Helena Vannek de Armel Job

Helena Vannek de Armel Job

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Saule, le 15 juin 2004 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 893ème position).
Visites : 13 634  (depuis Novembre 2007)

Une vie...

Armel Jacob est un auteur belge, il est directeur d'un collège à Bastogne dans les Ardennes belge. Helena Vannek est son troisième roman.

Le décor est celui de la campagne flamande, dans le Limbourg, à l'aube de la seconde guerre mondiale. Helena Vannek est la fille d'un marchand de chevaux. Avec sa soeur Mieke, toutes deux jeunes et belles fille de la campagne, elle découvre la sensualité et l'amour à travers des plans un peu foireux, tel ce bel ouvrier italien itinérant qu'Helena visite en secret de son père. Puis un beau jour un jeune apprenti au passé mystérieux vient s'établir à la ferme, et tout change pour Helena.

Cette chronique paysanne semble alors se transformer en roman d'amour, mais les apparences sont trompeuses et dans une seconde partie l'histoire prend un tour assez différent. Le récit touche alors au drame psychologique. Face au cynisme du destin il ne reste parfois que le confort de l'illusion pour résister, et c'est tout le tragique d'une vie vécue dans l'illusion que l'on aperçoit.

C'est un livre agréable à lire. La vie campagnarde dans ce petit village des Flandres est bien décrite, les personnages intéressants et attachants et ce destin tragique sert d'avertissement à tout ceux qui parfois vivent dans l'illusion...

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Les éditions

  • Helena Vannek [Texte imprimé], roman Armel Job
    de Job, Armel
    R. Laffont
    ISBN : 9782221097045 ; 18,50 € ; 01/03/2002 ; 240 p. ; Broché
  • Helena Vannek [Texte imprimé], roman Armel Job
    de Job, Armel
    Mijade / Livre de poche
    ISBN : 9782930133980 ; 9,00 € ; 01/10/2003 ; 174 p. ; Broché
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Remarquable, une fois de plus

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 14 janvier 2020

Nous sommes à la fin des années ’30 dans la campagne flamande. La mère est décédée déjà depuis un petit temps, le père est marchand de chevaux. Mieke, l’aînée, est plutôt dominatrice, volontiers moqueuse, Helena est devenue institutrice (c’est elle qui est la narratrice du moins dans la première partie) et Tobie toujours étudiant, aide son père. Un jour, débarque un jeune homme nommé Guido (on dit qu’il est responsable de son petit frère, noyé sous dans une famille de meunier).
Une histoire d’amour, certes, mais une quantité d’incroyables paramètres va en apporter le piment. Un de premiers romans d’Armel Job remarquable (et c’est le moins qu’on puisse dire) comme tous les autres.

Extraits :

* Y a-t-il rien de plus insultant pour une femme que de passer pour gentille ? J’aurais mieux aimé qu’on me traite de putain plutôt que de me voir affublée de ce compliment à vomir.

* Une vie, en effet, est prodigieusement longue pour ce que nous en avons à faire.

Le malentendu !

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 2 mai 2019

La famille Vannek est en deuil. Maman est morte cette nuit, cette si jolie maman qui venait de France avec son raffinement. Elle n'avait jamais bien parlé la langue des Flandres mais tout le monde l'aimait. Tobie le plus jeune, le seul garçon de la fratrie est effondré. Les filles Helena et Mieke prennent en charge l'organisation de la maison. Le père, silencieux et autoritaire est souvent absent pour son commerce de chevaux.
Un jour il ramène un jeune garçon aux cheveux blonds, Guido qui va bouleverser la famille.

