Hors des lois, quand la guerre est là …

Court et poignant roman d’Antoine Choplin. Un roman sur ce que devient la survie quand votre monde est entré dans la guerre.
Cette guerre, on ne sait pas trop de laquelle il s’agit même si les noms, la description des lieux font irrésistiblement penser à des lieux telle que la Tchétchénie, ou le Caucase en général, ainsi que l’évoque la quatrième de couverture.

« Parmi les décombres d’une ville détruite par la guerre, des soldats continuent à traquer un ennemi sans visage.
Quatre d’entre eux entreprennent le « nettoyage » d’une impasse. Parmi eux, il y a Oleg Youssov, le géant chauve lanceur de poids.
Au bout de l’impasse, Timour et sa famille ont trouvé refuge parmi les ruines. Des minutes d’effroi s’écoulent jusqu’aux coups de poing martelant la porte d’entrée … »

Mais l’essentiel n’est pas là, dans la définition précise du lieu de guerre, c’est le concept état de guerre là qui est important, et pas n’importe quel type de guerre ; il est question de guerre asymétrique - comprendre d’un état organisé et puissant face à « des adversaires insignifiants », comme le définit Wikipédia, qui jouent sur d’autres registres. Le type de guerres qui a tendance à se multiplier sur notre belle et chaude planète !
Ce n’est pas à la guerre en tant que telle que s’intéresse Antoine Choplin. Il met le zoom sur ce peuvent ressentir, ce qu’il advient, d’individus, une famille ici en l’occurrence, livrés à la zone de non-droit et d’exactions potentielles que constitue l’état de guerre. A l’instar d’un Hubert Mingarelli (et je ne suis pas étonné que ces deux-là aient écrit « L’incendie », ensemble, à deux mains, que je n’ai pas encore lu d’ailleurs), c’est à une étude détaillée, à la façon d’un entomologiste, qu’il se livre, sur Timour et sa famille confrontés au drame, à la force omnipotente et la violence sans freins.
Oh ! pas de sensationnalisme pour autant, ce sont surtout les ressorts psychologiques qui sont détaillés. A la façon « mingarellienne » donc. Et des ressorts, en l’occurrence, il y en a pléthore quand Kalinski, Romanov, Volguine et Youssov, les quatre soldats chargés de « nettoyer » l’impasse entament leur sale boulot. Pléthore et des plus complexes puisque Youssov, l’un des quatre soldats, et Timour, le fils de la famille concernée, se sont rencontrés, se connaissent et s’apprécient. Et que Kalinski, le capitaine, est lui de tendance plutôt pervers et sadique, le genre à ne pas reculer devant l’opportunité d’un sale coup.
Antoine Choplin ne fait pas de cadeau au lecteur, nous ne sommes pas chez « Harlequin » ou à « La Bibliothèque rose », c’est dur et on s’attend au pire à chaque page. Mais ce n’est pas le pire qui obsède Antoine Choplin, c’est le ressort de tout ça, de tout ce qui peut conduire au pire en de telles circonstances. Un ouvrage responsable.

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  L'impasse [Texte imprimé] Antoine Choplin

  de Choplin, Antoine
  la Fosse aux ours
  ISBN : 9782912042811 ; EUR 16,20 ; 24/08/2006 ; 152 p. ; Broché

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