Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Changer l'eau des fleurs
Attention, ne vous fiez pas aux apparences, c'est un peu le thème de ce roman qui contrairement à sa couverture et à son titre n'a rien d'une romance ou d'un livre feel-good.
Non détrompez-vous, il s'agit d'un superbe roman qui donne de vraies émotions, qui nous parle de la vraie vie qui n'est hélas pas toujours rose.
C'est l'histoire de Violette Toussaint, ex garde-barrière qui devient garde-cimetière comme si elle devait absolument veiller sur quelque chose, être attentive aux autres.
Il faut dire que Violette née Trenet a eu une enfance fracassée, abandonnée à la naissance par sa mère, enfant de l'assistance, elle croit rencontrer enfin le bonheur lorsqu'elle croise le séduisant Philippe Toussaint, celui que beaucoup convoite.
Enceinte, elle l'épouse à l'aube de ses dix-huit ans rêvant d'amour et d'une famille. On ne peut pas dire que ce soit réciproque du côté des parents de Philippe. Ils n'ont jamais accepté sa présence.
Violette a un sacré tempérament, une force incroyable pour protéger sa famille, lui donner ce dont elle a manqué malgré le fait que son mari aime les femmes et sa moto.
C'est le 15 août 1997 qu'ils s'installent au cimetière de Brancion en Chalon, leur dernière garde-barrière ayant été automatisée.
Beaucoup de monde passe dans la petite cuisine de Brancion ; Nono, Gaston, Elvis, et, Pierre, Paul, Jacques les fossoyeurs, mais aussi les vivants à la rencontre de leurs défunts.
Un jour elle rencontrera Paul Seul qui lui racontera l'histoire d'Irène Fayolles sa mère et celle de Gaston Prudent. Avant cela, il y avait Sasha qui comme Violette cerne les gens avec beaucoup d'écoute et d'empathie.
Ce récit alterne passé et présent, mêle plusieurs histoires par le biais de courts chapitres résumés à chaque fois par une épitaphe poétique.
C'est un pavé de 546 pages que l'on ne voit pas passer, captivé par le récit. L'écriture est fluide, rythmée. La plume est sensible, intimiste, poétique, très belle.
On ne tombe jamais dans le pathos ou la morbidité, au contraire c'est lumineux.
Valérie Perrin nous parle de drames, de violences affectives avec finesse et émotions. C'est un roman d'espoir, d'humanité qui procure de belles émotions.
Une très belle lecture, un très beau coup de coeur.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
L'oeuvre de Dieu, la part du Diable.
J'adore rire de la mort, me moquer d'elle. C'est ma façon de l'écraser. Comme ça, elle fait moins son importante. En me jouant d'elle, je laisse la vie prendre le dessus, prendre le pouvoir.
Le manque, la douleur, l'insupportable peuvent faire ressentir des choses qui dépassent l'imaginaire. Quand quelqu'un est parti, il est parti. Sauf dans l'esprit de ceux qui restent. Et l'esprit d'un seul homme est bien plus grand que l'univers.
Pourquoi va t-on vers des livres comme on va vers des gens ?
Monsieur Seul, s'il y a une clé sur la porte de nos armoires, c'est pour que personne ne les ouvre.
Violette, pourquoi ne pas refaire votre vie ? Parce qu'une vie ne se refait jamais. Prenez une feuille de papier et déchirez la, vous aurez beau recoller chaque morceau, il restera toujours les déchirures, les pliures et le Scotch.
Mais un brin d'herbe peut pousser n'importe où, et j'étais faite de ce n'importe où. Oui, une racine peut prendre vie dans du goudron. Il suffit d'une micro-fissure pour que la vie pénètre à l'intérieur de l'impossible. Un peu de pluie, de soleil et des souches venues d'on ne sait où, du vent peut-être apparaissent.
La vie, c'est comme une course de relais, Violette, tu la passes à quelqu'un qui la prend et qui la redonne à quelqu'un d'autre.
J'ai pensé que nous étions deux rescapés qui tenaient encore debout. Deux naufragés qu'un océan de malheurs n'était pas parvenu à noyer totalement.
Pourquoi n'avez-vous pas eu d'autres enfants ? Parce que je n'étais plus mère, juste orpheline. Parce que je n'avais pas le père qui allait avec mes autres enfants...Et puis, c'est difficile pour des enfants d'être "les autres", "ceux d'après".
Les éditions
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Changer l'eau des fleurs
de Perrin, Valérie
Albin Michel
ISBN : 9782226403049 ; EUR 22,50 ; 28/02/2018 ; 560 p. ; Broché -
Changer l'eau des fleurs [Texte imprimé], roman Valérie Perrin
de Perrin, Valérie
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253238027 ; EUR 8,90 ; 24/04/2019 ; 672 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (10)
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Vivre encore
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 20 juin 2023
Parfois drôles, parfois touchants, il y a malheureusement des passages qui donnent aussi l'impression de piétiner. Certains personnages un peu excessifs peuvent également rebuter. Mais ce livre est bien mené, mêlant un zeste de profondeur à une pincée de sentimentalisme.
Cultiver son jardin
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 16 février 2022
Ils seront garde-barrières jusqu’à l’automatisation des passages, puis gardiens de cimetière.
Enfin, ils seront... Violette assumera toute seule les tâches, l’entretien, la tenue du ménage ; son mari continuera ses virées en moto et ses relations adultères.
Jusqu’au drame…
Valérie Perrin reprend les éléments qui ont fait le succès de son premier roman "Les oubliés du dimanche".