HELENA VANNEK est le troisième roman d'Armel Job. Il est de loin celui qui suscite le plus de défiance de la part de la critique mais pour moi il est probablement un des plus aboutis. L'ambiance est celle des deux grands romans de Simenon, LA MAISON DU CANAL et LE BOURGMESTRE DE FURNES, cette même lenteur, cette noirceur, ces soupirs !
Chronologiquement le point de départ du roman se situe un peu avant la seconde guerre mondiale. On commence à parler des chemises brunes mais on vit à l'époque de l'homme maître de son château, sa parole est loi.
L'auteur fait dire à sa narratrice : "J'ai remarqué maintes fois que la mort n'est pas aussi mauvaise fille qu'on le croit. Il y a toujours, après son passage, des petits effets inattendus tout à fait excitants. Sans elle, la vie ne serait que la morne répétition du passé, à laquelle nous nous accrochons par lâcheté".
Bref vous l'aurez compris on est très loin du Armel Job truculent et moqueur. Il a choisi ici un style épuré et une étude fouillée des sentiments.
J'ai beaucoup apprécié cette approche. Un livre, certes pas très gai mais surprenant.

une vie du 20ème siècle ardennais

9 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 30 juin 2017

Helena Vannek est le nom de l'héroïne du roman. Une femme peu banale que l'on suit dès sa jeunesse et que l'on retrouve par le truchement de son fils Raoul aux derniers moments de sa vie.
Lena, jeune institutrice, a bien du mal à s'assumer : son entourage est difficile à vivre avec un père tyrannique, une sœur cadette écervelée et un frère qui a du mal à assimiler la mort de leur mère victime d'un cancer. Les Ardennes belges servent de cadre principal mais il y a aussi des incursions plus au Nord, voire à Paris. La personnalité du père de Lena, éleveur de chevaux de trait, est complexe et multiple : d'un côté dur et taciturne, d'un autre un grand cœur qui veut le meilleur pour les siens. Il y a aussi des non-dits dans la famille qui se révèlent peu à peu et qui frappent la pauvre Lena. Les mœurs du XXème siècle sont rappelées... Que de changements depuis !
De courts chapitres favorisent une lecture fluide. Les révélations successives attisent l'attention du lecteur.

Dans la lignée de l’œuvre d’Armel Job

7 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 8 mai 2016

Helena Vannek, dite Lena, raconte le récit d’une période de sa vie, soit quelques années avant la seconde guerre mondiale. A sa mort, à la fin du 20ème siècle, son fils découvre ces mémoires.

La seconde partie réveille le lecteur en le remettant dans la droite ligne de la véritable histoire de Lena et de ses proches.

La construction de ce roman est originale et sauve ainsi quelque peu ce récit d’un intérêt moyen et sans saveur particulière.

Il n’empêche que ce livre s’inscrit parfaitement dans l’œuvre de l’auteur sans en être la pierre angulaire.

Les suiveurs d’Armel Job ne pourront être déçus par ce bon roman.

Ni plus, ni moins.

3 étoiles

Critique de Lamiaab (, Inscrite le 18 novembre 2013, 27 ans) - 18 novembre 2013

Dès le début, le livre ne m'a pas donné l'envie de le lire jusqu'au bout car il contenait trop de descriptions à mon goût. Au moins deux longues à chaque page! Cela devenait lassant.

De plus, l'histoire me paraissait un peu trop longue avant qu'une action se déroule. Cela ne m'a pas accrochée. Le récit n'était pas très intéressant et triste. La mort de la mère, par exemple, est évoquée plusieurs fois alors qu'elle a eu lieu au tout début. Il ne se passe rien de spécial, du moins jusqu'à la page 120 car je n'ai pas lu le roman entièrement en raison de l'absence d'actions.

Enfin, je n'ai ressenti aucune émotion et ne me suis pas attachée aux personnages. La plupart du temps, je lis des autobiographies factuelles. Ce roman ne m'a toujours pas fait changer d'avis concernant le type de livres que je lirai dans le futur.

Moins intriguant que ce à quoi j'aspirais.

4 étoiles

Critique de Zak2thezu (, Inscrit le 18 novembre 2013, 29 ans) - 18 novembre 2013

Dès le début de l'histoire, l'auteur nous explique la mort de la mère d'Helena qui vit en compagnie de ses père, frère et soeur.
Le manque d'intrigue au commencement du récit m'a donné envie de continuer car j'étais persuadé qu'un événement allait se produire. Guido est alors entré dans la famille pour aider le père, Héléna va tomber amoureuse de ce nouvel arrivant. La suite du roman m'a paru peu intéressante car il ne s'y trouve pas d'intrigue générale mais plutôt une suite de petites intrigues qui s'enchaînent au fur et à mesure du récit.

