Un petit boulot de Iain Levison

Un petit boulot de Iain Levison
( Since the layoffs)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Cuné, le 12 juin 2004 (Inscrite le 16 février 2004, 57 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (777ème position).
Visites : 8 485  (depuis Novembre 2007)

Faut bien gagner sa vie....

Jake se retrouve au chômage dans un environnement extrêmement hostile. Son bookmaker lui propose de devenir tueur à gage, au départ juste pour éliminer sa femme. Perdu aussi bien moralement que matériellement, Jake accepte et se retrouve bientôt pris dans un engrenage, où dans l'optique d'une vie honnête il se prête à bien des bassesses...
Le héros, est extrêmement attachant. J'ai retrouvé le ton de Djian à son meilleur, le portrait d'une Amérique désenchantée comme amusée de l'image hollywoodienne qu'elle veut donner au monde... Au début je me serais presque crue en Irlande ou dans l'Angleterre de Tatcher... C'est noir et drôle, nostalgique et décapant... Un bijou !! J'espère que cet auteur nous fera encore plein de beaux livres....
Ce premier roman je le conseille fortement à tout le monde


Iain Levison est aussi l'auteur de A working stiff's Manifesto, un récit autobiographique. Né en Ecosse, il a grandi aux Etats-Unis et vit à Philadelphie.

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Très actuel

8 étoiles

Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 5 mai 2012

Ce roman traite avec beaucoup d'humour d'un sujet très actuel : les conséquences sur la vie de la perte d'un travail suite à la fermeture d'une usine. Jake est un travailleur consciencieux, qui aime le travail bien fait, et malgré ces qualités, il se retrouve au chômage suite à la fermeture de son usine. Sa ville devient alors peu à peu une ville morte et tout le monde galère pour s'en sortir. Ce pour cela que Jake accepte un petit boulot provisoire, le temps de s'en sortir : tueur à gages.
Malgrè le thème, qui est très sérieuse et pas très jovial, à aucun moment, le héros ne s’apitoie sur son sort. Le roman est même teinté d'humour, humour plutôt noir certes, mais qui fait apprécier cette lecture.
Une belle découverte que ce premier roman de Levison.

Une critique sociale pertinente et très marrante.

8 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 31 octobre 2011

Des "businessmen", quelque part sur la côte Est, décident de fermer une usine pour la délocaliser au Mexique: du coup, c'est une ville du Wisconsin qui se délite entièrement: les bars ferment, les concessionnaires autos s'en vont, et les anciens-employés vivent dans l’oisiveté forcée, sans revenu, sans considération sociale. Jake, le narrateur, perd d'abord sa petite amie, ensuite l'abonnement au câble,.. Et après un an, les allocations de chômage vont être coupées, et alors ce sera la misère pour lui.

Heureusement pour Jake, il y a une reconversion possible. On lui propose un travail un peu spécial, certes, mais il a toujours aimé le travail bien fait, et la fierté d'être un bon travailleur consciencieux prend le dessus sur de vagues considérations morales que de toute façon personne n'a plus.

Loin d'être lugubre ou macabre, ce livre est très marrant et se lit avec beaucoup de plaisir. La critique sociale d'un modèle économique est pertinente, rien que pour ça le livre vaut la peine.

Ou comment s’en sortir dans la vie en devenant tueur à gages …

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 31 octobre 2011

Entre polar et roman sociétal, Iain Levison nous fait un instantané sans concession de l’Amérique des petites villes, de l’Amérique paumée telle qu’elle se délite. Et nous avec.
La mondialisation, les crises financières sont passées par là et le monde change. Les usines s’en vont, les hommes restent mais comment ? Comment peuvent-ils continuer à vivre ? Comment en avoir les moyens ?
Jake est typiquement dans ce cas. Socialement il se retrouve brutalement déchu. L’usine où il travaillait a fermé ses portes, sa compagne du coup l’a quitté, rien ne va plus … Jake s’enfonce inexorablement dans la déchéance. Comme ses amis en fait. Du coup, lorsque Ken Gardocki, le bookmaker de la ville auprès duquel il commence à avoir de sérieuses dettes, lui propose de les annuler en échange d’un service : éliminer sa femme, contre toute attente, Jake en vient à considérer sérieusement la proposition ! Et devenir tueur à gages puisque d’autres contrats s’ensuivront …
Mais n’allez pas croire que cette lecture est déprimante ou morose puisque Jake – et surtout Iain Levison – conserve un recul certain sur cette situation. Il y a du Donald Westlake chez ce Iain Levison. Du Donald Westlake de « Le contrat » ou « Le couperet », drame et humour mêlés.
On n’est pas dans un polar, ni dans une simple dénonciation sociétale ou politique. Entre les deux la plume de Iain Levison balance et nous concocte ce curieux roman bien agréable à lire et furieusement actuel. Laisse-t-il présager une inflation du nombre de tueurs à gages ? Hélas, tous n’auront pas la conscience et l’humanité de Jake !

