Le corps humain de Paolo Giordano
(Il corpo umano)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Désacralisation de la guerre
De la guerre ? D’une mission pour la paix, plutôt ? Tu parles !
Le peloton Charlie, des chasseurs alpins italiens (bersaglieri ?), est présent en Afghanistan, dans la « Vallée des roses », la mal nommée, province du Gulistan, au titre d’une mission de maintien de la paix. Si le terme de « Vallée des roses » peut faire rêver, les hommes – et femmes – du peloton avec qui nous nous retrouvons là-bas déchantent très vite. Il s’agit d’une région aride et désertique, sans vraiment grand-chose à protéger sinon eux-mêmes, parce que question terrorisme ils sont en première ligne dans leur espèce de fortin qui fait face à l’immensité d’un grand vide surchauffé plein de poussière et de cailloux.
Dans une ambiance très « Désert des Tartares », les hommes ne vont pas nous rester inconnus puisque le propos de Paolo Giordano est aussi de lier le pourquoi de leur présence ici à « l’avant ». Et « l’après » aussi d’ailleurs.
Le personnage principal autour de qui la narration tournera est le Lieutenant Egitto, le médecin du peloton. On comprend rapidement que si l’Afghanistan est un petit enfer, il n’est pas vraiment pressé de retourner en Italie, raisons (mauvaises) familiales obligent. Mais Paolo Giordano élargit la palette des intervenants à un nombre significatif. Il tente de nous les faire connaître de manière précise, chacun avec leurs caractères psychologiques et contraintes particulières. S’ensuit donc une galerie de personnages attachants et bien typés avec qui nous avons l’impression de vivre cette attente ennuyeuse à l’abri du fortin, avec pas grand-chose à faire.
Du moins jusqu’à ce qu’une mission plus périlleuse soit confiée au peloton : l’escorte d’un convoi de camions sur une zone non sécurisée. Et bien sûr, ce qui potentiellement peut arriver – c’est la guerre, non ?- arrive. Un vrai drame, bien sanglant, bien traumatisant. L’occasion pour Paolo Giordano d’exploiter les différents profils de ses personnages en situation extrême.
Pas vraiment un roman de guerre. Juste un roman d’hommes qui participent à une drôle de guerre …
Les éditions
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Le corps humain [Texte imprimé], roman Paolo Giordano traduit de l'italien par Nathalie Bauer
de Giordano, Paolo Bauer, Nathalie (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757845264 ; EUR 7,60 ; 18/09/2014 ; 384 p. ; Poche
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Mission pas vraiement accomplie
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 23 février 2020
Parmi ceux-ci, on évoque plusieurs profils, allant de la jeune recrue qui croit trouver un sens à la vie en se retrouvant dans cette galère, le lieutenant médecin Egitto , plutôt en fuite de ses problèmes personnels en Italie, des femmes soldats pas très farouches, des potaches organisant des chambards ou de mauvaises blagues pour tromper l’ennui, et toute une série d’autres clichés qu’on peut aisément imaginer dans un tel décor de désœuvrement.
Il y règne la dysenterie, la chaleur, l'inconfort, l’attente que quelque chose arrive.
Justement, même si c’était plus que prévisible, lors d’une expédition d'accompagnement sur un trajet non sécurisé, le convoi se fait attaquer. Elle sera fatale à plusieurs membres d’équipage d'un des blindés de l’escorte. Ce basculement conduit à faire passer plusieurs hommes de l’insouciance vers le monde des adultes qu’ils n’étaient pas tous.
Les derniers chapitres, après le retour au pays, perdent alors en intensité.
Un roman sur la guerre et non une histoire de guerre de l’auteur italien qui donne un bon ressenti de ce qui pourrait être une telle aventure mais qui ne m'a pas particulièrement emballé vu le manque d’un réel scénario.
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