencée et réussie en courts et très courts chapitres, qui sont autant de coups de scalpels incisifs dans le cœur et l’âme de Mathilde, la plongeant toujours plus profond dans la douleur et la détresse. Le second chapitre est d’une tonalité légèrement différente, en chapitres plus longs, qui installe une tension grandissante et inquiétante de ce qui peut arriver alors que Mathilde est recueillie par sa sœur dans sa petite famille.

Ce roman m’a surpris par sa maîtrise et par son observation analytique des répercussions psychologiques sur Mathilde. On pourrait penser que tout n’est pas crédible et qu’une telle évolution de la personnalité de Mathilde ne serait pas possible dans la réalité, surtout aussi rapidement et avec une chute finale aussi mortifère. Mais chez l’humain tout est possible… Le style est simple et direct, facile à lire, ce qui renforce encore l’ambiance oppressante du récit.

Au final, un très bon roman, que j’ai beaucoup aimé. Top !

Une descente aux enfers

7 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 22 janvier 2020

Tout va pour le mieux avec Mathilde, cinq années de vie commune, un métier de prof de lettres qui la passionne, un projet de mariage, peut-être même un bébé comme Lili, fille de sa sœur Agathe et un compagnon aimant, Etienne.

Cela jusqu’au jour où celui-ci décide de la quitter, sans bruit ni trompette et sans donner immédiatement une explication.

Le sol se dérobe alors sous les pieds de Mathilde qui déraille complètement surtout en apprenant que c’est le retour d’Iris, ancienne compagne d’Etienne, qui est la cause de son malheur. C’est alors que tout y passe comme un enchaînement de tuiles auquel on ajoute un changement de personnalité de l’héroïne. Comme dit dans la critique principale de Veneziano, on est dans l’excessif sans que cela puisse être irréaliste.

On retrouve le style plaisant et agréable de David Foenkinos qui semble de manière de plus en plus évidente au fil de son œuvre réfléchir aux possibles adaptations cinématographiques de ses romans.

Sans nullement être déçu par ce livre, j’ai tout de même eu l’impression que l’auteur a brodé sur un schéma assez prévisible et sans surprise ; même la « chute » était annoncée.

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