J'ai par contre pu facilement m'identifier à Héléna car nous avons certains traits de caractère en commun. Au commencement, on nous la présente comme une fille triste mais elle va surmonter son chagrin, cette tristesse et être de nouveau heureuse.

Les thèmes de "Héléna Vannek" sont l'amour, le chagrin qui suit l'attachement, la vie des paysans, au début du siècle dernier.

Bon livre ou pas?

5 étoiles

Critique de Victoria (, Inscrite le 18 novembre 2013, 28 ans) - 18 novembre 2013

Quand j'ai commencé la lecture, je me suis intéressée à l'histoire. En effet, le début est accrocheur. Les premières pages sont émouvantes: la mort d'une mère, la dégradation des résultats scolaires... Le livre est bien conçu.
Par contre, le rythme n'est pas assez soutenu. L’ennui me gagnait au fur et mesure que je lisais. De longues descriptions apparaissaient dans les explications. Le vocabulaire date d'une époque lointaine. On ne comprend pas à la première lecture. La lessive se fait à la main, on chauffe de l'eau pour se laver... l'histoire se déroule à une époque éloignée de la nôtre. Le livre n'est pas désagréable à lire. Je pourrais le conseiller car il est tiré d'une histoire vraie.

entre Campine profonde et bords de Sambre

8 étoiles

Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 1 juillet 2010

Conteur habile, Armel Job égrène les événements comme des cailloux blancs de petit poucet pour entrainer à sa suite le lecteur docile et… le perdre. On ne se doute de rien, que derrière le cancer de la mère d’Héléna, il y a un cœur qui saigne sur des secrets inavouables. Que le père magnanime en recueillant son apprenti connait une histoire très embarrassante. Que Toby le frère protégé par sa sœur deviendra chemise brune, que Mieke sous des dehors très vulgaires sera en fin de compte fort respectable et d'aplomb. On peut observer , en ayant lu aussi ‘Tu ne jugeras point’ que l’auteur a maille à partir avec la figure maternelle et une réelle difficulté à communiquer avec elle, la comprendre et surtout imaginer qu’elle peut avoir eu dans le passé une vie privée parfois très secrète et inavouée. Nos parents nous sont-ils si étrangers ? La figure paternelle est souvent fuyante, un hasard de fécondation presque… L’histoire d’Helena Vannek me fait penser à l’étroitesse suffocante de milieux campagnards ou mêmes bourgeois décrits dans de nombreux romans flamands. Leur intimisme nous embourbe à coup sûr dans des peurs irraisonnées de l’autre, le repli sur soi, l’incommunicabilité, les secrets lourds, les silences, et le poids d’une destinée toujours implacable. Noodlot est le nom de Guido… rappel de ce Destin (Noodlot en néerlandais) omniprésent qui étouffa Eline Vere roman écrit par Louis Couperus en 1889. On étouffe sous le ton intimiste, la religion et l’autorité paternelle. La femme n’est qu’objet de soumission et de service. Cette atmosphère d’asphyxie a l’art de me mettre mal à l’aise, j’ai presque arrêté de lire…. Dire que ce roman a été écrit en 2002, rien ne changerait ou n’aurait changé ? Abominable pensée !Voyons-y une belle parodie d’une époque où l’on n’avait d’ailleurs pas encore évacué les ‘scories’ de la culture francophone. Le cahier d’Helena en témoigne, écrit en français, langue de sa mère, mais sans prétentions littéraires. Donc, aucune fioriture ou plaisir des mots. Ce qui me manque… Las, c’est le plaisir de la construction qui prime… il se savoure. Le style de la deuxième partie, écrite par son fils est plus leste …. Je préfère. Mais dans le fond, le jeu de piste proposé en vaut la chandelle. Et le jeu c’est aussi de découvrir les blessures intimes d’un auteur très humain…

Helena Vannek

8 étoiles

Critique de Titedd09 (Strée, Inscrite le 19 décembre 2008, 30 ans) - 19 décembre 2008

