Les grands chemins de Jean Giono
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route.
Voici un livre de chemins. Un livre simple à la première personne, une tranche de vie faite de marches, de petits boulots et de rencontres.
Un livre à l'expression brutale et oralisante qui résiste à l’interprétation et ne cède jamais à l'intimisme larmoyant d'une narration à la première personne; un livre qui se fait peu communicatif et ne soulève que rarement les montées d'euphorie d'une lecture unanime.
Et pourtant, c'est bien ces grands livres en forme de point d'interrogation qu'il faut apprendre à aimer. Jamais le point ne se fait explicite et il aurait grand mal tant le sens réduit pourrait se résumer à quelques mots : une marche partagée, une amitié rude, des scènes de silences, une oeuvre errante comme la vie, comme une évidence; c'est l’extrême simplicité d'une oralisation directe, la parole contenue, l'appareil poétique d'une humilité surprenante.
Le héros avenant mène la vie sans lendemains, parcourt les étendues en quête d'une chambre, d'un travail et d'un peu de tabac. Il croise le chemin de "l'artiste", compagnon de route et joueur de cartes.
Se tisse une amitié équivoque, sans concessions et qui vaut pour les deux dernières pages éclatantes et grotesques.
Un grand roman comme la vie, un roman grandiose de banalité plein de tous ces "zèbres" insaisissables qui partagent nos route quotidiennes.
"C'est beau l'amitié!"
Les éditions
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Les Grands chemins [Texte imprimé] Jean Giono
de Giono, Jean
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070363117 ; 6,90 € ; 21/01/1973 ; 243 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Vagabondages
Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 30 novembre 2018
Le récit, un voyage d'automne et d'hiver dans ce qu'on imagine être les contreforts des Alpes, suit le cours des rencontres et des envies du chaleureux héros. Il est cependant prenant. Une vie de journalier, vie de joies simples et de misères, mais que n'abandonnerait pour rien au monde notre vagabond. Elle lui permet d'être là où il veut quand il le veut. Bref, une vie avant le « meilleur des mondes », avant la sécurité sociale, la caisse d'assurance maladie, une vie pour les loups de la fable de La Fontaine, pas pour les chiens nourris mais attachés.
Comment un personnage franc du collier peut-il se lier (d'amitié?!) avec un aussi sale type qu'est l'Artiste, c'est l'aspect le plus intrigant de ce roman. Bien sûr; c'est un autre vagabond, un autre loup parmi les chiens et Giono, désabusé par les années de guerre et l'épuration, aura-t-il sans doute voulu élargir sa palette avec la figure de cet anti-héros. Mais cela sans la commisération, sans le misérabilisme à deux balles dont sont garnis nos romans contemporains. La fin du récit le montre sans fard : l'empathie, l'amitié virile n'excluent pas le châtiment.
Pour les insoumis qui aiment l'air frais de l'hiver.
« Je suis cependant toujours sur la route. Une route sait généralement ce qu'elle fait ; il n'y a qu'à la suivre. »
Sur la route...
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 3 février 2013
Mais comme il arrive parfois dans ce genre d'amitié, un conflit finira par ternir les relations des deux hommes. S'en suivra une véritable chasse à l'homme où le narrateur poursuit son compagnon d'infortune, joueur et menteur invétéré… Pour lui régler son compte ? peut-être… mais il lui faudra faire vite s'il veut le rejoindre avant la meute des villageois en colère également à ses trousses.
« Les grands chemins », un roman qu'il est convenu de situer dans la deuxième époque de l'auteur, celle de l'après guerre. On le sent désabusé… et sa prose se fait moins lumineuse, moins olfactive. Il reste malgré tout les thèmes chers à Giono : les petits boulots, l'amitié virile et Les grands chemins qui ne mènent nulle part si ce n'est à soi-même…
Pas passionnant
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 18 janvier 2006
roman de voyage
Critique de Magicite (Sud-Est, Inscrit le 4 janvier 2006, 46 ans) - 4 janvier 2006
Quand même pas du niveau D'un roi sans divertissement; de Regain, ou Serpent d'étoiles.
La belle vie!
Critique de Saufiane (, Inscrit le 27 octobre 2004, 47 ans) - 28 octobre 2004
Les mésaventures se succèdent dans un enchaînement cohérent, on se laisse facilement prendre à la lecture et malgré les 235 pages du roman celui-ci est vite lu.
Giono et mes deux critiques précédentes.
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 18 juin 2004
On ne peut raconter l'histoire, dont plusieurs épisodes restent obscurs, mais la rapprocher d'un autre couple, celui de Lennie et George dans "des souris et des hommes", couple moins complexe assurément, plus compréhensible aussi.
En ce qui concerne le pacifisme de Giono, nul doute que son expérience de la guerre de 14 fut une épreuve traumatisante, pour lui comme pour les autres. Mais sans rouvrir le débat sur la "collaboration" de Giono écrivant dans la revue "la gerbe", ce qui lui valut comme on sait des ennuis à la libération, on se rapportera aux volumes de la pléiade qui cite les propos mêmes de Giono. Il fut adepte d'un "pacifisme" qui acceptait tout pouvoir en place, il le dit en parlant d’Hitler et du pape, je n'ai pas la citation sous la main, mais elle est dans la pléiade. C'est ce qu'on appelle avec Kant être partisan de la "paix des cimetières". Cette considération mérite d'être rappelée, même si elle n'intervient pas sur la qualité à proprement parler de ses écrits. Encore que "Regain", en parallèle avec le fameux retour à la terre soit, même en mettant l’idéologie à part, un peu faible, non ? je ne suis donc pas un inconditionnel de Giono et des personnages rudimentaires des "deux cavaliers de l' orage".
Toujours est-il que si on voit les choses du bon côté (rire) la postérité de Giono se retrouverait dans"les âmes grises" où le procédé du narrateur silencieux est repris de "un de baumugnes", avec plus de maitrise à mon sens car les personnages y sont moins frustes. Une citation de Giono est aussi en exergue du second roman de Philippe Claudel, Quelques-uns des cent regrets, paru aux Editions Balland.
Très belle critique !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 18 juin 2004
Sur un des Forums, Bérénice marque son étonnement, et à juste titre, du léger oubli dont Gide fait l'objet. Il fait partie des grands écrivains du XXieme au style quasiment parfait, comme Montherlant et Yourcenar.
Mais Giono aussi subit ce sort, en tout cas sur ce site, à quelques exceptions près ! Il a eu la chance que "Le hussard sur le toit" a été porté à l'écran (avec comme d'habitude un livre qui est meilleur) mais pour le reste, dans l'ensemble, il reste pour beaucoup un auteur qui chante la Provence. Mais Giono, c'est beaucoup plus que cela !... Lisez "Le grand troupeau" et vous resterez béats !... Une pareille description de l'horreur qu'a été "la grande guerre", je n'en ai jamais lue !... Et dans un style plus que fabuleux !... D'accord, il y a Louis-Ferdinand et son style sans pareil, mais Giono atteint aussi les sommets dans ce livre.
Et puis, il y en a encore d'autres... Je suis donc très heureux de lire cette belle critique pour un aussi bon écrivain !
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giono un peu en marge des grands chemins | 3 | Rotko | 20 juin 2004 @ 07:56 |