Une héroïne discrète, des histoires qui se croisent entre des générations, une enquête ménageant un suspense pendant presque tout le roman. Des rencontres formidables ; de belles histoires d’amour et d’amitié qui surgissent malgré les pires drames.
"Le passé est le poison du maintenant."
Un roman mélodramatique facile à lire mais qu’on n’arrive pas à lâcher.
Et puis cette magie des mots que j’apprécie beaucoup : une mère poreuse, mon âme frère, des gestes désajustés…
Agréable surprise
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 29 janvier 2022
L'élégance de la gardienne
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 24 avril 2021
Valérie Perrin nous fait vivre à travers de très nombreux chapitres, parfois très courts, l’existence de cette femme à la fois victime d’un homme égoïste, mais aussi qui est parvenue à se sortir des différents malheurs qui l’ont accablée. C’est aussi une ode aux rencontres, carburant de la vie, qui nous conduisent à avancer et à trouver des petits et des grands bonheurs qui donnent le goût d’avancer et de ne pas renoncer.
On est aussi face à une allégorie, sachant que l’héroïne exerce successivement le métier de garde-barrière et ensuite gardienne de cimetière.
Même si j’ai senti un creux en commençant la seconde moitié du bouquin, on a envie d’aller au bout afin de découvrir ce qui apparaît progressivement comme une sordide histoire qui vient se greffer sur une série d’anecdotes et de bons mots qui rendront le lecteur heureux après avoir refermé un ouvrage tout de même un peu trop long.
Une vraie petite pépite de lecture !
Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans) - 27 février 2021
Et l'on referme le livre avec une espèce de nostalgie empreinte d'un certain bonheur d'avoir pu partager l'histoire de cette Violette, si touchante, si fragile, et si forte à la fois. Tous les autres personnages de ce roman sont authentiques, et semblent tellement réels qu'on ne peut pas croire qu'ils ne soient que fictifs.
Un vrai régal de lecture, un livre que l'on referme presque à regret ! Et qui est loin d'être gentillet ou mignonnet, loin de là !!
Je m'empresse d'ailleurs dès aujourd'hui à lire son autre roman "Les oubliés du dimanche".
Et son troisième roman sortira en mars, il s'intitule "Trois" qui tisse le destin de 3 amies d'enfance sur 30 ans. Des heures de bonheur en perspective !
gentillet, mignonnet,...
Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 5 janvier 2021
Pourtant, le roman commence bien avec Violette, personnage touchant et sympathique qui nous fait découvrir son environnement, ses collègues-amis les fossoyeurs, les employés des Pompes Funèbres, le curé,... On suit tous ces personnages dans ce cimetière dont elle connaît "les habitants" et ses visiteurs.
Des histoires/anecdotes multiples se succèdent sur son vécu et celui des visiteurs du cimetière, entrecoupées d'éléments de sa vie personnelle.
Mais je finis par trouver ça ennuyeux et j'arrête définitivement ma lecture vers la page 150.
Je trouve ce livre agréable à lire, rafraîchissant, positif mais j'attends plus d'un livre.
Une œuvre à découvrir
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 15 novembre 2020
Bien m'en a pris car j'ai beaucoup apprécié ce roman, le style de l'auteure d'une grande limpidité, les personnages aux profils attachants, les relations qu'ils entretiennent, les différents combats intérieurs qu'ils mènent, leurs manières d'aborder la vie, la mort, et finalement les drames et autres moments heureux qui parsèment l'existence.
Je conseille vivement.
Avis mitigé…
Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 8 février 2020
L’histoire de Violette est excellente, certains personnages sont attachants (Sasha, Célia), certains passages sont très touchants, mais…
- Le personnage de Philippe Toussaint, son mari, m’a paru peu crédible
- L’histoire secondaire (Irène et Gaston) est, elle aussi, peu crédible et vraiment trop longue
- Le changement quasi permanent d’époque entre chapitres est excessif, j’ai bien failli perdre complètement le fil de l’histoire
- Et un détail m’a agacée, un avocat n’a pas une étude, mais un cabinet (il n’y a pas de relecteur chez Albin Michel ?)
Heureux les coeurs purs
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 30 décembre 2019
Les parents de Philippe méprisent Violette, mais s’occupent de leur petite-fille pendant les vacances. Philippe voulait un fils et ne s’occupe pas de sa fille. Il laisse sa femme faire tout le travail à sa place.
Plus tard, les époux Toussaint, qui ne se parlent plus que pour se passer le sel, sont devenus gardiens de cimetière. Difficile d'en dire plus sans révéler l'intrigue et le caractère caché des personnages...
Ce roman est un entrelacement incessant d’amoureux qui jouent à cache-cache, tour à tour libres ou non, pris entre deux amours, des amours compliqués mais très poétiques. Poétiques aussi les nombreux épitaphes, titres de paragraphes, extraits de chansons, citations, etc.
Le ton de ce roman n’est pas triste, mais doux. Le personnage de Violette est particulièrement attachant, de par son histoire tourmentée et sa résilience, sa simplicité, sa générosité. J’ai par contre eu parfois du mal à m’y retrouver dans la chronologie de l’histoire, avec tous ces flashbacks et les nombreux passages d’un personnage à l’autre. Malheureusement, la poésie infusée par l’auteure dans l’histoire nous ferait presque oublier que ces histoires d’amour sont souvent des infidélités qui font souffrir les personnages secondaires… (D'où mon demi-point en moins) Dommage !
Wouah!
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 23 janvier 2019
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