Helena Vannek a été écrit par l’auteur belge, Armel Job. Publié chez Laffont en 2002, il reçoit la même année, le Prix Rossel des jeunes et l’année suivante, le Prix des lycéens de la Communauté française de Belgique et le Prix France-Wallonie-Bruxelles.
Ce bouquin a été écrit en deux parties, la première est racontée par Helena. L’histoire commence véritablement avec l’arrivée de Guido, l’apprenti que le père d’Helena a engagé. Il va vivre avec la famille.
Helena va en tomber amoureuse, mais elle se rend vite compte que cet amour serait voué à l’échec car il semblerait que Guido soit son frère, ce qui expliquerait le fait qu’il la repousse.
La deuxième partie est racontée par Raoul, le fils d’Helena. On apprend, en fait, que la première partie a été écrite dans un cahier que Raoul découvre seulement maintenant que sa mère est morte.
Raoul veut savoir si ce qui y est dit est vrai ou non. Il va donc échanger des lettres avec sa tante Mieke (la sœur d’Helena). Tout est faux ! Helena ne s’est fait que des illusions ; Guido aimait Mieke et l’a épousé…
Jolie histoire sortie de la plume d’Armel Job qui me laisse un peu déçue car, comme Helena, j’ai espéré qu’il y ait une bonne fin entre elle et Guido.
La formulation des phrases et le choix des mots donnent vie à ce récit, qui tellement ordinaire, est arrivé à me plaire.
Malgré une intrigue limitée, j’ai dévoré ce livre en quelques heures à peine.
Armel Job est un auteur à suivre si on est amateur de récits de vie. Ce roman est l’exemple même du pouvoir que l’auteur exerce sur les lecteurs.

Une vie gâchée par les ambiguïtés d'une lettre

10 étoiles

Critique de VLEROY (, Inscrit le 9 janvier 2006, 45 ans) - 10 juillet 2007

Né en 1948, l'écrivain belge Armel Job a effectué sa carrière dans l'enseignement et a commencé à être publié en 1995. Son roman "Helena Vannek" a obtenu le Prix Rossel des Jeunes 2002, le Grand Prix Littéraire France/ Wallonie-Bruxelles 2002 et le Prix des Lycéens 2003.

Dans la première partie, Helena Vannek ("Une accidentée de la vie" selon Armel Job) nous raconte sa jeunesse dans un village de Flandre, peu de temps avant la deuxième guerre mondiale. Après le décès de leur mère, Helena, son frère Tobie et sa soeur Mieke restent avec leur père Théo, un marchand de chevaux de trait discret, autoritaire et respecté. Helena est institutrice. Afin de distraire son fils qui ne parvient pas à faire le deuil de sa maman, Théo engage Guido, un mystérieux apprenti n'aimant pas parler de sa famille et de son passé. Les deux jeunes hommes deviennent vite inséparables. Helena nous raconte son amour pour Guido et nous montre l'influence des Jeunesses Hitlériennes dans notre pays à cette époque. Suite à l'accident de Tobie dont il se sent responsable, Guido quitte la famille Vannek et rejoint le port d'Anvers, où il souhaite être engagé sur un bateau. Helena l'accompagne et tente en vain de l'en dissuader. Une lettre de Guido laissée à Théo, remplie de sous-entendus ambigus, fait croire à la jeune femme que Guido est le fils caché de son père et est amoureux d'elle...

La deuxième partie de ce roman a été écrite, trente ans plus tard à Liège, par Raoul, le fils d'Helena Vannek. Après le décès de sa mère, il est bouleversé par le récit autobiographique qu'elle avait confié à son médecin et que nous avons pu lire dans la première partie. Raoul découvre l'histoire de sa famille maternelle : "Je ressassai les révélations du cahier L'Ecolier. J'avais maintenant un oncle Tobie mort avant que j'en ai appris l'existence, un autre Guido encore en vie peut-être. Ma tante Mieke, dont mes soeurs et moi nous étions promis de rechercher l'adresse, m'apparaissait si vivante, si séduisante, malgré l'animosité de ma mère, que j'en avais presque un faible pour elle. Mis à part ses funérailles en Flandre, je n'avais pratiquement aucun souvenir de mon grand-père Théo ; et voilà qu'il surgissait d'entre les morts sous le masque hiératique d'un patriarche redoutable. Evidemment, ma mère, surtout me fascinait : l'exaltation à fleur de peau, donnant tête baissée dans la fatalité. Elle n'avait pas épousé l'homme qu'elle aimait mais mon père".