"Ken Gardocki trouve un des papiers qu'il cherchait et le tient devant moi, il me regarde comme s'il réfléchissait et dit : "Canadian Football League.
- Quoi ?
- Sur tes quatre mille deux cents dollars, tu en as perdu mille huit cents sur la Canadian Football.
- Ouais."
Il rigole. "Dis-moi, Jake, tu peux me donner un nom de joueur dans toute la Canadian Football League ?
- Doug Flutie en faisait partie.
- Quand ça ? Il y a cinq ans ? Il joue pour les Chargers maintenant.
- D'accord." J'aime bien Ken Gardocki parce que c'est un type à qui on ne la fait pas. Il est aussi le seul en ville à gagner du fric, parce qu'il vend de la drogue et des armes et qu'il est bookmaker. Dans une ville où les trois quarts des hommes ont été licenciés au cours des neuf derniers mois, les affaires qui profitent du désespoir sont florissantes.
Mais je commence à me demander pourquoi il m'a fait venir. Il a besoin de quelqu'un pour quelques corvées ou quoi ? C'est vraiment nécessaire de revenir sur ma carrière de parieur ? Visiblement, la liste de mes paris dénote quelques erreurs de jugement, sinon je ne serais pas ici.
"Comment tu peux seulement connaître les scores d'un match de la Canadian Football League ? La chaîne sportive ne les annonce pas. Comment tu peux connaître le moindre score, d'ailleurs, maintenant qu'on t'a débranché le câble ?
-Tu sais qu'on m'a débranché le câble ?"
Gardocki hausse les épaules. "On le débranche chez tout le monde." Il feuillette d'autres papiers, jette le tout sur le bureau et me regarde. "Alors comme ça tu paries sur le foot canadien et tu ne peux pas me donner le nom d'un joueur de la CFL. Qu'est-ce que j'en conclus ?"
Où est-ce que je suis, bordel, dans le bureau du proviseur ? Je vais être collé parce que je perds des paris ? "J'en sais rien, Ken. Tu en conclus quoi ?
- Que tu es désespéré."



Le doigt dans l'engrenage de la machine à broyer l'homme

8 étoiles

Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 29 septembre 2011

C'est l'histoire d'un homme...

En fait, non. C'est probablement d'abord l'histoire d'un système économique et social merdique, qui broie tout sur son passage. Je me permets d'insister, parce que Levison est dans ce roman clair comme de l'eau de roche... il dénonce cette Amérique de la productivité avec un cynisme qui fait plaisir aux yeux, pour qui partage son analyse!

Bon, c'est vrai, c'est aussi l'histoire d'un homme qui met le doigt dans l'engrenage. Jake n'a pas vraiment le choix, et la chronologie du destin ne l'a pas aidé: si son vieil ami l'avait embauché dans sa petite station-service un rien plus tôt, il n'aurait jamais accepté de devenir tueur à gages. Ça ne le dérange pas vraiment d'ailleurs, c'est un petit boulot comme un autre et il n'attache plus d'importance aux gens, de toutes façons.

Jake, une fois le doigt mis dans l'engrenage, se fera-t-il broyer entièrement par la grande machine? Ou aura-t-il un sursaut d'humanité? Lisez, vous le saurez!

Tueur à gages, ça s'improvise

8 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 51 ans) - 1 septembre 2009

La preuve...
Court roman très dynamique et cynique, pas une seconde d'ennui, des phrases acides ditillées un peu partout, c'est vraiment du bonheur ce bouquin.
Reste le message qu'une société qui ne résoud pas le problème du chômage peut engendrer des comportements extrêmes de gens prêts à tout pour s'en sortir, au diable la raison. C'est très bien vu et cet humour noir me réjouit au plus haut point.

Une bonne surprise

8 étoiles

Critique de Laurent77 (, Inscrit le 24 mai 2009, 54 ans) - 24 mai 2009

Un très bon roman noir humoristique. Le fond est noir, Jake est au chômage suite à la fermeture de l'usine. Sa femme l'a quitté. Il vit seul avec ses allocations chômages. La forme est drôle, par la force des choses, il devient tueur à gage pour éponger ses dettes, et le pire c'est qu'il y prend goût.

