Les livres, ultime défense contre la violence d’Etat

Interpellée par une photo de livres bien rangés sur leurs rayonnages au cœur du conflit syrien meurtrier, la journaliste Delphine Minoui établie à Istanbul en Turquie creuse la piste pour remonter à la source dont elle tire ce récit poignant. Tant bien que mal des contacts plus ou moins réguliers sont établis via Skype et les téléphones portables. Elle découvre des jeunes qui gèrent une bibliothèque souterraine grâce aux livres récupérés dans les habitations vidées de leurs habitants après les bombardements. La lecture auxquels peu d’entre eux étaient préparés leur apporte le réconfort qui les empêche de sombrer dans le désespoir, qui les aide à ne pas céder à la peur des bombes et des snipers, ni à la faim quand plus aucune communication physique n’est possible, pas même l’entrée des camions humanitaires.
La lecture les réunit, nourrit leurs échanges, leur donne envie d’apprendre, les initie à la poésie.
Une banlieue peuplée de 350 000 habitants à quelques km de Damas d’où l’on aperçoit le palais présidentiel perché sur sa colline, c’était Daraya avant 2012. Il n’en reste rien ! Les premières manifestations pacifiques suscitées par les « printemps arabes » de 2011 en ont fait une cible du régime qui se charge d’assimiler ses opposants de l’ASL (Armée Syrienne Libre) à des terroristes à éliminer par tous les moyens. Les civils fuient comme ils peuvent car très vite la ville est encerclée, assiégée, bombardée jour et nuit pendant 4 ans, incendiée au napalm, affamée par les forces loyalistes. Seuls quelques familles, des groupes de jeunes refusant la soumission, des combattants tentent d’y survivre jusqu’à leur évacuation négociée d’août 2016 et la destruction des derniers bâtiments.

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  Les Passeurs de livres de Daraya - Une bibliothèque secrète en Syrie

  de Minoui, Delphine
  Seuil
  ISBN : 9782021363029 ; EUR 16,00 ; 19/09/2017 ; 160 p. ; Broché

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