Afin de connaître toute la vérité, Raoul rencontre sa tante Mieke au Canada. Les rebondissements inattendus se multiplient et rendent la fin du roman passionnante. En écho à la dernière phrase du récit d'Helena ("A quoi bon se fatiguer à retenir une vie inutile?"), Raoul écrit : "La tristesse absurde de son existence entière me submergea (...) Sa vie, faute d'être heureuse, aurait été tragique, ce qui lui laissait grandeur et beauté". Au terme de ce roman très bien rédigé, je garderai d'Helena Vannek le souvenir d'une vie gâchée par les ambiguïtés d'une lettre.

Le grand Prix des Lycéens 2003

8 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 10 octobre 2004

C'est un très beau livre qui a reçu le Grand Prix des Lycéens ; il n'est pas précisé s'il s'agit des lycéens belges ou français, mais peu importe. Il est très normal que les jeunes l'aient couronné parce que ce livre est bien écrit, il raconte une belle histoire et surtout, les jeunes se sont certainement reconnus dans les personnages.
Ca raconte l'histoire de deux sœurs adolescentes dans une famille flamande au début du siècle dernier. Et tout semble vrai dans ce récit : le décor, cette province flamande du Limbourg si proche de Liège mais où les mœurs sont encore très traditionnelles et tellement éloignées des mœurs des grandes villes ; et puis les personnages, ces deux sœurs, leur rapport avec leur frère, leur père, leur entourage, tout est détaillé avec une psychologie surprenante de finesse et de vérité.
C'est raconté à la première personne par l'aînée des sœurs, ce qui accentue encore l'aspect "vécu" du récit.
Au début, on a l'impression qu'on s'est lancé dans un récit à l'eau de rose, mais très vite on est pris par l'intrigue et par la vérité des personnages ; et leur vie est une tragédie.
Pour finir on se demande si l'auteur a recueilli un témoignage véridique ou s'il a raconté une histoire imaginée de toute pièce. Malheureusement, ce n'est pas dit. Mais peu importe, ce livre, fiction ou histoire vraie, est une réussite et les lycéens, belges ou français, ont fait un excellent choix.

Les blessures secrètes

6 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 15 juin 2004

"Juste à la fin de cet hiver-là, maman est morte. Avant de la laisser mourir, les médecins l'ont chloroformée. Ils l'ont étendue sur une planche et lui ont regardé les seins. Il y en avait un, celui du coeur, qui était gris et affaissé."

Armel Job nous livre un drame sur la guerre, ses folies et les secrets de famille qui en découlent. L’histoire se passe dans les Ardennes, pendant la seconde guerre mondiale. Elle se termine en 2000, à un moment où il n'est plus possible de reculer devant la vérité. Climat de délation, déchirement d’une famille partagée. Une histoire d’amour malheureuse qui n’a jamais pu s’épanouir à cause de ces années difficiles. Le père Vannek est marchand de chevaux, la mère est morte. Helena est amoureuse de Guido, elle quitte tout pour le suivre. Sa sœur Mieke et d’autres membres de la famille joueront un rôle clé dans l’échec de cette romance. Car Guido est en réalité...... (si je vous le dis, ça va briser le charme)

La première partie du roman est racontée par Helena. Ensuite, c’est son fils qui prend le relais, il a découvert le journal intime de sa mère, un journal empli de vérités mais également de mensonges qui auront perturbé toute une vie. Le ton est dur, Armel Job fait ressentir le climat d’oppression qui règne dans cette famille à l’heure du règlement de compte, on se prend d’amitié pour cette Helena meurtrie...

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