Le procès du cochon de Oscar Coop-Phane

Le procès du cochon de Oscar Coop-Phane

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Killing79, le 13 mars 2019 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans)
La note : 6 étoiles
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La justice pour tous

Présentation de l'éditeur
Dans un village et un temps reculé, un monstre croque la joue et l’épaule d’un bébé laissé quelques instants seul par sa mère, puis repart tranquillement vers la forêt. Il est bientôt rattrapé par une horde d’hommes décidés à le tuer, mais dans le monde des hommes, la justice, comme la mort, se rendent au tribunal. Même si le monstre en question est un cochon qui n’a ni conscience ni parole pour se défendre. Peut-on se faire entendre sans mots ? Les gendarmes l’embarquent donc et le jettent en prison, avant son grand procès.
Dans un texte court et puissant, Oscar Coop-Phane nous raconte le procès d’un cochon, à l’image de ceux qu’on intentait aux animaux jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, une pratique aussi étrange que méconnue de nos jours. Divisé en quatre parties, le texte retrace d’abord Le Crime, puis Le Procès, écrit comme une pièce de théâtre dans laquelle interviennent tour à tour les avocats des deux parties, la famille de la victime, les témoins et experts consultés, le public et les jurés, et le cochon, comme il peut, comme vous verrez, avant que le Président ne rende sa sentence : la pendaison. Viennent ensuite L’Attente, où chacun se prépare à la mort du porc ; Jean, le bourreau, Louis, le tout jeune officier chargé de mener l’accusé, le père Paul, en route pour confesser la bête, la famille éplorée, et le cochon que Le Supplice viendra libérer.


Mon avis:
Ce roman est très court, il se lit en une heure. Il a tous les éléments d’une fable. Une fable, à l’instar de « La ferme des animaux » de George Orwell, utilise les bêtes pour mettre en lumière les défauts du système humain. Oscar Coop-Phane décide de pousser le vice encore plus loin. Il place son histoire dans la réalité où seul l’acteur principal est un animal.

Dès lors, les événements sont chamboulés. Le cochon est l’anomalie de l’affaire. En effet, son crime en soi n’est pas un dilemme. Il est reconnu et la société sait gérer ce genre d’affaires. Les procédures classiques sont engagées et elles suivent leur cours mécaniquement. Seulement voilà, le condamné n’est pas humain et ne répond pas aux mêmes appétences.

Tout au long du récit, on observe le traitement absurde des lois et des décisions pragmatiques, appliquées à des cas qui ne le sont pas. Comme dans l’étranger de Camus, on comprend que la différence n’est jamais comprise et qu’elle peut entraîner une justice aveugle. Le fait de remplacer l’homme suspecté par un cochon dévoile toute la subjectivité des règles.

La plume d’Oscar Coop-Phane se révèle fluide et travaillée. J’ai passé un bon moment, c’est romanesque, sans temps morts, mais je n’ai jamais été surpris. Le scénario se déroule simplement et toutes les péripéties sont prévisibles. Partant du fait que la justice des hommes ne s’applique qu’à eux et que le cas raconté est fantaisiste, je suis arrivé au bout de cette histoire en me disant « Et alors ? » « Quel était le but de l’auteur ? » « Quelle est la morale de l’histoire ? ». Et c’est bien là que le bât blesse… je n’ai pas trouvé la réponse à ces questions. Je n’ai pas percé la morale de ce bref roman qui reste tout de même une expérience littéraire originale !

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