Humour noir !

9 étoiles

Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 44 ans) - 31 janvier 2009

Il y a le fond, la forme et la tonalité.

Le fond est très original (un monsieur-tout-le-monde qui devient tueur à gage), la forme : très agréable (l'écriture est vraiment plaisante et fluide) et la tonalité est, quant à elle, tout à fait subtile et drôle.

Le personnage principal, Jake, inspire beaucoup de sentiments différents : pitié, compassion, moquerie, désapprobation, soutien, et bien d'autres encore.

Tout au long de ce roman on prend beaucoup de plaisir à sourire d'actes graves.

Le vrai talent de Iain Levison est de réussir à faire sourire en permanence et de façon très subtile (on est très loin du vaudeville) le lecteur au travers du burlesque des situations et des actes de ses personnages et les adjectifs ne manquent pour décrire ce roman : cocasse, caustique, mordant, cynique mais surtout tout simplement "bon" !

caustique

8 étoiles

Critique de Sentinelle (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans) - 3 janvier 2008

Iain Levison est un auteur d'origine écossaise. Il vit actuellement à Philadelphie.
"Un petit boulot" est son premier roman.

Jake travaillait à l'usine avant que celle-ci ferme ses portes pour s'implanter là 'où c'est moins cher', à savoir le Mexique.
Sa petite amie partie, son appartement vidé, des dettes à n'en plus finir, il doit trouver un travail, et ce à n'importe quel prix.
Et si le prix à payer pour retrouver une place dans la société est celui de se retrouver tueur à gages après 9 mois de chômage, pourquoi pas ?

Si vous aimez l'humour noir, l'esprit caustique, mordant et que le cynisme ne vous fait pas peur, jetez-vous sur ce roman ! Et prenez autant de plaisir que moi en sa compagnie :)

Anti-morosité !

9 étoiles

Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 13 novembre 2007

Deux cents pages d’une histoire déjantée, juste ce qu’il faut pour combattre une petite déprime de novembre.
Impossible de résister à l’histoire que Levison nous a concoctée autour des malheurs d’un pauvre ouvrier, Jake, qui a tout perdu : son boulot, sa petite amie, ses meubles, sa télé…et beaucoup d’argent auprès de son bookmaker. Pourquoi ne pas devenir tueur à gages si ça peut rapporter ?
Iain Levison, avec un style bien enlevé, nous fait hurler de rire avec ses descriptions de personnages plus cocasses les uns que les autres.
Jouissif !

Politiquement très incorrect!

8 étoiles

Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 50 ans) - 10 mai 2005

Jake est victime du capitalisme. Une de plus, de ce marché avec comme seule loi, celle du plus fort. Les Etats Unis, une petite ville où le principal employeur de la ville a fermé ses portes pour délocaliser ailleurs là où les profits seront plus élevés, toujours plus élevés. Les hommes eux restent, des presque machines, plus rentables, jetés. Plus d’emploi, la ville meurt, les hommes se désespèrent, pire ils n’en ont même plus. Ils meurent et la ville avec eux. Alors, on est prêt à tout. Et c’est là le côté noir, drôle et décalé de ce livre, tous les boulots se valent. Devenir tueur à gage après tout c’est un boulot comme un autre. Alors Jake, pour rembourser ses dettes, accepte. Mais il ne doute pas, pas de condamnation morale, cela ne le choque pas. Un travail comme un autre. Alors et le plaisir de ce livre continue, il refait surface, retrouve de l’espoir, il fait des projets, reprend confiance en lui, retrouve une petite amie. Il a un travail et la vie reprend. La fierté revient. On croise dans ce livre l’Amérique des laissés pour compte. Histoire drôle et noire qu’on a peu de peine, et voilà le plus effrayant, à ne pas imaginer réelle et possible. Une histoire très politique sur notre système économique, formidable machine à broyer l’homme, sur le rôle de la valeur travail. Politiquement incorrect mais ce roman sonne très juste.

un petit boulot

10 étoiles

Critique de Sam38 (, Inscrit le 6 juillet 2004, 54 ans) - 6 juillet 2004

Un des meilleurs romans que j'ai lu récemment. En deux mots, sur un gars obligé de devenir tueur à gages après la fermeture de son usine. C'est fort, c'est hilarant, très lucide sans être désespéré. Bref, du tout bon. :wink:

Seul reproche : on le lit trop rapidement.

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