Poudreries de Éloïse Simoncelli-Bourque

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Libris québécis, le 1 décembre 2018 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 6 étoiles
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Industrie pharmaceutique et trafic de drogue

La poudrerie survient quand la neige est soulevée par le vent. Ce phénomène rend la visibilité nulle sur les routes. Comme titre, il fut choisi surtout pour son sens imagé. L’auteure Éloïse Simoncelli-Bourque met à pied d’œuvre des policiers qui ne voient rien pour résoudre le meurtre d’un chercheur et l’enlèvement d’une adolescente.

Il s’agit d’un roman touffu qui égare souvent son lecteur tellement il est complexe. Trop, c’est comme pas assez. L’auteure a la plume trop bavarde. Il faut davantage faire confiance à son lectorat même si elle lui impose un carnage de cerfs, dits chevreuils au Québec, des suicides, des meurtres, un enlèvement, des revendeurs de drogue, des histoires familiales qui tournent au vinaigre et de nombreux enquêteurs idéalisés. Comme indice comptable, on évalue les personnages à plusieurs dizaines. Il faut un calepin pour tous les noter.

Il faut atteindre la fin du long préambule, qui se présente comme un générique des protagonistes, pour s’intéresser à ce polar, qui est tout de même accrocheur malgré sa structure alambiquée. Montréal et le mont St-Bruno situé tout près de cette ville fournissent des décors hivernaux bien exploités. Ceux qui connaissent les lieux ne seront pas dépaysés. Il manque juste les bancs de neige (congères). La saison froide ne ralentit en rien l’ardeur des personnages, même pas le trafic. Comme indice comptable, l’auteure fournit aussi la durée des trajets que ces derniers doivent parcourir.

A priori, le roman laisse espérer une histoire des plus intéressante d’autant plus qu’il trace minutieusement le profil psychologique de chacun. Personne n’échappe à son passé ou à sa petite Histoire familiale. Nous sommes ce qui nous a créés. Les recherches du Dr Grandbois le prouvent. Les rétinites qui conduisent à la cécité sont guérissables par une psychothérapie. Plusieurs juifs survivants des camps de concentration souffrent de cette maladie. L’horreur vécue chez eux se serait imprimée dans leur cerveau au point d’altérer leur vue. La découverte du médecin l’oppose à l’industrie pharmaceutique qui veut implanter un médicament pour soigner cette terrible maladie. Voilà une piste qui pourrait conduire à l’assassinat du chercheur. Malheureusement, le dénouement connaît un atterrissage raté.

Les nombreux crimes perpétrés transcendent le genre policier. L’auteure se tourne surtout sur les causes qui engendrent le criminel. En somme, il sommeille en chacun de nous. Il s’agit que la filiation se déconnecte pour suivre un cheminement tragique d’autant plus que les conflits sociaux ne manquent pas de l’alimenter de ses apports toxiques.

Le matériel littéraire est riche, mais encore faut-il savoir s’en servir. Un vrai buffet auquel le lecteur peu gourmand pourrait tourner le dos. Dommage !

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