Mamie Luger de Benoit Philippon

Mamie Luger de Benoit Philippon
(Mamie Luger)

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Killing79, le 30 janvier 2019 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (51 285ème position).
Visites : 3 068 

Berthe dégaine!

Présentation de l'éditeur
Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.


Mon avis:
Une nouvelle collection « Equinox » initiée par Aurélien Masson himself, un sous-titre ronflant « Centenaire, féministe…et serial killeuse ! », autant dire que j’étais impatient de me jeter dans cette aventure atypique. Et la Mamie Luger ne m’a pas déçu !
Suite à un grave incident, Berthe se remémore les péripéties qui ont jalonné son existence. Le récit est parsemé de flashbacks et on traverse avec elle toutes les étapes de sa vie. Les époques se succèdent et les hommes aussi. Chaque nouveau souvenir dévoile son lot de surprises et de rebondissements. La vie de la centenaire n’a pas été de tout repos et le lecteur en a pour son argent.
En effet, Berthe Gavignol est un phénomène. C’est une vieille dame de caractère qui a essayé de s’imposer dans un monde organisé par les hommes. Elle a constamment combattu contre les injustices de la société envers le sexe faible et a tenté de faire valoir la place des femmes. Mais plus qu’un plaidoyer pour le féminisme, le roman est une attaque frontale contre la gent masculine. Les réactions excessives de Berthe ont été conditionnées par les comportements souverains de ses maris. Ces attitudes dominatrices n’ont pas vraiment varié au fil du temps et la grand-mère a trouvé une manière assez expéditive de régler les conflits.
Mais ne vous détrompez pas, rien n’est sérieux dans tout ça. Benoît Philippon nous offre juste un pur divertissement. Et comme moi, les adeptes d’humour noir vont se régaler. Les épisodes sont racontés grâce à des scènes, toutes plus truculentes les unes que les autres. Les échanges verbaux entre Berthe et l’inspecteur sont des grands moments de réparties et de facéties. Le sourire a donc été de mise tout le roman.
En conclusion, j’ai trouvé jouissif d’assister aux exploits plutôt musclés de cette petite dame touchante. Sous ses airs de farce, « Mamie Luger » est un sacré roman noir !

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Adieu Berthe...

2 étoiles

Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 21 juin 2023

Début laissant augurer un roman déjanté, proche d'une version française de "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" (Jonas Jonasson). L'histoire part d'une bonne idée : une vieille qui raconte innocemment à un flic sa vie passée à dégommer des types odieux à la façon d'un Nick Corey (1275 âmes, Jim Thompson). Chouette, chouette, je m'attendais donc à du politiquement incorrect, barré au possible, caustique à souhait, mais voilà … l'auteur tourne rapidement au répétitif faute d'imagination dans le développement de son idée initiale et s'embourbe inéluctablement dans le comique de répétition qui tombe à plat, le manichéisme aveugle, le cliché sommaire, le parisianisme nombriliste, le consensuel bien-pensant, et le wokisme primaire.
Tous les hommes (surtout les bouseux) sont des salauds de première, sauf ce grand GI noir, membré comme pas possible, virtuose du sexe, et prévenant comme pas deux ; pourtant, le gars en question cocufie allègrement sa propre femme qui aura la décence de mourir jeune d'un cancer, et laissera sa progéniture aux USA pour retrouver l'héroïne en France… mais comme il est noir, évidemment, il est absous ! L'héroïne joue de l'aiguille entre les jambes de jeunes filles enceintes, sans aucune notion d'anatomie, d'asepsie, de prophylaxie, … mais ça ne gêne pas, puisque c'est l'héroïne. Que ce soit une faiseuse d'ange, c'est pour le bien de ces "pauvres" filles… Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il manquait un passage LGBTQZHWX +++, … bingo …
Côté style, l'écriture plutôt simple et facile à lire sert une narration plate et un humour premier degré. Nous sommes loin de la verve et de la crudité d'un Alphonse Boudard, d'un Léo Mallet, ou d'un Antoine Blondin, loin loin du langage fleuri d'un Michel Audiard ; l'auteur lorgne indubitablement vers l'écriture compulsive, pondue au kilomètre, sans plan, ni maîtrise de construction d'un Frédéric Dard !
Pour conclure, je donnerai deux conseils à l'auteur :
1 - de réviser son Histoire : le 11 juillet 1914, la première guerre mondiale n'était pas déclarée (elle ne commence véritablement que début août), le Luger n'est pas une arme nazie, mais allemande, le modèle existait déjà lors du conflit 14-18, etc.
2 – De lire des auteurs qui parlent de la ruralité française en connaissance de cause : Jean Giono, Henri Vincenot, Martial Chaulanges, Émile Guillaumin, Pierre-Jakez Hélias, Claude Seignolle, etc. Cela lui évitera de déraper dans le cliché facile …

Divertissant

6 étoiles

Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 23 août 2020

Idéal livre de plage !
L'histoire de la vie de Berthe est saugrenue, tortueuse et jubilatoire. La lecture est facile, avec de très courts chapitres, rapide et sans prise de tête. Il y a un côté San Antonio dans cette histoire et dans l'écriture de B. Philippon.
Ce n'est pas une œuvre fondamentale, mais un bon moment de lecture.

Forums: Mamie Luger

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Mamie Luger".