Concours pour le Paradis de Clélia Renucci

Concours pour le Paradis de Clélia Renucci

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Killing79, le 7 novembre 2018 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 423ème position).
Visites : 3 505 

L'Histoire par la petite porte

Présentation de l'éditeur
Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l'immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.


Mon avis: « Concours pour le paradis » se propose de nous raconter une anecdote de l’Histoire assez méconnue. Je n’avais jamais entendu parler de cette chasse à l’artiste qui a eu lieu à Venise à la fin du 16ème siècle.

En suivant le destin des acteurs de cette aventure, Clélia Renucci nous fait entrer dans le monde de l’art de cette époque. On y découvre tous les peintres à l’origine des plus chefs d’œuvre de la ville italienne. Ceux-ci vont se battre pour avoir l’honneur de réaliser LE tableau au centre de la cité. Grâce à des descriptions soignées, l’autrice modélise parfaitement les différentes représentations créées par les artistes et les émotions qu’elles procurent aux spectateurs. Les différentes étapes de la création des œuvres sont aussi parfaitement décrites. Chaque réalisation apparait devant les yeux du lecteur et on ressent toute la magie de leur talent esthétique.

Durant ce concours, on assiste aux prises de décisions, à la distribution des pouvoirs, aux préférences de chacun et aux petits arrangements qui vont rythmer les péripéties. Comme dans toutes les compétitions, les vices inhérents à l’homme vont se manifester. La jalousie, la malice, la vengeance, la trahison vont se succéder. Tout est permis pour arriver à ses fins !

Le seul petit bémol se situe au niveau de l’écriture, peut-être un peu trop académique. Plutôt froide, elle laisse le lecteur en dehors parce qu’aucun sentiment ne transpire. Le roman se rapproche donc plus de l’essai que du roman. Mais malgré son style assez sobre, Clélia Renucci réussit le pari de nous passionner pour une aventure plutôt banale. En recentrant son récit sur une chronique passionnante et romanesque, elle nous ouvre l’appétit sur le reste de l’époque. A la fermeture du livre, on veut donc en savoir plus sur cette période italienne. Dès le livre fermé, j’ai d’ailleurs fait plusieurs recherches sur le net afin de comprendre le contexte qui a entouré les évènements racontés.

« Concours pour le Paradis » est par conséquent plus intéressant par son contenu que par sa forme. Mais à la faveur d’un gros travail de recherche, il est une porte d’accès captivante sur l’Histoire de la Renaissance transalpine et une belle déclaration d’amour aux œuvres d’art vénitiennes. Premier roman très prometteur !

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Reconnaissance vénitienne

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 24 décembre 2018

Venise. Fin du XVI ème siècle. Un concours est organisé auprès des grands peintres vénitiens pour remplacer le tableau principal de la salle du Conseil du palais des Doges qui a disparu lors d’un gigantesque incendie. L'enjeu est important puisque l’œuvre sera un outil de propagande aux yeux du monde pour Venise et l'assurance d'une grande renommée pour son auteur. Nul ne peut s’imaginer alors qu’il faudra plusieurs décennies pour voir aboutir ce projet.

Ce premier roman se lit très bien. Il nous plonge dans la Grande Venise, sa politique, ses codes, ses fêtes, sa culture, ses rivalités internes et internationales. Il nous montre également le fonctionnement d’un atelier de peinture et toute l’implication du travail du peintre, en tant qu’artiste mais aussi artisan.

Il y a une atmosphère, c’est incontestable, mais il m’a manqué un supplément d’âme. Alors qu'une partie du sujet concerne la puissance de création et les tumultes des sentiments, je n'ai pas ressenti ces intensités, ces "feux" là.

Quant au tableau dont il est question, je ne l’ai regardé qu’après la lecture du roman, pour ne pas me « spoiler ». Il est tout simplement hors norme. Bien plus encore que le roman ne le laissait imaginer.

Une commande de tableau pour le palais des Doges

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 15 décembre 2018

Une partie du palais des Doges ayant brûlé, les patriciens de Venise, soit la caste nobiliaire qui la dirige, décident de lancer un concours de peinture, destiné à commander un tableau de très grand format représentant le Paradis. Domenico Tintoretto, dit le Tintoret, se lance corps et âme dans cette aventure, les intrigues de Veronese venant ralentir son travail, mais cela ne le décourage pas d'arriver à ses fins.
Cette investigation dans la Renaissance italienne tardive, puisqu'elle a commencé un siècle plus tôt dans cette péninsule, prend la forme d'une intrigue artistique où les entrelacs de la politique et des relations internationale du sud de l'Europe s'entremêlent, le Saint-Siège, Florence, l'Espagne et la France notamment étant en relations avec Venise. Une ambiance est tentée d'être restituée, pour un thème original et réaliste, retraçant un pan peu connu de l'histoire.
J'ai trouvé le récit vivant et alerte. J'imagine que certains aspects restent évidemment déduits et romancé, mais cet ouvrage permet d'apprendre pas mal de choses, de manière dynamique. Je suis donc tenté de le recommander.

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