Le discours de Fabrice Caro
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : (12 749ème position).
Visites : 3 355
Le repas de famille
Adrien assiste plus qu’il ne participe au traditionnel repas familial. Tout est réglé, presque orchestré entre Sophie sa sœur, Ludo son futur beau-frère, son père et ses "Je me souviens", sa mère et son gigot-gratin dauphinois-gâteau yaourt et son remède miracle, le jus d’orange.
Quelques mots de Ludo vont semer la panique chez Adrien ; le souhait que ce dernier prononce le discours pour leur mariage dans quelques semaines.
Adrien n’en a non seulement aucune envie, mais en plus, ce n’est vraiment pas le bon moment !
Son amie Sonia l’a quitté pour "faire une pause" il y a 38 jours. Et il vient juste d’oser envoyer, à 17h24, un sms dont il attend une réponse qui n’est toujours pas arrivée à 17h56.
A-t-il écrit les bons mots, aurait-il dû mettre un point d’interrogation plutôt qu’un point d’exclamation...
Mais Adrien ne sait pas dire non, ne sait pas s’imposer ;
"Dans les repas de famille, par ma faute, nous avons toujours été un nombre impair à table. Je suis celui qui ne vient pas par deux, je ne suis qu’une moitié d’entité…. Voilà : j’ai toujours été un impair."
Il échafaude alors tous les plans possibles pour échapper à ce discours, voire à ce mariage, élaborant des discours aussi délirants que saugrenus.
Je connaissais Fabcaro et ses célèbres BD mais pas le romancier Fabrice Caro. Je suis aussi séduite par l’un que par l’autre. j’y ai retrouvé un humour irrésistible (et pas seulement dans l’épisode hilarant de la chenille), avec toujours une certaine distance, de la tendresse, de l’émotion.
Une observation des relations familiales d’une grande justesse, mêlant ennui et tendresse, la famille comme un mal nécessaire mais indispensable, le socle immuable de l’existence.
Adrien est un homme mal dans sa peau, introverti, mais que son auteur est drôle !
Les éditions
-
Le discours
de Caro, Fabrice
Gallimard
ISBN : 9782072818493 ; EUR 16,00 ; 04/10/2018 ; 208 p. ; Broché -
Le discours de Caro, Fabrice
de Caro, Fabrice
Gallimard
ISBN : 9782072873904 ; 7,50 € ; 06/02/2020 ; 224 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (5)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Finalement assez juste...
Critique de Cecezi (Bourg-en-Bresse, Inscrit le 3 mars 2010, 44 ans) - 25 octobre 2022
Machine à fous rires
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 3 juillet 2021
Cela reste donc du pur Fabcaro, aussi drôle et décalé que ce qu’on connaît, sur un ton qui est à la fois celui du loseur j’men-foutiste et névrosé. Ce type a décidément le sens de la formule. Faites juste un test. Forcez-vous à garder votre sérieux le plus longtemps possible… vous verrez que vous ne tiendrez pas bien longtemps, tant ce mec a la punchline facile, conjuguée à des questionnements s’aventurant dans les dédales les plus inattendus, les plus loufoques, non exempt de mauvais foi, ce qui est totalement assumé de la part de Caro. Car si ces questionnements sont dominés par l’émotion et le dépit d’avoir perdu un amour qu’on croyait éternel, cela ne fait que nous rendre le personnage plus proche.
En résumé, ce récit à la première personne, dont on imagine que le narrateur est un peu le double de l’auteur, nous touche avec son humour de « loser », entre candeur et cynisme, oscillant entre Calimero et Woody Allen. Ce n’est certes pas le roman du siècle, mais cela suffit à nous faire passer un bon moment, le premier argument étant que le rire est bon pour la santé. A ce titre, « Le Discours » mériterait sans doute d’être remboursé par la sécu.
Seul en famille
Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 2 mars 2021
C'est l'occasion d'entrer dans l'intimité de cette famille où l'on se rencontre autour d'une table, où l'on s'aime certainement mais où l'auteur se sent seul, incompris, complètement décalé.
Comme un étranger. Ce sentiment que l'on peut ressentir dans sa propre famille lorsque personne ne connaît sa vie privée, ses aspirations et ses problèmes. La mère qui balaie l'état dépressif de son fils en lui conseillant de boire un jus d'orange, le beau-frère qui parle constamment, peut-être, même sûrement pour se mettre en valeur, la sœur qui croit connaître son frère en lui offrant toujours des encyclopédies. Et le narrateur, complètement indifférent à son entourage,
L'auteur cite Annie Arnaux. Est-ce un hasard ? Car Le Discours me renvoie en effet directement à La Place d'Annie Ernaux.
Le ton du livre est humoristique mais il cache une profonde tristesse et une grande solitude.
Un livre facile à lire ? Oui de par son style, non en ce qu'il traduit la solitude au sein d'une famille, ce sentiment qu'on peut avoir quand les différences sont trop grandes.
Génial et drôlissime antihéros
Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans) - 6 décembre 2020
Humour décalé, terrible analyse des relations familiales, tour à tour drôle, acerbe, cynique.
Bref, un pur régal et un vrai divertissement qu'il faut absolument offrir, lire, et/ou relire !
Un discours un peu fade
Critique de Beluga (Wezembeek Oppem, Inscrite le 26 mars 2008, 59 ans) - 30 octobre 2020
Forums: Le discours
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Le discours".